La crue, toujours - Effets de seuil des deuils
Les indicateurs de sur-occupation

Semaine #3 : Une biche

"Je n'écris pas depuis un certain nombre de jours, ça commence à courir, à porter sur les nerfs, ce manque." 

Je note en exergue cette phrase d'Anne Savelli dans son semainier #4. Elle synthétise si bien ce que je ressens cette semaine-ci. 

Il y a aussi :

"C'est s'accrocher aux todo lists, remettre à plus tard toute élaboration, création.
 réduire la voilure
se concentrer sur une seule chose"
(J'aimerais tant ; mais ai-je le choix ?)

En même temps c'est aussi parce que j'ai couru au sens littéral, c'était le dimanche la reco du trail de Bouffémont qui aura lieu le 11 février. Je suis très vite semée du groupe : le parcours commence par une montée et c'est là que ma lenteur atteint des sommets - ou m'empêche de les atteindre, justement -, alors j'explique au gars qui accompagne puis à JF qui m'attendait en haut que c'est bon ça va je connais la forêt, qu'ils ne s'embêtent pas pour moi.

Il ne se le font pas dire deux fois, et je profite de ma liberté pour aller vers le nord est de la forêt jusqu'au moment où j'entendrais trop de coups de feu à mon goût (centre de tirs militaires ou chasseurs ?) alors je repiquerai vers des sentiers déjà courus. 

C'est à la trouée qui correspond au passage des lignes hautes tensions que je la verrai : une biche, laquelle en me voyant s'arrêtera, semblera peser le pour et le contre (Est-ce que cet être humain représente un danger ?) choisira de faire une boucle en restant à proximité, puis au sons de nouveaux tirs - mais d'où viennent-ils ? - repartira. Je suis éperdue de reconnaissance quant à ce cadeau qu'elle m'a fait. 

Je parviendrai sinon à bien calculer mon coup, et arriver précisément 10 minutes après JF et quelques autres qui n'avaient pas fait l'entier parcours mais les 2/3 ou les 3/4.

Nous nous changeons au cul de la voiture et passons ensuite à Montmorency. Par chance Leslie est là et j'ai plaisir à la revoir. La nouvelle place est tristounette avec son plus ou moins faux marbre façon cimetière pour encercler en dur les emplacements des arbrisseaux. Une fois de plus j'aurais connu quelque chose de bien juste avant sa fin. 

Nous apprenons en nous y rendant que Sempre al Viccolo va fermer et aurait dû déjà l'être si les repreneurs n'avaient pas omis de se présenter. Nous y serons du coup traités comme des rois (1). Et très émus d'avoir eu cette intuition là : y aller avant qu'il ne soit trop tard. 

J'avais pensé titrer cette semaine [du 23 au 30 janvier] : des éditeurs et des cartons, parce qu'effectivement mon temps hors librairie aura été bien rempli par les uns et les autres. Soirée chez Payot Rivages, rencontre le lundi soir avec Shida Bazyar au Goethe Institut.

Et puis la fête du cours de danse dans les locaux professionnels de Julia qui pourtant n'y vient plus. J'ai plaisir à la revoir ainsi que Natacha dont je fais connaissance avec le beau bébé (et puis venu les chercher, le jeune papa). J'y arrive tard, après mon long samedi de librairie.

Le lundi a eu lieu pour partie à Taverny : j'ai dû me résoudre à payer un électricien afin que chaque pièce ait sa lumière et que les lustres soient tous décrochés. Il gagne facilement sa vie sur cette petite opération.  

Encore une semaine sans temps personnel. Je m'aperçois que je ne considère pas le sport et la danse comme des loisirs mais comme des moments indispensables à l'hygiène de vie. Des sortes d'obligation envers notre propre santé. Et donc n'entrant pas dans le temps [vraiment] libre. 


(1) Pizza aux extraits de truffe (entre autre)

183001 1500 + 180403 1810 

 

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