Le parfum du jour est fraise : ça y est on y est
30 mars 2016
(traduction littéraire de : "The flavour of the day is strawberry" dans les hauts-parleurs de la petite ville balnéaire faussement paisible de la série prémonitoire "The Prisoner")
C'est un article d'Isabelle Barré en première page du Canard Enchaîné de cette semaine (1), qui a faillit me faire recracher mon café ce matin au petit déjeuner : voilà que des villes s'équipent non seulement de caméras de surveillance, non seulement de caméras pour verbaliser (ma propre ville a désormais des "zones de verbalisation" par caméras), mais en plus de hauts parleurs pour interpeler verbalement les gens dans la rue. ("Madame avec le Picasso ! Pourriez-vous garer votre véhicule sans empiéter sur l'arrêt de bus ? Vous risquez d'être verbalisée" est l'exemple cité).
Le Prisonnier, ça y est, on y est.
#crideffroi
(J'ose espérer qu'un avocat malin et une ou plusieurs associations parviendront à faire interdire ce procédé au moins au prétexte que c'est discriminatoire pour les personnes qui n'entendent pas ou très mal) (et des riverains que les nuisances sonores dérangeront)
Ça peut sembler dérisoire eût égard aux dangers actuels, il n'empêche qu'en se moment à tous les étages la démocratie, ce qu'il en restait, en prend plein les dents.
(1) Numéro particulièrement édifiant avec en plus des nouvelles internationales croustillantes que l'on sait, des détails sur l'incarcération absurde de Florence Hartmann lanceuse d'alerte au sujet des exactions commises par Radovan Karadzic et ses troupes, et un article de Sorj Chalandon sur le sort d'un ingénieur travaillant pour un prestataire de service pour le compte de Renault et qui est en cours de licenciement pour avoir vanté dans un message personnel écrit de chez lui à des syndicalistes de Renault combien il avait trouvé le film "Merci Patron !" formidable. N'hésitez pas à l'acheter en kiosque.