Malotru
14 mai 2018
Porte de Clichy sortie ligne 13, il y a trois portes lourdes que ceux qui grugent prennent à contre-sens assez facilement d'autant plus que de ce côté ne figurent aucun guichets, c'est une entrée "voyageurs avec billets" et un grand détour pour aller s'en procurer.
Habituellement les types attendent qu'on passe et se faufilent avant que ça ne se referme. Mais là le type un vieux blanc portant beau pousse frontalement la femme frêle qui s'apprêtait à sortir, elle proteste, davantage par réflexe (il a dû lui faire mal en la bousculant) qu'autre chose, il l'engueule, Mais poussez-vous, je proteste pour elle C'est vous qui êtes du mauvais côté, il m'insulte en se gardant bien de franchir à nouveau la porte, la petite dame trottine rapidement hors de portée du quoi qu'il advienne et je n'ai pas que ça à faire dont je poursuis mon chemin.
Je trouve que les malotrus s'en tirent trop facilement.
Après coup je me suis dit qu'entre elle et moi il avait sciemment choisi, probablement au gabarit, et sans doute à la perception que je n'étais pas du genre à me laisser facilement faire. Et je prends conscience que depuis que je pratique le triathlon je suis bien moins souvent victime des différentes formes de comportements discourtois qu'avant.
Je suis sans doute aussi plus courtoise (moins épuisée, je cède ma place plus volontiers, plus forte je parviens à tenir les portes sauf quand je suis moi-même chargée, je peux aider à des montées et descentes d'escaliers).
Le sport ne résout pas tout, mais comme la poésie, est d'un secours en tout.