BDJ (probably) - For the first time in months (or years ?)
18 janvier 2017
Il était 22 heures-quelque-chose, je venais tout juste de terminer tout ce qui était devant être fait, dont des lessives à dépendre, étendre, lancer et un peu de repassage obligé (1), je m'apprêtais à jeter un dernier coup d'œil sur mes mails peut-être répondre à quelques retards (2) quand soudain j'ai vu passer l'annonce de la libération anticipée possible de Chelsea Manning en mai 2017 via une grâce accordée par Barack Obama (3). J'ai mis un moment avant d'y croire (il m'a fallu attendre un touite d'Otir), puis pour la première fois depuis des mois et des mois, ma petite soirée personnelle - rien d'extravagant, je comptais vite tout éteindre et filer me coucher - aura été bouleversée par l'annonce d'un événement extérieur mais qui pour une fois me semblait juste, humain et réjouissant.
Je me suis alors rendue compte d'à quel point depuis le 7 janvier 2015 on (4) a pris l'habitude de voir des pans de nos vies quotidiennes happés par des éléments de l'actualité qui nous touchent, parfois même concrètement de près, et ont au moins l'impact (dans le moins pire des cas) d'interrompre ce que nous étions en train de faire pour nous laisser un temps l'attention fixée sur des fils d'infos, puis l'esprit ailleurs même si l'on a cessé de suivre. Mais que nous avions totalement perdu l'habitude que ce qui créait une aspiration de l'attention puisse être créé par une nouvelle positive, par quelque chose qui nous réjouissait, par exemple une décision politique que l'on approuvait.
Certes il y aura eu en France la grâce récente de Jacqueline Sauvage par François Hollande mais comme elle a eu lieu en deux temps et que l'affaire est peut-être (ou pas) moins simple qu'il n'y paraît, ça n'était pas une réjouissance nette - j'avoue avoir pensé avec le mauvais esprit que je ne sais pas ne pas avoir parfois Est-ce une vraie grâce ou encore une qui compte pour du beurre ? -. Pas une surprise non plus, plutôt de l'ordre du Enfin, il finit le travail ; probablement très injuste. Nous ne voulons plus de François Hollande comme président car il s'est comporté comme un retourneur de veste, menant dans bien des domaines une politique inverse de celle qu'il avait annoncée - ce qui est pire que simplement ne pas tenir ses promesses électorales -, mais on se rendra compte quand on aura changé pour bien pire, que sur le fond du travail il aura plutôt pas mal fait le job. Et aussi assuré dans des moments dramatiques. Mais bien souvent il n'aura pas été clair et net comme il est parfois souhaitable qu'un chef d'état le soit.
Donc le vrai effet de Ça alors ! Une décision humaine et pas si simple à prendre, bravo ! c'est venu ce soir par le président des États-Unis sortant.
Alors bien sûr ça ne résout rien de tant d'autres cas, eux aussi douloureux. Mais au moins pour celui-là les choses semblent s'arranger.
Et une petite loupiote d'espoir que politiquement tout ne soit pas foutu se rallume. Timidement.
Et fort bordée de questions, comme le résume ce soir @edasfr : Pourquoi tant de bonnes mesures prises par Barack Obama à ce point au tout dernier moment, "se sentait-il contraint ? pourquoi ?". Qu'un politicien principal ne puisse prendre des mesures de bon sens et d'humanité qu'alors qu'il est presque libéré de ses fonctions, me semble très inquiétant.
En attendant, ne boudons pas notre plaisir, notre soulagement pour cette lanceuse d'alertes. Avoir ses activités interrompues par une bonne nouvelle générale, n'est vraiment pas, ou plus du tout, si fréquent.
(1) Nous réduisons le nôtre du mieux que nous pouvons mais comme il s'agit de quelqu'un d'autre et qui est malade, j'imagine, peut-être à tort, qu'une part d'hygiène entre en jeu
(2) En ce moment sorti du boulot, de l'accompagnement, des engagements sportifs (voilure réduite, j'ai déjà renoncé à des stages, des courses possibles) mode Je-fais-ce-que-je-peux On. Alors je suis en retard dans tout ce que je fais. Et l'appartement ressemble à un champ de bataille (après la bataille).
(3) Après, vu l'incontrôlable qui lui succède, n'y a-t-il pas de risque d'annulation ?
(4) ma petite famille ? la plupart de mes amis ? pas mal de mes concitoyens ? (je ne sais pas trop qui ce "on" contient, mais je suis assez persuadée de n'être pas la seule dans ce cas)
addenda du 18/01/17 vers 9h : Je m'aperçois grâce à Kozlika que je n'étais pas la seule