Quelques étranges conséquences collatérales très secondaires du 13 novembre 2015
Rater ses rendez-vous (avec l'Histoire ;-) )

Someone young

 

     20151217_234251

Troublant de retrouver cette photo de jeunesse parmi les clichés ressurgis. J'en sais la provenance : lors des rangements qu'à la faveur de ma période de chômage j'ai entrepris, j'ai croisé mon premier passeport. J'avais fourni à l'époque ma seule photo "officielle" [faite chez un photographe, précisément pour ces usages] et qui datait, je crois de 1978 (ou 1979), alors que j'étais en 3ème ou en seconde, coiffure fait-maison par souci d'économie, par ma maman (1).

Du coup j'ai repris en photo la photo, pressentant sans doute que la lecture du nouveau roman d'Annie Ernaux ("Mémoire de fille") me ferait beaucoup réfléchir sur la relation que l'on a avec nos "moi" d'avant ; qui suis-je par rapport à cette jeune fille d'un autre milieu social et d'un autre temps ?, cette gamine qui se pensait vouée à la recherche en physique nucléaire et quantique et comptait s'y dévouer corps et âme, persuadée que c'était là son rôle et se demandant comment faire pour aller jusqu'à lui. Je croyais devoir être chercheuse je suis devenue ingénieure, je pensais devoir me résoudre à être écrivaine, je suis devenue libraire, au fond, il y a une logique dans la démarche, y compris aussi dans ma vie affective où amoureuse je deviens l'amie. On ne pourra pas me reprocher de ne pas systématiquement tenter ma chance et retomber sur mes pieds (quoiqu'un tantinet à côté).

Je n'en reviens en tout cas toujours pas, si longtemps après et avec la santé fragile qui était la mienne, d'être encore là et plutôt plus en forme, plus solide, résistante et dynamique qu'autrefois. Puisse ce privilège m'être accordé encore quelques années. Je n'en ai pas fini avec ce qui me semble devant être fait.

PS : C'était quand même mieux lorsqu'on pouvait avoir sur son passeport des vraies photos de soi et non des images bizarres, sans notre allure habituelle, strictement (stristement ?) dictées par la loi, les cheveux qui ne dépassent pas.

 

(1) Ce qui explique que désormais, j'attende d'avoir quelque argent pour aller voir ma coiffeuse, une excellente professionnelle et que je préfère laisser pousser la tignasse lorsque les finances sont faibles. 

Commentaires