Previous month:
février 2017
Next month:
avril 2017

0 billets

BDJ : La révélation

 

    Ordonque tu mets des Italiens ensemble de quelques îles que ce soit, arrive s'ils ont plus de 20 ans 30 ans 40 ans toujours un moment dans la conversation où il vient question d'opéra, quand bien même le premier concert de l'un ou l'autre en amoureux fut Spandau Ballet. Ça n'a pas manqué et je me suis régalée. 

À un moment donné, Michela a alors fait remarquer que ceux de Mozart étaient plutôt sympas, qu'il y avait des morts mais c'était toujours des méchants qui l'avaient bien cherché, alors que les opéras italiens sauf chez [zut j'ai oublié son nom] n'étaient qu'une suite de féminicides, avec toutes les variantes possibles, en incluant le suicide après y avoir été acculées.

Je l'ai toujours su. Je ne l'avais jamais remarqué.

 

PS : Et au passage pour répondre à une question qui n'a pas été abordée frontalement, mais on s'en approchait : pourquoi les amoureux sont-ils toujours une soprano et un ténor ?

Lire la suite "BDJ : La révélation" »


Comme un fact checking de Jours tranquilles ;-)

 

Capture d’écran 2017-03-30 à 00.23.02

C'est un de ces soirs de début de printemps où s'enfermer paraît difficile et où je n'ai pas le courage de prendre le métro, pas pris mon matériel de vélib (casque et gilet réfléchissant), et où je me sens d'attaque après une bonne soirée pour traverser tout Paris à pied. 

Il se trouve qu'un bus m'est passé sous le nez (au sens littéral) marqué "Place de Clichy" alors j'ai sprinté pour l'attraper au vol du plus proche arrêt. Ce qui m'a accordé un splendide Paris by night (always such a delight) et qu'arrivée Place de Clichy comme j'avais ma montre de sport, l'idée s'est installée dans ma tête de vérifier la distance entre la place et chez moi ce qui à 30 mètres près pouvait donner la distance parcourue par le narrateur de "Jours tranquilles ..." lequel rentrait éméché en cinquante minutes du Wépler.

Hé bien donc la distance est de 2,5 km (à peu de choses près) et se fait bien en trente minutes (1) lorsque l'on n'a pas bu.

Pour les épisodes érotiques du bouquin, je sens que j'aurais plus de mal à procéder à quelque vérification technique que ce soit.

[en revanche pour ce qui est du bout de fromage dans le réfrigérateur, ce fut déjà fait] 

(1) de marche pas de course à pied.


BDJ : Un "à volonté" japonais


    L'âge prend chez moi, pour l'instant, des formes très supportables, et finalement ne se manifeste concrètement que par un besoin plus grand de récupération, ou un temps plus long nécessaire pour reconstituer l'énergie. 

En pratique, cela fait que lorsque je rentre du travail, alors qu'autrefois je retrouvais les enfants, m'occupais des bains, du repas, de caler une lessive, lire l'histoire du soir, je n'ai de nos jours plus grand courage résiduel pour préparer quoi que ce soit, d'autant que je ne suis plus la seule adulte, loin de là. Donc non seulement l'énergie mais également la motivation, n'y est pas. Chacun des présents est capable d'assurer aussi bien ou mal que moi. 

Alors quand le fiston a proposé, comme j'étais rentrée un peu tard (1) et que sa sœur sortait (du coup, que préparer pour seulement nous deux ?), que nous tentions le "à volonté" japonais qui depuis plusieurs années au coin de la rue s'est installé (2), je ne me suis pas vraiment fait prier. Son père est arrivé alors que l'on partait, s'est laissé convaincre par l'argument financier, et nous voilà parti, luxe inouï, pour un restau. en semaine, et à trois. Ce qu'à l'ordinaire nous ne nous permettons pas. 

Alors, comme la formule était ludique, un peu de joie de vivre est revenue par là. Effet de printemps après ce rude hiver, ensemble, rieurs. Ça compte, parfois.

 

(1) problèmes de train Gare du Nord, repassé par Ermont et le RER C

(2) Je l'avoue, allez, la gentrification de notre quartier ne comporte pas que des inconvénients. 


Deux réponses à des questions triviales que je ne m'étais pas (ou à peine) posées

 

    Journées archi-pleines, salon du livre, stage de natation, lectures en retard de ce sombre hiver ... La vie m'est redevenue vive (et comment) mais le temps personnel disponible n'est pas franchement revenu pour autant. 

Au passage j'ai appris deux choses comme je les aime : d'une probable parfaite inutilité, mais qui répondent à des questions concrètes que je ne m'étais pas posées.

Ainsi :

Les nageurs de compétition de très haut niveau, passent une partie très importante de leur temps à ... manger. Je ne suis pas stupide, je me doutais que comme la plupart des sportifs de haut niveaux ils avaient besoin d'un apport calorique supérieur à la moyenne. Seulement un ancien jeune espoir qui a tâté des entraînements à doses sérieuses expliquait qu'un Phelps dans son sommet ou ses collègues, pour avaler leurs kilomètres de piscine quotidiens avaient besoin de 12500 calories / jour ce qui faisait en gros l'équivalent de cinq repas. Et qu'en période de préparation pour une compétition précise leur vie c'était nager, manger, dormir.
Depuis ce week-end je suis admirative d'eux pour une raison supplémentaire que je n'avais jamais envisagée avant : comment font-ils pour préserver leur peau du chlore ? Avec ce week-end au cours duquel j'ai (nous, les camarades de club tout autant, avons) passée (passés) 7 à 8 heures dans l'eau de différentes piscines, j'ai dû me tartiner de crèmes hydratantes pour que ça cesse d'être rouge et de tirer. Si les champions doivent s'enduirent leur grand corps à chaque fois qu'ils ont un entraînement, ça doit finir par former des heures cumulées de traitement.

Il m'est arrivé plus d'une fois de m'étonner des éditions aux couvertures en papier à peine plus épais datant des années 20 à 40 du siècle précédent. Or il s'agissait souvent de grandes maisons d'éditions. Il a fallu qu'au salon du livre j'écoute un des responsables des éditions La Pléiade pour apprendre qu'en ces temps-là on considérait que chaque acheteur de livre allait ensuite procéder lui-même à la mise en reliure de l'ouvrage. 
Tout simplement. 
Peut-être que pour tout le monde c'était évident. 

 

 

 


L'art et la manière de passer à côté d'une soirée théâtre (alors que le spectacle est bien)


    Avec quelques amies, elles aussi abonnées, nous allions au Rond Point voir "Je crois en un seul dieu" de Stefano Massini, interprété par Rachida Brakni.

Il s'agit de trois portraits entrecroisés, l'actrice jouant sans costume particulier, sans en changer (un pantalon et des chaussures noires, un chemisier dégradé du noir au gris clair) et dans un décor minimaliste (très réussi) les trois personnes. Seules ses attitudes, et le timbre de sa voix, ainsi que les paroles prononcées permettent de savoir laquelle parle. en un instant donné. 
Il s'agit de la préparation d'un attentat à Tel Aviv. Il y a la future martyre volontaire, palestinienne, une professeure d'histoire, israëlienne, et un-e soldat-e américain-e (en écrivant à présent je me rends compte que je n'ai pas capté s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme et que ça importait peu). C'était bien fait quoiqu'un peu longuet (1h40) et avec des procédés de répétitions, dialogue intérieur. Belle performance d'actrice. 

Seulement voilà.

La réception d'une pièce de théâtre, d'un spectacle ne dépend pas que de la qualité ou l'intérêt de celui-ci, il dépend aussi des conditions dans lesquelles nous (spectateurs) sommes. C'est l'évidence même, mais cependant ce fut rarement le cas comme ce soir pour moi.

À un moment la professeure d'histoire, une militante de la paix (de l'espoir de paix ?) se trouve rescapée d'un premier attentat. Elle en hérite d'un syndrome post-traumatique qui lui envoie de solides cauchemars. 

Il y a donc un moment qui représente ses nuits hachées de visions d'horreur, de scène revécue alors qu'elle dort. À ce moment je commençais déjà sérieusement à subir le contrecoup de ma journée (de travail) (normale mais à temps complet), seulement voir un personnage qui cherchait en vain le sommeil, avec mon esprit secourable, ça n'a pas raté : je l'ai trouvé.

Le début de mon rêve était en parfaite cohérence : j'étais moi-même, mais à Paris, témoin épargné d'un attentat à la bombe à une terrasse de café. En fait mon esprit suivait sans doute en le délocalisant, ce que le personnage disait. Sous le choc, une sorte de vieil automatisme s'enclenchait et comme nous étions près de la Gare du Nord, je prenais un billet puis le train pour Bruxelles. Comme si je rentrais chez moi m'abriter. Une fois sur place et après avoir regagné "mon" ancien quartier, je me réveillais, en quelque sorte et me demandais pourquoi j'étais là, comment j'y étais arrivée (le voyage lui-même s'était effacé). Et puis les gens me regardaient bizarrement : vêtements légèrement déchirés, traces de sang (pas le mien, des projections). Je ne savais plus quelle était l'époque, et tentais de joindre des amis qui n'y habitaient plus. J'arrivais entre temps aux abords du centre culturel d'Uccle, où j'ai cru revivre il y a neuf ans, entrait assister à une sorte de lecture-spectacle faite par des jeunes, et retrouvais parmi les spectateurs l'un des garçons, devenu adulte entre temps. Voyant que je n'étais pas dans mon assiette et au courant de l'actualité, il comprenait ce qui s'était passé et prenait soin de moi, jusqu'à m'accompagner là où l'on pourrait m'aider.
Je crois que j'ai refait surface au moment où mon songe personnel, qui partait vers un beau rêve, a commencé à trop diverger du texte déclamé. Dommage, ai-je regretté.

Je ne suis pas mécontente de ma soirée, les moments bien écoutés étaient forts intéressants et ce rêve m'a fait un bien fou, même s'il m'inquiète un peu. Après tout je dois au spectacle de me l'avoir offert.

Il n'en demeure pas moins que pour une autre fois, il serait préférable d'éviter de trop perfectionner l'art de rater sa soirée [théâtre] : 

 - éviter d'aller voir une pièce au sujet d'attentats deux jours à peine après l'un d'eux ;
 - éviter de prendre un horaire trop proche de la fin de la journée de travail : la cavalcade pour arriver à l'heure se paie en fatigue pendant le spectacle (1) ;
 - quand on y va en groupe et qu'une partie du plaisir est de se retrouver entre ami-e-s éviter aussi les horaires trop serrés qui empêchent d'aller boire un coup (en arrivant ou en repartant) ; 
 - éviter d'être éparpillé-e-s dans la salle (attention au moment des réservations) car sinon à quoi bon y aller à cette date précise si c'est pour y être comme seule ; en plus que du coup personne n'est là pour si l'on s'endort nous empêcher de ronfler (c'est ce que je crains d'avoir fait) ;
  - éviter d'aller voir des performances, privilégier les pièces à plusieurs acteurs, de facture plus classique et qui cherche à intéresser le spectateur autrement qu'en accomplissant un exploit ; je suis un peu allergique à l'exploit, en fait, moi. Ça me fatigue et pour éviter de voir toute son énergie être absorbée mon corps se met en décrochement. 

Bon, on fera mieux la prochaine fois. 

 

 

 

 

(1) Il se trouve que la ligne H avait des ennuis, j'ai donc dû attraper au vol un train pour Ermont puis passer par Satin Lazare (battu mon records de vitesse du changement : 1') puis la 9 et arriver à l'heure mais au prix d'une débauche d'efforts. 

 

 


Parfois la vie c'est bien foutu (mais il faut vite en profiter parce que ça ne dure pas)

 

C7pJY-qXgAEjkES

Ça démarrait, moyen, exactement comme l'autre jour, mais à tout prendre je préfère ça et que ça finisse bien plutôt que des journées entamées sans nuages, un jour à la Foire du Livre de Bruxelles, je dois retrouver une grande amie et cueille l'annonce d'une rupture, un dimanche de juin, tranquille, course à pied, la forme, je rentre et trouve un mail d'un bien-aimé au début tout à fait courant, sur le principal sujet en cours (une rencontre littéraire qu'on organisait) et puis presque en PS, l'annonce aussi d'une rupture (ou plutôt d'un changement de rôle, comme si les femmes étaient des pions), un dimanche brumeux d'un mois de janvier qui me voyait travailler dans les trop beaux quartiers et une collègue à la caisse qui lisait les infos entre deux clients qui pâlit - Il y a eu un attentat -, un vendredi de novembre, nous sommes au festival d'Arras, les films sont formidables, un peu de remue-ménages vers les places réservées lors de la projection du soir et puis à peine le générique entamé, l'annonce et un texto de ma fille, Paris est à feu et à sang ... Bref, je finis par vraiment préférer les journées qui démarrent avec un peu de poisse (mais pas trop), c'est devenu rassurant. 

Et donc voilà celle-ci, le début pas mal - démarrer la matinée en nageant, rayons de soleils par moments, c'est beau, c'est bon, quel bonheur !, un petit-déjeuner littéraire passionnant -, je parviens à en profiter même si les lendemains d'attentats sont toujours délicats, une amie concernée mais de par son métier (1), et puis la "usual poisse" qui réapparait sitôt le téléfonino rallumé après : deux mauvaises nouvelles coup sur coup, rien à voir entre elles, une réapparition d'inquiétude pour quelqu'un que j'aime (entre autre). Rien de dramatique, c'est déjà beaucoup, mais une journée ensoleillée qui d'un coup s'assombrit.

C'est dans ce petit nuage gris que filant prendre le RER qui m'approche du travail, en plein milieu d'un trottoir, j'ai trouvé un coupe papier. Un de ces trucs so seventies avec le manche en marbre (ou pseudo, mais assez lourd), là par terre, loin de toute poubelle, loin de toute raison plausible qu'il ait atterri là. Au demeurant pas très loin d'une école maternelle, alors je m'en saisis avant qu'un bambin ne soit tenté d'en faire autant. Ce n'est qu'un vieux coupe-papier mais quand même. 
Ensuite, il y a eu le trajet, le travail, et j'ai oublié l'avoir fait. 

Au soir je suis dans une librairie, pas n'importe laquelle, et je tombe sur les Nouvelles en trois lignes de Félix Fénéon dont je suis une fan absolue - cet art du raccourci -. Elles sont dans une très belle édition illustrée et reliée à l'ancienne : les pages encore à découper. 

Au métro du retour, illumination soudaine : j'ai ce qu'il faut pour procéder.  J'ai ainsi pu commencer à bouquiner : je disposais comme par enchantement et le l'objet et de l'outil. Joli cadeau de la vie. 

(dommage que ça soit dans l'ensemble trop rare, et que ça ne dure pas)

 

 

(1) C'est fou cette loi du "au moins une" : à chaque attentat perpétré dans une grande ville d'Europe, je (on ?) connais au moins une personne concernée d'une façon ou d'une autre. Et donc là c'est une amie que son travail amène à devoir rencontrer des témoins. Et bien sûr plusieurs autres présents à Londres et pour lesquels on s'est brièvement inquiétés - je me demande si le Brexit viendra modifier ça : beaucoup moins de parisiens qui vont à Londres comme de rien -. 


Les 22 mars se succèdent


    Réveillée en songeant à Bruxelles, ce que les attentats de l'an passé avaient réveillé en moi, qui me sens en partie aussi de cette ville-là, et les victimes bien sûr aussi, et le soulagement de n'y connaître personne, cette fois, je vais donc comme tant d'Européens, me coucher en pensant à Londres, cette année frappée, mais de façon semble-t-il plus improvisée, voiture contre piétons, attaque au couteau. Une forme de terrorisme de l'incompétence : aucune connaissance requise, pas même celle de conduire puisqu'il s'agit en l'occurrence de faire n'importe quoi et le plus de dégâts. 

Parce que c'est trop de malchance, je me suis sentie plus particulièrement concernée par les lycéens de Concarneau, voyage scolaire, perspective joyeuse, normalement un bon moment, et fauchés ainsi, loin de chez eux, pour avoir été pile au mauvais endroit au mauvais moment. Par ceux qui les accompagnaient, aussi. Ils n'en ont pas fini avec les cauchemars (personnels) et les ennuis, même s'ils n'ont en rien failli. 

Il se trouve que j'étais au travail lorsque l'attaque (les attaques ?) sont survenues. Je ne l'ai su que par le flash d'info sur FIP à la 51ème minute de chaque heure (1). Je n'ai découvert l'ampleur des faits qu'en rentrant (via les fils d'infos sur mon téléfonino) et une fois rentrée.

Puis j'ai vu sur ma TL Twitter, la déclaration du maire de Londres, Sadiq Khan, 

Capture d’écran 2017-03-22 à 21.44.45[copie d'écran, la video est via le lien, c'est pour le jour où le touite ne sera plus disponible]

et je ne sais pas comment dire mais j'ai éprouvé de l'admiration pour ce politicien, qui fait le job dans ce qu'il a de plus difficile, un pire moment possible, et le fait bien.

Au vu de ce qui se passe aux USA et en France, du virage dictatorial qu'a pris la Turquie, j'ignore ce qu'en pensent mes relations, mes amis, mais j'éprouve un grand besoin de politiciens dignes, et qui assurent quelque chose de l'ordre du bien général, même si l'arrière-cour est toujours peu reluisante et semble-t-il inévitablement guerrière. Ceux d'en France en ce moment particulièrement se ridiculisent, et il se confirme chaque jour davantage que D. Trump est une sorte de pantin de Poutine, lequel tire les ficelles (2), souverain. 

Alors un type digne qui prononce les mots qu'il faut (3), qui dit en 1'23" tout ce qu'il convenait de dire dans ces circonstances-là, irréprochable, ça fait un bien fou.

Que quelque chose soit survenu à Londres ne m'ôte en rien cette conviction et crainte que l'approche des présidentielles augmente énormément le risque d'attentats en Île de France. Ça ne change rien à mon quotidien, je sors autant que je le dois, seul le soin est plus grand dans la sélection des moments, puisqu'il faudra peut-être mourir pour être allés là. 

Les gens s'apprêtent probablement à voter comme des imbéciles, mais nous ne nous laisserons pas impressionner par ceux qui souhaitent nous effrayer. 

 

(1) Nous mettons souvent FIP en fond sonore discret et varié à la librairie. Montmorency est trop loin pour Radio Nico. 
Le premier flash disait : coups de feu devant le parlement britannique, les députés sont confinés, Theresa May est saine et sauve (ce qui m'a presque donné envie de rigoler, dans sa formulation même et parce qu'elle était bien la dernière personne pour laquelle on s'inquiétait)
(2) Beau billet pédagogique chez Véhesse. Je l'avoue, j'oublie trop souvent que tout le monde ne maîtrise pas l'anglais. Et de toutes façons je n'ai pas le temps de faire l'effort de la traduction. 

(3) Même si je conteste le fait que Londres soit la plus belle ville du monde, le concept même de plus belle ville du monde, d'ailleurs aussi.

 

PS : Pourquoi choisissent-ils une date d'attentat plutôt qu'une autre ? À part Nice, le 14 juillet, jour de foule, et que pour Paris le 13 novembre correspondait à la date d'un concert visé, pourquoi des 22 mars et un 11 mars (Madrid en 2004) par exemple ? It doesn't seem to make sense.


Sometimes two of my worlds meet

C7dtGliXgAIR3-z

C'était vendredi soir, à l'Attrape-Cœurs, soudain j'aperçois une belle pile du livre d'un ami, très bien fait sur un sujet qui mérite que soit fait beaucoup de pédagogie : s'il est en effet un domaine où lorsqu'on s' y connaît on oublie combien la plupart des gens est larguée, c'est bien celui des outils numériques, des données, des ordis (1).

Alors l'amie qui tient la librairie m'annonce qu'il y aura une conférence-débat mardi et que peut-être s'il y a des désistements, une place sera possible. Je me mets sur les rangs. 

Finalement après un de ces raccourcis de rencontres dont Twitter a le secret, je croiserai par ailleurs l'une des organisatrices, qu'en fait je connaissais, et j'ai pu bénéficier d'une absence annoncée.

Ce fut sans doute trop court pour approfondir les sujets, sur lesquels les deux intervenants Tristan Nitot et Philippe Vion-Dury, partageaient bien des vues il s'agissait davantage d'une mise en alerte, d'attirer l'attention d'un public qui pouvait n'être pas totalement averti, sur ce qui tient quasiment du piratage institutionnalisé. 

Quoi qu'il en soit ce fut la (l'une des) première(s) fois où deux de mes mondes habituels, celui des blogueurs et geeks et celui des livres côté librairie se croisaient. Je souffre parfois de ma vie trop disjointe entre des mondes cloisonnés (2) et j'avoue que ça m'a fait un bien fou d'être pour une fois réunifiée. En plus que parmi les présents j'ai rencontré un habitué de chez Charybde, ce qui m'a fait bien plaisir.

Dommage que la soirée ait été ternie par un double vol, sale coup pour les organisateurs qui avaient utilisé leur matériel personnel et s'en sont trouvé dépouillés - apparemment il aura suffit d'un instant, alors qu'ils nous escortaient vers la salle où les dédicaces se tenaient -. C'est toujours rageant. 

Les deux livres étaient donc : 
La nouvelle servitude volontaire de Philippe Vion Dury ;
- Surveillance de Tristan Nitot 


Quant à l'association elle s'appelle Le Mouton Numérique

(1) Sans doute parce qu'une fois qu'on sait, ça semble simple.
(2) D'autres fois c'est un atout : ainsi avoir pu conserver des compartiments étanches ou quasi lors des deux vagues d'attentats de 2015 m'a beaucoup aidé, d'être aussi de Paris et du monde des blogs m'a été d'un grand secours lorsque la librairie Livre Sterling fermait et Bruxelles s'éloignait, et cet hiver, avoir une partie de ma vie ailleurs qu'au niveau familial, dans de tout autres milieux m'a aidé à faire face. Quand tout va bien, en revanche on aimerait que les uns et les autres se connaissent et s'apprécient.

 

[photo en attendant mieux (les photos de mon appareil photo, par exemple)]


Un petit tracas de temps (tic tac)


    J'ai toujours eu un problème avec le temps qui passe, et je pense que c'est à cause de ça qu'enfant j'ai commencé à écrire : le besoin d'un ancrage (encrage ?) face à son défilement affolant. Entre deux phases de longues heures de salles d'attentes ou de maladie, des bons moments qui filaient et qu'on se retrouvait au mauvais moment suivant, la vie cette grosse arnaque organisée par les grands. 
Devenue adulte à mon tour, je n'ai jamais sauf aux périodes de maladies (personnelles ou les plus graves des plus proches) trouvé le temps long. Ou si : à l'Usine une fois saisie par l'écriture et alors que ça correspondait à une époque de flicage de tous les instants et donc impossible de prendre une respiration, devoir aller aux toilettes jeter sur un calepin quelques notes - souvent les trouver illisibles au soir -, les journées de boulot n'en finissaient pas. Mais les soirs d'écritures une fois accomplie la présence et les devoirs familiaux passaient comme un éclair.

Ces derniers temps j'ai remarqué que j'avais comme un tracas avec la fin des années 80 et les années 90 du siècle passé. J'ai bien intégré que jusqu'en 1986, en gros mon enfance et ma jeunesse, l'âge venant, il s'agit d'un "autrefois". Le pays n'est plus le même, les mœurs, les façons de vivre ont évolué, les objets (irrésistible gif chez @sandiet), Capture d’écran 2017-03-19 à 22.13.06 pour certains ne sont depuis si longtemps plus utilisés que des adolescents d'à présent ignorent comment s'en servir si d'aventure ils en croisent.

Mais voilà :

Je ressens bien au quotidien que ma jeunesse est loin et ça y est j'ai parfaitement admis d'être d'un autre temps. Lorsque je regarde des images des années 60 que j'ai traversées bébé et petit enfant, c'est terriblement flagrant - une grande accélération des choses, que l'on croyait alors progrès, ayant eu lieu durant la décennie 70 -. Ce qui fait qu'en plus d'être assez amusant, on a l'impression d'être une survivante de temps anciens, c'est tout à fait digéré.

En revanche, et d'autant plus du fait de ma libération en 2009 d'un environnement professionnel qui n'avait aucun sens pour moi sinon permettre de payer notre logement, je n'arrive pas à admettre enregistrer que les débuts de ma vie d'adulte, l'air de rien, ont trente ans. Pour moi c'était hier, vraiment. Exactement comme si vingt ans n'avaient pas eu lieu et que je venais de commencer - ce qui n'est pas totalement incohérent, en tant que libraire mon expérience est de sept ans -. Je suis donc stupéfaite en constatant que les années 80 et même 90 nécessitent dans les films une reconstitution, que c'était même d'autres vêtements (1), qu'une video de 1987, que je perçois comme toute récente (je me souviens fort bien de ce que je faisais alors) date d'il y a trente ans, 30 ans, TRENTE !

J'ignore combien de temps perdurera cette stupéfaction. 

 

(1) Bon, ça c'est aussi que je m'habille sans modes. Et que depuis ma #viedelibraire et son manque d'argent je pratique le streetwear.