Après les attentats à Bruxelles : chez les amis, des mots, des liens
27 mars 2016
Mardi matin, comme tant d'entre nous, Paris et Bruxelles sont si proches, de géographie et d'affections, je me suis fait un sang d'encre.
J'ai infiniment apprécié et l'ai déjà marqué, que Xave ait très vite retrouvé son humour mardi (et signalé qu'il allait bien) (si tant est qu'il ne l'ait jamais perdu, car nous avons probablement ce "défaut" là en commun, dès lors que personne que nous aimons n'est directement en danger). Son touite m'a fait un bien fou, même si je conçois que beaucoup ne puissent pas comprendre qu'on se défende du pire comme ça.
C'est très secondaire, eût égard à l'horreur générale, mais pendant plusieurs jours je me suis sentie vraiment trop naïve ? bête ? sentimentale ? gentille ? de m'être inquiétée pour tous ceux que je connaissais à Bruxelles, y compris pour quelqu'un qui m'a fait un mal fou, et très particulièrement le 8 janvier 2015 par un message insupportable - odieux en temps normal, dégueulasse en sachant que le 7 j'avais un ami qui s'était fait tuer (et normalement il savait que je connaissais Honoré) (je n'ai en regard qu'un fail de password de quelques heures, où il n'était pas nommé, où je ne faisais qu'exprimer ma douleur et qui aurait dû rester discret je m'en étais excusée auprès de l'intéressée) -.
Et puis voilà qu'un touite de Mitternacht posté mardi lu tardivement, m'a remis dans le droit chemin, au lieu de m'en vouloir d'être faible, même si elle n'a pas de griefs équivalents envers qui que ce soit (du moins tout me porte à le croire), bien sûr, elle a raison :
Du coup si je m'en veux d'une chose, c'est de n'avoir pas moi-même pensé à touiter cela.
Un billet m'a émue et peinée, d'autant plus que j'avais vu passer les avis de recherche, c'est chez Couac, qui connaissait l'une des victimes probables de l'attentat dans le métro : samedi 26 mars 2016
L'intelligence et la culture de Carl Vanwelde font toujours du bien, plus encore en ces jours terrifiants : Étrange époque
J'y retrouve l'effet que fait la survenue d'attentats près de chez soi lorsque l'on n'y est pas, et loin - ce que nous avons connu l'homme de la maison et moi en novembre -. J'y découvre un intéressant effet d'inversion : presque tout ce dont il dit s'être senti relativement à l'abri car éloigné de ses pratiques quotidiennes (être un journaliste satirique, un fan de rock ...), c'est ce qui pouvait me concerner de près alors que ce qu'il répertorie comme proche, dont l'aéroport de Zaventem, où en pas mal d'années de fréquenter Bruxelles (dès 1983 en fait, pour la Foire du Livre dans les années 2000 puis assidûment entre 2008 et 2012) je n'ai jamais mis les pieds. Et oui, depuis les années 70 en Italie, je vis dans l'optique de ses petits-enfants. Mais j'aime la façon dont il l'exprime ; triste et calme.
Pour ceux qui ont FB, Dom Moreau Sainlez, une amie que je vois trop rarement, a posté une suite de liens très très intéressants. Si quelqu'un débarquait en se disant, Que s'est-il donc passé ?, il trouverait là l'essentiel. Et sans les dérives débiles.
Enfin, Xave a remis un lien vers cette belle intervention de Louis T. après le 13 novembre et même si je n'en suis plus aussi persuadée, à force que tant des lieux concernés me soient familiers, et que des personnes connues de mes amis soient parmi les victimes des attentats aveugles ici ou là, j'aime sa façon de remettre les pendules à l'heure et de nous enjoindre de raison garder.