Et pourtant il faisait gris
18 mars 2017
Après la journée de la veille qui amorçait un début de printemps, l'hiver était revenu marquer son territoire météorologique et temporel. L'âge venant on se laisse moins surprendre par ces sensations de froid qui sont surtout celles d'une amplitude thermique, et d'une influence de la grisaille. Dans l'absolu il fait quand même 10 degrés Celsius ou peu s'en faut.
La journée, fors un "faux départ rejouez" du fait d'une faille organisationnelle à la piscine de Levallois, et une matinée consacrée à un tunnel de tâches administratives (1), fut pourtant des plus agréables. Je sais que la tristesse et la fatigue issue des mois d'accompagnement de ma mère et la fragilité induite face à un chagrin ancien, m'empêchent de savourer pleinement ce présent préservé, une phase de calme et de retrouvailles (2) avant de retourner au combat.
Pas nécessairement sur le plan personnel, ou je me sens hâtive d'un beau défi à relever, sans parler du triathlon, et ça me plaît comme jamais, mais plutôt général, entre le pouvoir désormais en place aux USA, la Turquie qui semble aspirer à la guerre, et notre pays menacé par le résultat probablement catastrophique des prochaines élections (3).
Ce vendredi achevé par une belle rencontre littéraire avec Karine Reysset, qui fut aussi une belle rencontre tout court, à l'Attrape-Coeurs (du XVIIIème), là où il y a pour moi douze ans (4) tout a en quelques sortes commencé, sera parvenu à franchir ces obstacles pour constituer une fort belle journée.
Et pourtant il faisait gris.
(1) Finalement si Antidata proposait son thème "Phobie" à présent, je saurais quoi écrire.
(2) C'est terrible d'à quel point boulot + accompagnement d'un malade grave + les autres choses à faire font que l'on perd de vue les meilleurs amis, par effet mécanique de temps personnel asséché et absence de disponibilité d'esprit.
(3) Il est terrifiant d'assister impuissants à la montée d'idées dangereuses et moisies, quand ses adeptes sont imperméables à la rationalité et parlent en anciens fidèles d'une secte enfin reconnue comme religion ou pire en néo-convertis. On en arrive au moment où comme lorsqu'un-e ami-e est saisi par un nouvel amour dont on voit bien qu'il le ou la conduira au fond du désespoir dès la lucidité revenue, on comprend qu'il n'y a plus rien à faire qu'à se maintenir à bonne distance et revenir présents une fois sa catastrophe consommée.
(4) La librairie va sur ses 15