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Personne d'autre et nulle part ailleurs

 

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Il y a des moments où l'on se sent à sa place au monde, comme une pièce de puzzle placée au bon endroit du tableau général, où l'on n'a envie d'être personne d'autre (1) et nulle part ailleurs. 

J'y ai eu droit ce soir, d'abord par une belle soirée, vraiment, puis par la traversée de Paris de part en part en vélo. Nuit d'été, peu de circulation et la ville belle comme elle l'est. Plus une bonne forme physique, que je savoure à fond et l'énergie fournie par la soirée instructive et heureuse.

Je voudrais témoigner qu'à un moment du début du XXIème siècle Paris était quand même un lieu formidable, d'une beauté encore intacte, voire mieux restaurée qu'elle ne le fut jamais et qu'on prouvait légitimement éprouver un sentiment de fierté "d'en être" (ou tout près).

[photo : Montmorency photo prise du bas de la place du marché avec vue sur Paris]

 

 

 

(1) Il m'arrive d'avoir envie d'être la personne aimée par la personne qui m'a quittée. Mais au fond c'est parce que j'ai envie de retrouver ma place. Pour le reste je me sens déjà privilégiée d'être à notre époque dans la partie du globe qui est l'Europe.


Drôle de journée qui finit bien mais quand même

 

    Drôle de journée avec une excellente nouvelle concernant les études de l'un et une triste confirmation (mais qui commence à prendre des allures de définitive) concernant l'emploi de l'autre. Comme s'il n'y avait pas moyen de pouvoir savourer quelque chose de bon en paix ne serait-ce que cinq minutes. 

Puis une soirée formidable, avec entre autre la confirmation de l'officialisation du talent d'un ami - bon, je le savais depuis longtemps mais ça y est il a passé la barre du petit groupe d'initiés pour se rapprocher du moyen public et c'est mérité - et à peine rentrée allumer l'ordi pour apprendre qu'un ou des attentats sanglants avaient encore eu lieu, et, même si c'est moins en sensation de péril immédiat qu'à Bruxelles ou Paris, puisqu'à Istanbul, ça procède des mêmes extrémismes et les victimes sont aussi nos frères.

En attendant, il faut rester calmes, s'efforcer de ne pas se laisser plomber, et tenter de poursuivre notre chemin.

L'avenir proche pour nous, et avant même la recherche d'un nouvel emploi par son père, c'est donc la recherche par le garçon devenu adulte d'une entreprise pour un contrat d'apprentissage d'ingénieur en Informatique et Réseau, d'une durée de trois ans (un mois en entreprise un mois en cours), si possible en Île de France puisque l'école y est (et aussi le logement).


Poème concentré n°1

(J'ai trouvé samedi dans la rue un recueil de poésie datant d'il y a trente-quatre ans, imprimé dans le sud de la France ; dans la même veine que les poèmes express de Lucien Suel, je tente une petite expérience, histoire de voir si la poésie s'y retrouve)

 

L'image affleure
Mes larmes ont brûlé les rides, un bleuet.
Tu me livrais.

Pendant ce temps le chant
Ensorcelle
L'averse perce

Griffée, la fleur craque
Les oiseaux l'abandonneront.

 

Ce qui est très curieux, c'est que ça résume plutôt fort bien un certain état depuis jeudi en moi.


nb. : On est loin du texte initial, c'est pourquoi je ne le cite pas (en plus que je ne saurais en retrouver l'auteur pour lui demander son autorisation) n'en restent que certains mots, plusieurs expressions ("L'image affleure", "Les oiseaux l'abandonneront","L'averse perce", le début des larmes mais appliqué à autre chose) et leur ordre d'apparition comme au générique d'un film la liste des acteurs. Le sens final s'en trouve très différent. Ce qui est en commun est le champ sémantique. Merci à l'inconnu qui a jeté ce livre et à ceux qui en ce temps-là l'ont écrit et conçu.
billet repris dans La vie sans ailes (privé)


Si vous ne lisez qu'un seul article sur le Brexit

... ça pourrait être bien que ça soit celui-ci : 

Ne mettons pas le Brexit sur le compte de l'insularité britannique par Robert Mc Liam Wilson

(pour Le Monde)

C'est un sentiment que j'ai éprouvé pour la première fois en 2005 lors du référendum pour la Constitution Européenne : j'avais beau faire partie d'une partie de la population qui lit et qui suit les informations, possède quelques notions d'économie et de finances, les enjeux et les subtilités me dépassaient. Il se trouve que je n'ai aucun parti politique dans lequel je me reconnais, je crois que je serais pour une écologie (l'urgence est là, si on achève notre planète, tous le reste sera vain) sociale et respectueuse des gens y compris ceux qui n'ont pas beaucoup d'argent. Je rêve d'un monde où en étant raisonnablement travailleur on puisse mener une vie simple avec accès aux soins médicaux, à un minimum de nourriture et à l'eau. Une recherche d'équilibre générale plutôt que le produire toujours plus et engranger de ces profits que le capitalisme sans freins engendre. On dirait hélas que l'avidité et sa partenaire la violence l'ont définitivement emportées.
En conséquence de cette absence de référencement militant, je n'ai aucune consigne de vote à laquelle me fier, et j'avoue que pour ce référendum d'il y a onze ans, ça m'aurait paru confortable. Je m'étais lancée dans la lecture du texte, seulement j'étais simplement capable de percevoir des chausse-trappes, ces pièges des textes en langage juridique qui ressemble à la langue de la vie mais parfois signifie d'autres choses et planque des palanquées de conséquences sous des termes qui utilisés au quotidien alors ne cachaient rien.

Cette tendance s'est trouvée renforcée au fil des ans, y compris dans des cas au départ clairs et nets. Par exemple il m'était évident qu'il fallait accorder le mariage pour tous; tant d'éléments sont liés à l'officialisation d'une union, il convenait que tous les couples, vraiment tous, puissent en bénéficier. Seulement j'ai bien vu qu'au cours des débats, il y avait tel article ou tel autre qui induisait telle ou telle nuance, qui sous-tendait telle ou telle possibilité accordée ou restreinte (adoption, GPA ...). Bref que même dans le simple, ça ne l'était pas.

Inutile de dire que dans ces conditions, le brexit, ses enjeux, me dépasse. Du fait de sa monnaie différente, j'ai toujours eu l'impression que la Grande Bretagne ne faisait pas partie de l'Europe pas vraiment, ou seulement pour tirer les conditions sociales vers le bas et avec la City offrir un paradis fiscal à portée de voix. Et donc même si tout ce qui relève du retour en arrière et du repli sur soi me semble négatif et périlleux, je suis tentée par une attitude de type Mais au fond qu'est-ce que ça va changer ? Je crains seulement un phénomène de contagion qui nous priverait de la monnaie unique qui malgré l'inflation induite (tous les intermédiaires en ont profité, reste le consommateur final qui pour peu qu'il ne soit que salarié a vu son pouvoir d'achat des denrées de base fondre), est bien pratique, et a représenté un progrès (1). 

Puis j'ai lu cet article et j'ai mieux compris quelques complications prochaines prévisibles, certaines choses auxquelles je n'avais pas songé (2), certaines explications possibles du rejet.

Et il y a cette phrase que sauf accident ou maladie je n'oublierai jamais : 

"Souvent, quand un électorat se sent arnaqué et marginalisé, il vote pour d’autres arnaqueurs."

Ce qui en France, nous pend au nez.

Thank you, Robert.

 Il est dur de vivre dans un monde où ce qui semble être le seul degré de liberté, la seule réponse à un besoin que ça change, souvent ne conduit qu'à empirer les choses. Comme si l'option Aller vers du progrès (du vrai, général et partagé), vers du mieux était désormais indisponible pour toujours et à jamais.

 

(1) Vous aimiez faire la queue dans les bureaux de change, vous ?
(2)

"Les probables complications à venir en Irlande du Nord sont incalculables (comme pour tout le Royaume-Uni). La frontière entre Irlande du Nord et du Sud pourrait redevenir une vraie frontière, entraînant des effets dévastateurs sur l’économie en République d’Irlande, de sérieux problèmes de sécurité et peut-être même une nouvelle ligne de front sur le chemin des demandeurs d’asile et des immigrants illégaux en route vers l’Angleterre."

J'avoue que je n'avais songé qu'à l'Écosse et aux whiskies

 


Vers la fin d'une très belle journée

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Vers la fin d'une très belle journée, le boulot idéal, y aller en vélo après réparation, prendre conscience que le plus récent chagrin n'est pas guéri comme il faudrait - l'esprit OK désormais (merci au nouveau travail, à la beauté de la région retrouvée, au bonheur des retrouvailles avec mon cher vieil ami), mais le corps toujours aussi sensible à ce qui est resté inconsolé -. Je craignais d'être sujette à une bouffée de violence en cas de revoyure inopinée, je risque surtout de vomir, en fait.

Probablement que le fait d'avoir vu une réédition prévue qui correspond à un souhait que j'avais émis à l'époque (et une redécouverte que j'avais suscitée) m'avait donné, sans que j'en sois consciente, l'illusion que l'idylle qui m'avait rendue surnuméraire s'achevait, alors même que je pensais m'en moquer désormais.

Me voilà au moins fin prête à toute éventualité, y compris à l'annonce d'une publication conjointe, je veux dire une vraie.

 
Cette tristesse intempestive m'a légèrement gâché le bonheur du dernier film de Solveig Anspach, "L'effet aquatique", la part d'histoire d'amour m'étant peu supportable, me semblant trop fleur bleue, la part comédie étant, quoi qu'on puisse avoir comme difficultés personnelles, de toutes façons très réussie. C'était émouvant de les voir tous réunis, l'équipe du film, comme si sa force de fédération était toujours aussi vivace et présent l'esprit.20160623_204805

 

La fin de soirée fut particulièrement douce et jolie ; le long retour en métro sans encombre. 

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J'ai une belle proposition de sortie samedi. Et demain sera peut-être surtout l'occasion de retrouvailles avec un bon ami. Il convient d'oublier tout saligaud de l'oubli.

Il y a tant d'autres préoccupations plus lourdes, ne serait-ce que de découvrir qu'on habite un pays où l'on met les gens dans une sorte de cage pour qu'ils tournent en rond en guise de manifestation (si vous me dites que j'ai mal compris, j'en serais ravie). 


Parfois la com réserve une bonne surprise (parfois)


    Je crois que c'est un touite il y a quelques jours (semaines ? le temps météo comme horloger est si bizarre en cette année, j'en perds le fil) qui a attiré mon attention sur ce compte : 

RATP instagram

Je ne sais plus quelle était l'image retransmise, mais je m'étais dit, tiens une vraie photo - entendre par là, pas du n'importe quoi pour faire genre, c'est votre photo qu'on diffuse [comme ça ça nous évite de payer de pros], ni à l'autre bout du spectre une image de publicité / communication ultra retravaillée, à ne plus ressembler que de très loin à la réalité -. Pour employer un, euh ... cliché, il y avait un regard.

Disposant enfin ce matin de cinq minutes de temps personnel, je suis retournée sur le compte, et j'y ai vu des images d'archives et des images du quotidien présent qui était toutes pourvues de cette qualité, les transports de la ville comme je les perçois, avec un pas vers plutôt le beau. En ces temps de houle sociale, de hordes de supporters, infiltrations humides (crue et pluies) et craintes dues aux actions terroristes potentielles, il est facile de tirer des vues du métro de Paris en accentuant sa part sordide, la presse, les déchets.

Ils existent, mais il n'y a pas que ça. Le compte instagram met clairement en valeur ce "pas que ça", et comme je fais partie des usagers quotidiens, qui trouvent très satisfaisant de pouvoir vivre sans voiture, du moins dans Paris et juste autour, ça ne me déplait pas.

En fait ce compte semble principalement tenu par trois personnes qui avaient une pratique connue sur Instagram, il y avait un concours (dont j'ai raté l'existence, dommage, j'eusse volontiers participé), et sont publiées quelques images prises par les lauréats (par exemple celle-là). 

Parfois, la com. prend des chemins intelligents - ça me rappelle mon expérience pour le défunt Voice of a city, qui fut un plaisir -. Le hic c'est qu'on est tellement habitués à de la propagande purement marchande que du coup ça surprend. En attendant, il y a de quoi voir et s'y reconnaître ou au contraire pas (1), ou apprécier la photo même si l'on trouve que sa légende en fait un peu trop ;-) .

 

(1) Si l'on en croit certains commentaires

 


Tu te souviendras du printemps 2016


     20160620_154455Tu te souviendras du printemps 2016 comme d'un temps personnellement heureux mais néanmoins difficile (beaucoup de petites adversités) dans un contexte général de pré-guerre civile ou fin du monde ou les deux, fin d'une époque en tout cas, et dans un chaos multidomaines quoique pas encore général (pour l'instant). 

C'est comme dans ce film, jusqu'ici tout va bien. Dans le Titanic qu'est notre planète tu fais partie de ceux qui quoique servants sont dans la salle où l'on écoute l'orchestre et où l'on peut croire encore un instant puis un autre instant que tout ne va pas si mal, que l'avarie est maîtrisable, et d'ailleurs comme ils jouent bien. À la perfection.

Alors tu travailles et tu y es heureuse, tu écoutes des personnes parler de livres à venir, comme s'il en serait toujours ainsi, trop tard pour changer, et puis tu aimes ça, mais il pleut, les livres que tu rapportes malgré les sacs sont mouillés, tu te rappelleras du printemps 2016 comme d'un moment où tu étais fort peu à la maison mais y repassais sans arrêt, mettre les livres à sécher, ôter des vêtements trempés, prendre une douche bien chaude, se vêtir de sec, changer d'imper, de pompes, repartir et se refaire drincher (quel que soit l'équipement, la pluie finit toujours par l'emporter). Tu te souviendras du plaisir que tu avais à aller au travail en vélo avant que quelques ennuis techniques joints à cette météo de mousson (froide), ne t'en dissuades pour un temps. Tu te souviendras des AJAR (forcément). Tu te souviendras des rencontres et des retrouvailles mais toujours entre deux : passer à la maison enlever les habits mouillés prendre une douche bien chaude enfiler des vêtements secs.

À un moment les lessives commencèrent à avoir du mal à sécher.

Tu te souviendras des retours avec de gros sacs, plein de livres, cette impression de Joyeux Noël qui ne te quittera (sans doute) pas, toi qui fus toujours coincée par des problèmes de budget. 

Tu te souviendras du nombre de fois où le bruit d'une pluie incessante forte t'aura tirée du sommeil. Pas des clameurs de supporters du football, pas des bruits violents, non, simplement un rideau de pluie et le cerveau entre deux songes qui se demande s'il pleut encore. Et la pensée C'est pas possible, qui agit comme une mise en alerte : il se passe quelque chose, Réveille-toi. En fait non, ce qui se passe c'est : Encore ?! Mais c'est pas possible !

Tu te souviendras à chaque fois que dans le métro du retour tu ouvres un livre, un. Et s'il te captive, si avant la douche chaude et les vêtements secs tu as du mal à le poser, c'est gagné.  20160620_224945

(mais parfois le style déçoit). Tu te souviendras que tu ne te souvenais déjà pas du nom d'anciens pourtant récents collègues, très bien de ceux avec lesquels des liens d'amitiés s'étaient tissés mais les autres appartenaient déjà au passé, un peu comme si tu avais fait un séjour en relégation (Cristo si e fermato a Eboli) le temps de te désintoxiquer du chagrin 2013.

Pas de chance, 2015 dans son ensemble t'avait fait replonger, il n'était plus utile de prolonger la cure, l'objet des soins nécessaires n'était plus le même, la seule issue était d'être heureuse, alors la relégation, les contraintes qui structurent et empêchent de penser n'étaient plus une bonne idée. Un deuil n'est pas comme une rupture même s'il y a des points de souffrance communs. Un pays entier en danger - danger de perte de cohésion -, ça n'est pas non plus pareil qu'une perte affective qui se joue strictement dans l'intimité. 

Une fois de plus tu étais donc parvenue à sauver ta peau. 

Malgré tant de choses. 

Malgré la montée des eaux.

Tu te sentais protégée par l'abondance des livres. La faim, la soif d'apprendre et de plonger dans des ailleurs serait toujours assouvie.

Tu te souviendras du printemps 2016 comme d'un temps personnellement heureux.

Mais très humide.


Rien de tel qu'une belle soirée


P6190131Rien de tel qu'une belle soirée pour reprendre courage et énergie , finalement bien davantage qu'en étant raisonnable et en se couchant tôt - et à condition de ne pas faire d'excès -.

Grand merci aux habitants du loft de la rue Verdier et à leur généreuse invitation, l'envie de les retrouver ainsi que les amis m'aura permis de secouer la fatigue, d'éprouver le plaisir des retrouvailles, et de traverser un bon dimanche, de la vie de libraire à un travail d'écriture (qui me laisse peu satisfaite de mon résultat mais vient un moment où le temps presse), en passant par la résolution d'une démarche administrative - il m'en reste deux à accomplir, mais qui sont moins pressantes -. Et une satisfaction de photographe : être enfin parvenue à capter le splendide Gaston d'une palissade de Saint-Ouen.

La semaine à venir sera également chargée, mais je devrais cependant pouvoir commencer à écluser certains retards dans ce que le travail personnel et la corvée de paperasses m'avaient fait mettre sous le boisseau, sans parler d'un rhume agaçant, tandis que les heures passées à la maison ou (inclusif) devant l'ordi étaient très réduites.

J'ai achevé la lecture d'un roman formidable : 

"L'administrateur provisoire" d'Alexandre Seurat.

Ce qui, malgré la tristesse de son sujet, m'a fait un bien fou. Je crois d'ailleurs que je vais relire certaines pages, pour le plaisir de savourer un travail nécessaire et bien fait. 

Enfin il y aura eu la brève détente d'une mi-temps de football regardée à la télé (ça alors !) (2) en présence du fiston qui ne suivait le match que d'un œil mais partageait les amusements, le rire devant le ballon crevé - je ne crois pas avoir jamais vu ça au préalable, un ballon éclaté à la suite d'une action -, l'admiration pour certaines occasions dont un très beau geste de Payet (après un exploit de Cissoko).

J'ai savouré jusqu'au bout ce dimanche serein, léger. On aurait cru une sorte de permission passée agréablement à l'arrière, en période de guerre alors qu'on est soldat.

J'en veux bien quelques autres sur ce modèle-là (1).

 

(1) En plus que la demi-journée de librairie aura été particulièrement vivante et active.
(2) France Suisse dans le cadre de l'Euro 2016 - 0 - 0 mais de belles actions.


Semi absence momentanée

    Ces jours-ci je travaille sur un bref texte à rendre très bientôt. Il se trouve qu'en voulant inventer quelque chose je suis retombée sur quelque chose qui exista, et que même si je ne suis pour l'instant pas satisfaite du résultat final, que je ne trouve pas à la hauteur du sujet proposé, le côté "petite enquête" m'a assez captivée, et ce d'autant plus que je ne m'attendais pas à ce cas de figure plus que ça.

C'est quelque chose qui me surprendra toujours d'à quel point la réalité tend à être romanesque, souvent à l'excès. Je ne souhaitais pas (ne souhaite pas) être romanesque pour ce texte-là. Le carambolage vieille réalité / fiction respectueuse et réaliste ne me simplifie pas la tâche.

Si j'étais rentière, retraitée ou capable de vivre de l'écriture, j'en ferai probablement un roman. 

C'est matériellement impossible compte tenu de ma vie telle qu'elle est. 

En attendant, il convient que je me concentre sur le texte initial.


Est-ce que Valbuena ..?


    Est-ce que Valbuena dans cette affaire-là n'est pas stupide un peu lui-même ? clame la voix en conserve de la radio d'une voiture qui porte ouverte sert de caisse de résonance et fait retentir fort cette fausse question dans toute l'avenue. Puis la porte est fermée et l'éventuelle réponse (Qui parle ? À qui ? Pourquoi ?) se perd aux passants.

Tu as eu le temps de te dire que probablement jamais une journaliste femme n'aurait posé une telle question, fût-elle rhétorique, ne se serait pas permis de le formuler ainsi - sur le fond tu n'as rien à dire, tu ne connais pas assez bien ce dont il s'agit, crois simplement savoir que face à des maîtres chanteurs, l'homme nommé a réagi en portant l'affaire devant la justice -.

Et aussi d'imaginer la peine éprouvée si celui ainsi désigné avait été ton cousin ou ton pote d'enfance de foot de quartier ton neveu ou le copain d'école d'un de tes enfants, l'entendre ainsi se faire traiter de stupide en pleine rue un midi par un type qui ne l'a pas connu mais veut faire savoir au reste du monde qu'il tient pour acquis qu'il l'est.

 

(pendant ce temps un gouvernement quand même un peu censé défendre ceux qui travaillent vis-à-vis des intérêts financiers joue contre son camp, ce qui fout le bazar car ceux qui le peuvent ne se laissent pas si facilement faire que ça, et des fous furieux meurtriers prennent prétexte d'un dieu pour assouvir leurs pulsions assassines, tout va pour le mieux [madame la Marquise] dans le meilleur des mondes [n'est-ce pas, Cunégonde ?])