Le poids de l'air (du temps)
Impressions olympiques

L'espion qui m'intriguait

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Je savais depuis que je disposais d'un smart phone que google was watching me, en plus que j'ai un compte chez eux et qu'après bien des essais de moteurs de recherche sympathiques, j'en reviens souvent à celui de cette entreprise, en raison même de sa situation de monopole. Ainsi à la librairie je ne cherche souvent pas tant une information que ce que google peut en dire et c'est hélas précieux pour les recherches avec un paramètre de notoriété - je cherche un livre je ne sais plus l'auteur ni le titre, je sais pas bien l'histoire mais ça se passait pendant la seconde guerre mondiale. Ah et puis la couverture est bleue. Et on en parle beaucoup à la télé ces jours-ci -.
Je sais que mes données sont revendues partout, mais à part d'accroître le nombre de spams, peu me chaut : je n'ai pas les moyens financiers de me laisser tenter par quelque achat que ce soit qui ne viendrait pas d'une nécessité personnelle.


Par ailleurs tant qu'on fait encore semblant de vivre dans une démocratie, je ne crains pas trop une utilisation de contrôle sécuritaire. J'ai bradé moi-même des parts de "privacy" en m'inscrivant sur bien des réseaux sociaux et pour l'heure j'ai un peu l'illusion d'être comme les prolétaires dans 1984 : laissés à une relative liberté car trop insignifiants et nombreux, Accordons aux petits pions l'apparence de leur autonomie de toutes façons si limitée par leur simple survie.

Il n'empêche que j'ai été surprise par la précision - entre autre lors d'un séjour dans Ma Normandie, j'ai pu retrouver le trajet d'une balade que nous avions faite en devisant sans faire trop attention à là où nous allions, tout était cartographié ; et la machine attestait qu'un autre jour notre long entraînement de course à pied avait fait 22,2 km - et le degré de durée d'archivage de la rubrique "Vos trajets" de G. Et que ça recoupe un des nombreux chantiers d'écriture auquel je n'ai pas le temps de me consacrer.

Que part ailleurs c'est plein d'erreurs, mais de sortes d'erreurs qui s'expliquent et sont fort intéressantes à décrypter.

Du coup j'ai réactivé l'option en tout cas pour un temps.

L'espion m'a donc appris qu'aujourd'hui j'avais effectué différents parcours, plutôt bien reconstitués,  mais dont la décomposition n'a pas été sans m'étonner : 

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La machine ne met en doute que la partie pédestre, laquelle est sans doute vraie. 

Mais je n'ai pas pris la voiture. Et si j'ai passé à l'aller de mon trajet du temps en métro c'était environ 15 minutes.

Enfin, je suis rentrée en vélib ce que l'espion du téléfonino n'a pas détecté.

Je ne vois pas vraiment à quelles activités de ma journée les différentes durées pourraient se raccrocher.

En particulier parce que j'étais à un cours de danse, le téléphone certes non loin de moi mais qui ne participait à aucun mouvement.

 

Je vais poursuivre l'expérience quelque temps, après tout en cas de problème peut-être serai-je soulagée d'être géolocalisable et si on m'accuse à tort d'un crime imparfait, qui sait si je ne serais pas très heureuse d'avoir un alibi électronique (1). Il convient juste de ne pas lui faire trop confiance sur les modes de transports.

Et puis j'aimerais en parler à mes ami-e-s auteur-e-s de polars ainsi qu'à JK Rowling pour ses Robert Galbraith. Il y a là une mine d'utilisations narratives possibles.

(à suivre)

 

PS : Cela dit si vous êtes une personne censée et que vous souhaitez désactiver cette très intrusive option, c'est expliqué par là comment procéder.

 

(1) J'écris ça pour rire mais aussi parce que plus d'une fois il m'est arrivée - entre autres en entreprise - qu'on me reproche ce que d'autres avaient fait, je suppose parce que j'ai toujours incarné celle qui osait ne pas fermer sa gueule quand quelque chose était dysfonctionnel, ce qui faisait de moi un bon usual suspect. On savait aussi que tant que le reproche porterait sur quelque chose que je jugeais ridicule, je ne dirais rien, histoire de ne pas m'abaisser à mon tour en rentrant dans un jeu mesquin. J'étais donc la bonne personne à charger pour qui souhaitait se disculper. Tant pis.

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