Dimanche jet-lagué
16 octobre 2016
Comme je préparais une rencontre-dédicace pour la librairie, et que nous n'étions pas encore tout à fait sorties du rythme "rentrée scolaire", la semaine n-2 avait été diablement intense. Un rhume à voix éteinte était venu compliquer les choses. J'avais comme d'habitude tenu le coup en refusant de m'avouer vaincue. Cette attitude bravache finit généralement par impressionner les microbes mais leur retraite s'accompagne d'une fatigue résiduelle supérieure à celle qui subsisterait si l'on avait capitulé d'entrée, passé trois jours au fond du lit pour se relever alors que leur victoire trop facile ne les intéressait déjà plus. Le lundi qui est mon dimanche avait été actif, puis la nouvelle semaine s'était présentée, elle aussi fort joliment chargée.
D'où un retard solide dans les tâches domestiques et d'écriture, les photos à envoyer, les mails à répondre, tout (1).
Comme je disposais d'un dimanche non travaillé et d'un lundi prévu tranquille - j'hésite seulement au soir entre piscine et poésie -, je comptais mettre à profit le dimanche pour me remettre à flot.
Il faisait grand beau. Nous sommes allés courir.
Mais en prenant notre temps. Celui d'admirer la face sud de l'île qui nous permet d'agréables entraînements (au soleil à l'abri du vent, on avait un sursis de presque-été). Celui de s'étonner de la transparence de la Seine dans cette zone-là. À presque donner envie de s'y baigner (c'est bien la première fois).
Celui d'admirer les joueurs de basket de rue, au bord de l'eau à Levallois. Ce sont généralement de sérieux concurrents qui s'y pointent et tout sport pratiqué à un certain niveau a ses beautés - y compris ceux pour lesquels on n'est pas passionnés -.
Le dimanche était déjà à demi englouti lorsque nous sommes rentrés.
Je comptais lire un tantinet, mais me suis endormie d'un bloc presque jusque au soir (2). Il faisait nuit lorsque j'ai pour de bon émergé. Avec la sensation de qui était en train de se remettre à l'heure après un voyage en avion aux nombreux fuseaux. C'était très agréable, ça me ramenait à mes sensations de 1989 lors d'un merveilleux séjour en Californie auprès de mon amie Carole et de sa famille, un des plus merveilleux moment de ma vie.
C'était un peu compliqué, j'ai cru qu'on était la semaine d'après ou que des choses prévues dans la semaine à venir avait déjà eues lieu la semaine d'avant. Il faut dire que jeudi en allant au travail par un chemin qu'une chaussée effondrée avait par ricochets compliqué, j'ai voyagé dans le temps et que j'ai pensé à l'avenir (ce qui ne m'arrive presque jamais, l'avenir pendant tant et tant d'année c'était vivre d'un jour l'autre, au plus loin, horizon fin de mois, la franchir sans trop d'encombres) alors c'est un peu normal que je ne sache plus quand j'en suis.
Le fait est qu'à présent je me sens réveillée comme j'aurais dû l'être en plein dans la journée. Ce n'est pas désagréable je vais pouvoir un peu travailler pour moi, et rattraper mes retards de lectures chez les amis, mais pour ce qui est de ranger, rechercher (des habits, des papiers), repasser, lancer une lessive c'est raté.
(1) ou presque : pour les paiements d'impôts et de factures, j'ai accompli ce gros effort vendredi.
(2) J'en ai même profité pour faire un méga-beau rêve (même s'il finissait bizarre), au cours duquel je retournais en Belgique et pas pour rien ni n'importe qui.
PS : Et à part ça, grand merci à François Bon pour cette vidéo et ce lien (Sophie Cavez).
Merci aussi à Matoo pour le lien vers cette video de Nicole Ferroni drôle et instructive au sujet du Tafta CETA.