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Bricoles (deux ou trois)

 

    Vendredi matin actif, au cours duquel, j'aurais incidemment appris : 

- Qu'il existait de la mozarella auvergnate (la personne qui l'affirmait semblait vraiment sérieuse, elle promettait l'adresse du producteur au fromager) ; 
- Qu'il y a deux ans des chasseurs mécontents qu'une course ait lieu avaient délibérément mélangé les balises qu'un trail de nuit dans l'Essonne. Le sabotage s'était révélé (hélas) efficace ;
- Que la réceptivité à ce que l'on lit (et ce que l'on voit ou entend aussi) est fortement amoindrie par l'épuisement, le  stress, le fait d'avoir "la tête ailleurs". Ce n'est pas une découverte, simple confirmation. Il n'empêche que relisant les premiers romans de Thierry Beinstingel qui viendra à la librairie samedi 8 octobre, je suis impressionnée par ce que j'y avais raté - tout en étant à l'époque, déjà admirative et d'avis qu'ils étaient très intéressants - : lus pour certains alors que je n'en avais pas fini avec "l'Usine", c'est comme s'il m'avait manqué une dimension d'appréciation, comme si j'avais vu en noir et blanc un film qui était en couleur, quelque chose de cet ordre.
Lorsque l'on sort de l'épuisement (qu'il soit dû à un surmenage ou à une maladie) on ne comprend plus à quel point ça nous amoindrit, et que ça n'est pas seulement en terme de On fait / On ne fait plus, mais aussi d'une façon très insidieuse, un champ de vision qui se rétrécit, des teintes qui ne nous parviennes qu'en nuances de gris.
- Qu'en dehors d'un travail, de quelque chose en binôme (TD ou épreuve sportive), on est souvent plus lents à deux que seuls. J'en prends conscience ces temps-ci pour ce qui concerne le courant de la gestion domestique et des tâches ménagères. Moi qui espérais qu'être à vraiment deux aiderait / permettrait de récupérer du temps d'écrire ... Encore une illusion perdue.

J'ai par ailleurs observé que se confirme le retour (?) de La Mano Negra dans ma vie. Pas mal écouté à une époque, même un souvenir de concert collectif (une fête de quelque chose ?) dans lequel ils participaient pour quelques titres, puis sans raison précise si ce n'est un phénomène de DVD en fond de pile, puis moins puis plus du tout, voilà que je les retrouve au détour d'un film projeté lors d'un week-end de ciné-club, que je trouve dans la rue aux encombrants, un ou deux CD d'eux ... J'apprécie toujours la pêche qu'ils donnent. 


Les temps changent, ça descend (parfois) jusqu'à nous

 

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Mon anniversaire tombant l'an passé au lendemain des attentats dans Paris, je ne sais plus si ce cadeau d'un concert de Louise Attaque datait d'avant et que celle qui me l'offrait c'est dit Oups, choix risqué ou s'il avait été effectué en connaissance de cause avec pour elle comme pour moi un parfum de Nous ne nous laisserons pas faire.

En tout état de cause, c'était le premier concert auquel j'assistais depuis le soir où Paris fut à feu et à sang. 

Je n'avais donc jamais goûté au triple contrôle (soupesage des sacs, passage d'un détecteur de métaux manuel, puis palpation et vérification visuelle précise des sacs (rangées hommes et femmes séparées). Je n'avais jamais non plus contribué à la constitution d'une si longue file d'attente, au demeurant remarquablement disciplinée, les gens par deux, personne pour gruger. 
Pas la seule à être surprise, une jeune femme que ses camarades entraînaient vers le bout de celle-ci, à hauteur du Grand Hôtel où des séquences de Frantic avaient été tournées, demanda par précaution : 

- Vous avez vos places ? Je veux dire, c'est bien la file d'attente pour avec ses places ?

Un malin, proposait à la sauvette différentes sortes de bière, en clamant "Moins cher qu'à l'intérieur, moins chez qu'à l'Olympia", mais sans doute par crainte de devoir filer aux toilettes avant le moment de pouvoir le faire facilement, personne ne se montrait intéressé. Personne n'était non plus intéressé à faire cesser son trafic, ni non plus d'ailleurs celui des revendeurs de billets, lesquels remontaient la file en les proposants à mi-voix ce qui me paraissait d'une logique menue : si nous étions là c'est (presque) forcément que nous en étions déjà pourvus.

Ces opérations de contrôles, bien organisées, bien effectuées - sourires rapidité vigilance et politesse - sur une population déjà amarinée, beaucoup y compris des femmes, étaient venu-e-s sans sac, en prévision, prirent dans mon cas, en comptant l'attente en amont, cinquante minutes.

Si vous devez vous rendre à quelque concert dans Paris bientôt, prévoyez un tel délai.   


Eternal sunshine of the spotless mind (Mon côté ...)

 

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Toujours par l'application "Ce jour-là" sur FB, que je n'ai pas si souvent le temps d'aller contempler, et dont je ne saurais dire si je la trouve bienfaisante ou source de tristesses - je suppose que je la trouverai plutôt instructive et utile si je n'avais pas été quittée, si un lieu de travail que j'aimais n'avait pas dû fermer, si des ami-e-s n'avaient pas entre temps disparu-e-s (morts ou changement de vie en mode j'efface tout d'avant), s'il n'y avait pas eu la brisure du 7 janvier 2015, si ... -, je suis retombée sur cette annonce que j'avais passée, il y a six ans, pour tenter d'aider.
J'étais persuadée que ça pourrait aider aussi les personnes intéressées, qu'il était efficace professionnellement et d'une grande qualité humaine. Je suppose que pour le travail il tient encore la route, même si le message qu'il avait (fait ?) diffuser urbi et orbi le 8 janvier 2015 me laisse quelques doutes. Pour le reste, c'est peu dire que j'ai dû déchanter. 

Note pour plus tard : toujours y réfléchir à deux fois avant de recommander quelqu'un. Les êtres humains sont parfois Jekyll and Hyde à un point qui dépasse l'entendement. 

À part ça, il se confirme que FB ou du moins cette appli satellite a bien un côté elle aussi "Eternal sunshine of the spotless mind" : aucune de nos interactions n'est revenue à la surface et si cette annonce a ressurgi c'est probablement que je n'y mentionnais pas son nom. Après, j'ignore si après janvier 2015 il ne s'est pas carrément retiré du réseau (et pas seulement : m'aurait désamitée), je n'ai pas cherché à le savoir, mais ça expliquerait l'effacement des communs (1). Là aussi je ne sais que penser : est-il plus triste ou moins triste de voir des / ne plus voir aucune / traces d'éléments d'un passé commun ? Ne plus voir pour aller de l'avant et passer à la suite de nos existences, même pour la personne laissée sur le carreau, voir pour savoir que malgré une fin brutale et sans ménagement ni respect (euphémisme), du bon, du très bon, avait existé et pouvoir y puiser quelques forces (et se dire que c'est encore possible, peut-être, avec cette fois quelqu'un qui en vaudrait vraiment la peine) ? 

 

(1) Au lieu d'un lien qui, si je cliquais, dirait "Ce contenu ne vous est pas accessible" ou quelque chose de ce genre.


Une évacuation

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27 septembre 2010, 18:10
 

Gare Satin Lazare, 13 heures 40, today


 


En descendant vers la 14 d'un pas rapide et léger - j'ai aux pieds des escarpins qui me vont bien et suffisamment froid pour avoir envie de me hâter ; j'ai de plus rendez-vous avec la Grande Bibli - je perçois une annonce. Il y est question de la 13 qui est ralentie. À peine plus tard c'est la 14 qui est le sujet, mais pour un vague incident et la promesse d'une autre annonce à suivre.

Au même instant des hommes en uniformes bleu sombre et dont je ne sais reconnaître le sigle (les surveillants de la RATP ? des CRS allégés ?) abordent les vendeuses du petit kiosque de babioles sous la bulle, celui dont la forte fréquentation me plonge souvent dans la perplexité entre l'endroit malcommode où il est situé (plein passage très passant) et ce qui y est généralement proposé (Christophe Colomb offrant de la verroterie aux Indiens).

Ils sont rapides, efficaces et calmes. J'entends "falloir évacuer". Déjà les dames obtempèrent. Un autre groupe de la même compagnie, s'est dirigé vers les guichets, je n'ai pas besoin qu'on me fasse un dessin, c'est une alerte à la bombe, de celles qui fleurissent depuis qu'un des ministres a choisi ce thème récurrent afin de détourner l'attention du n'importe quoi concernant les populations des gens du voyage, laquelle stigmatisation était destinée à faire passer au second plan l'éloignement des retraires, lequel collait à l'affaire Woerth, laquelle faisait elle-même ...

Une dame que viennent de légèrement bousculer les personnes qui remontaient des quais de la 14 alors qu'elle s'apprêtait comme moi à y descendre me demande ce qui se passe. Je dis que la 14 semble interrompue, mais que je n'en sais pas vraiment plus.

En fait c'est mon air décidé qui a dû l'induire en erreur et lui faire croire que j'étais de ceux qui savaient, déterminée que j'étais à emprunter au plus vite la bribe de quai de 14 nécessaire pour filer prendre la 9 avant que tout ne soit bouclé.

J'y parviens. L'évacuation pourtant s'amorce au même instant mais dans le plus grand calme. On sent que ceux qui préviennent ont été formés à le faire, et que l'ensemble des gens a pris comme l'habitude - peu de touristes à cette heure-là -, un côté fin de guerre : on obéit aux alertes aériennes, d'accord, mais les abris on s'y rend tranquillement.

Les annonces arriveront après : je ne saurai qu'à Nation qu'il s'agissait bien d'une alerte au colis suspect.

Seules souffriront de mon détour des lettres de banque qu'à la poste je ne pourrai déposer : j'arriverai par la 6 et la poste proche est de l'autre côté.

Ces jours-ci à Paris il faut prévoir en permanence un itinéraire secondaire.


[aucune photo : quelque chose me dit que si j'avais sorti un appareil, si petit soit-il mon geste n'aurait pas été apprécié et à la BNF trois livres m'attendaient]

C'est une note FB redécouverte ce matin par le biais du "Ce jour-là" sur le même réseau. Et qui me surprend à plus d'un titre : 
 
- Elle pourrait être écrite aujourd'hui, n'en serait que plus plausible, les temps se sont durcit ; 
- Je n'avais pas souvenir d'avoir pratiqué les notes FB, même si celle-ci est la copie d'un billet d'ici,  méfiante que je suis, que j'ai toujours été, envers ce réseau social dont je reconnais les aspects pratiques, certes, et auquel je dois quelques belles retrouvailles, mais m'inquiète de certaines pratiques, des censures illogiques et de l'idéologie mercantile (disons ça comme ça) ;
- Je n'avais plus souvenir de cette (pourtant spectaculaire) évacuation. 

Ô tempora, ô mores !

 

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Ma fille m'a fait suivre un lien vers un article de Courrier International inspiré par cette photo de Barbara Kinney  (que je me permets de citer parce qu'elle est déjà partout mais je l'enlèverai si ça pose le moindre problème).

Ne voyant que l'image tant que je n'avais pas ouvert le lien, j'ai cru qu'il s'agissait d'une entrée en scène particulière d'Hillary Rhodam Clinton, là où son public ne l'attendait pas, elle serait arrivée par l'arrière d'une salle et les gens ne l'avaient pas encore remarquée qui guettaient son apparition de l'autre côté. Puis j'ai vu qu'elles (curieusement, aucun homme, dirait-on) tenaient toutes un téléphone et qu'en fait si elles tournaient le dos c'était pour se selfier avec la candidate en arrière plan. 

Ah si des extra-terrestres nous voyaient, qu'est-ce qu'ils rigoleraient !

PS : Pas grand chose à voir (si ce n'est la marche du monde qui semble nous entraîner droit dans le mur), et cette fois-ci sérieux et triste, l'annonce de l'assassinat de l'écrivain jordanien Nahed Hattar tué alors qu'il se rendait à (ou sortait de) son procès pour blasphème et incitation à la haine religieuse. Le pire est toujours possible. 


Radio Pirate ?


    C'est l'homme de la maison qui l'a dénichée en voulant affiner le réglage de la radio très institutionnelle mais hélas passée à la publicité, une radio comme dans notre jeunesse, de la musique, les indications d'heures, zéro réclame et de loin en loin une voix humaine qui dit son prénom, plus rarement son nom, un lieu, souvent une ville, une précision de locomotion (récemment un téléphérique à Bogota ), et la date et l'année.

On a un doute quant au nom exact de la radio mais une recherche avec les différentes variantes phoniques et orthographique qui nous venaient à l'esprit n'a rien donné. La fréquence n'est officiellement pas attribuée. Elle ne semble pas non plus être sur streema

Serions-nous tombés sur une radio pirate qu'un sympathique voisin tiendrait de sa cuisine - dans la nôtre, le son est parfait - ? La sélection et la variété des genres de morceaux est idéale pour qui vaque à ses occupations tout en s'arrêtant par moment pour le plaisir de l'écoute. Bon mélange d'époques aussi. Parfois, soudain, une vieille ritournelle. Et je découvre des trucs récents que je me fais un plaisir de shazamer pour une écoute plut attentive à un autre moment. 

J'avais totalement perdu l'habitude d'écouter la radio à la radio. Et c'est chouette de voir la jeune génération passant dans la cuisine qui est mon bureau dire : Hé, c'est pas mal ce que tu écoutes, c'est quoi ? 
Comment remercier quelqu'un quelque part qui est intraçable ?


Intense

 

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  C'était donc notre première rencontre à la librairie, s'organiser pour pouvoir inviter des auteurs. Marie-Hélène Lafon essuyait les plâtres.

En petit comité je préfère laisser faire la rencontre et adapter au fur et à mesure mes questions plutôt que d'en avoir une liste directive. 

Ça nécessite d'avoir pré-réfléchit à toutes sortes d'orientations possibles et de naviguer à vue, tout en conservant la liste mentale de ce que l'on souhaite idéalement aborder.

Je crois au retour des présents pouvoir supposer qu'on n'en se n'est pas trop mal tirées. 

L'exercice est intense, beaucoup plus que de dérouler une liste de questions. Il faut dire que ma partenaire de mots était au taquet, c'était impressionnant comme elle rebondissait en allant vers l'un ou l'autre thème qu'en quelques mots nous avions préalablement évoqués (plus précisément des passages qu'elle pourrait éventuellement lire).

La préparation aura été un plaisir : tout relire du travail de quelqu'un qu'on apprécie et qu'on admire, savourer comme des relectures l'autorisent, alors que dans la vie courante on s'en accorde trop peu le plaisir, poussés que l'on est par les nouveautés. 

Restent deux questions :

- Comment ai-je fait pour craquer ma manche droite de chemise ? L'exercice semble fort peu physique, je ne crois pas avoir gesticulé (même si je parle avec les mains, en bonne semi-italienne) à ce point.
- Tous les écrivains sont-ils à la base des nageurs ou des coureurs de fond ?

Et une pensée : 

Décidément l'expérience du comité de soutien à Florence Aubenas et Hussein Hanoun a changé ma vie et quelque chose en moi, parler en public ne me dérange absolument plus, et si l'attention est au maximum, il n'y a aucune tension. Pour moi qui était plutôt auparavant la technicienne derrière son ordi même onze ans après, ça reste stupéfiant.

 

J'ai envie de remercier encore notre invitée, c'est beau et généreux, ce qu'elle a offert, et tout ce temps qu'elle a passé.

[photo JFD que je remercie]


Trois ans ? Une autre vie (ou toujours pas)

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Tu as du mal, vraiment, avec les démarches à caractère administratif. Pour autant tu as bien compris que celle qui tombait sur l'homme de la maison et qui était la même, au même endroit, que l'une de celles que la fermeture de Livre Sterling t'avait fait entreprendre trois ans plus tôt, lui pesait à tout le moins. Alors comme c'était compatible avec tes horaires de travail, tu l'as accompagné.

Bien t'en a pris : tout s'est bien passé et étonnamment vite, joie, bonheur, et comme tu étais déjà venue et revenue dans les parages, tu savais le parc, le théâtre des Amandiers (tu aimes y passer pour te recueillir), le restau plutôt bon pas très cher, vous avez pu en profiter et entre sa démarche et ton travail vous accorder deux heures de vacances d'été.

Tu ne peux pas dire que tu mesurais le chemin parcouru. Simplement que tu savourais de t'en être à peu près tirée, d'avoir à présent une jolie vie professionnelle après une première tentative décevante (mais instructive, aucun regret, ou plutôt le regret en amont : il eût été merveilleux que Livre Sterling ne fermât pas). Et puis de ressentir très fort le privilège que c'était d'avoir survécu. À toutes sortes de risques que ces années ont comportés, au général comme au particulier. 

Mais néanmoins, il y avait ce trouble de constater que l'environnement même semblait n'avoir pas changé. Ainsi ce bâtiment désaffecté, l'ancienne école d'architecture de Nanterre, est toujours en déshérence, ça serre le cœur. On y voit des chats et des personnes qui les nourrissent en glissant des gamelles à travers les grilles. On y voit que la végétation semble l'avoir définitivement emporté  P9210043

Difficile de croire qu'elle ressemblait à ceci.

J'ai songé à l'Université de Vincennes, dont il ne reste rien. 

Finalement, parfois, on ne s'en sort pas si mal, nous les êtres humains. Et c'est le produit de notre travail qui est plus fragile y compris lorsqu'on le croit fait pour durer. 

Trois ans et par ici si peu de choses ont changé. 

On peut se consoler en remarquant que le parc adjacent est toujours aussi beau et qu'y semblent plutôt heureux les passants. 

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Micro mystère vite éclairci


    Je vais dans l'après-midi livrer quelques ouvrages au lycée voisin. 

Il y a une porte "visiteurs", un digicode à trois pas, une sonnette avec un interphone. La porte des élèves un grand large portail est à cinq pas, mais une fois dans l'établissement que l'on soit passé côté élèves ou visiteurs, nous sommes dans la même zone d'accès au bâtiment lui-même.

Lorsque je sonne une première fois il y a trois jeunes tambours s'en revenaient de guerre filles deux à l'extérieur de la grille, une à l'intérieur et qui devisent comme si de rien n'était et qu'une grille ne les séparait pas.

Ce qui me semble étrange, outre cette étanchéité, c'est qu'à leur conversation on capte sans peine qu'elles sont dans la même classe. Or il est 16h05 et pas question que la différences de leurs situations s'explique par une éventuelle appartenance au monde des demi-pensionnaires qui déjeunent à la cantine.

Comme on tarde à m'ouvrir, une des jeunes femmes fort obligeamment m'explique qu'il convient qu'après avoir sonné je me mette pile devant la petite grille "visiteurs" sinon la concierge ne me verra pas. Elle n'ajoute pas Sinon ils croient que c'est nous qui sonnons mais le pense si fort que je l'entends.

Je suis ses conseils, non sans l'avoir remerciée. Et l'on m'ouvre et je livre les bouquins. Coups de tampons sur les documents de livraisons puis la gardienne me dit : Surtout en ressortant ne laissez pas passer d'élèves, ni entrants ni sortants. Cette consigne me paraît bizarre mais je pense qu'on doit être en vigipirate méga max et qu'en gros aux heures où aucun vigile n'est là pour contrôler, on ne passe pas. Sauf que la dame m'a bien préciser "ni sortants".

Je me souviens qu'au collège aucune sortie ou entrée ne pouvait s'effectuer sans présenter son carnet de correspondance mais qu'en revanche au lycée, considérés comme jeunes adultes nous pouvions librement circuler. Alors ça me paraît bien bizarre qu'il faille un contrôle aussi pour sortir (1).  

Super synchro, je trouve en rentrant l'explication dans ma TL, quelqu'un ayant fait un RT récent de ce touite d'une amie 

 

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Il y a donc en pratique des heures piles durant lesquelles on peut entrer ou sortir mais qui sont les seuls moments possibles.

Un prof qui lâche en retard ses élèves les contraint de facto à rester jusqu'à l'heure d'après. Je comprends mieux l'étrange situation de conversation des jeunes femmes, l'une d'elles était sans doute restée quelques minutes à régler une question avec le professeur et la voilà dans l'attente de la prochaine sessions de sortie.

La vie moderne, hic et nunc, c'est quelque chose !

 

(1) Je me souviens aussi de ce truc qui à présent paraît dingue : mais sauf pendants les cours tout le monde pouvait fumer partout tout le temps (mais pas n'importe quoi ;-) )