BDJ - 160205 - Être parvenue à ranger une grande partie de l'appartement en une journée
29 février 2016
(bonheur du vendredi 5 février 2016 au matin (ou dans la nuit tard du 4 au 5))
Il fallait le faire depuis fort longtemps mais voilà il y a eu que des strates de dérangements s'étaient accumulées depuis fort longtemps (dont un gros binz dans la chambre du fiston qui a servi de zone de sauvegarde où l'on avait tout balancé très très vite en 2008 lors d'une inondation montante (!) dans la cuisine), que j'avais pu tenter d'y remédier en 2011 et début 2012, qu'ensuite l'année 2012 avait été intense et formidable - à partir de la lecture estivale de "La vérité sur l'affaire Harry Québert" et du désir d'inviter l'auteur et d'autres rencontres-dédicaces organisées cet automne là, comme c'était bien ! Mais de n'avoir pas touché terre, d'avoir laissé la maison en plan et à nouveau s'accumuler le dérangement.
Puis ce début 2013 et les ennuis de fins de mois et la librairie du bas des Champs Élysées qui sombre au fil des mois, avec les clients qui ne reviennent pas après le traditionnel creux d'après les fêtes. Puis la rupture d'avec celui qui tant comptait, à quelques jours de retrouvailles que j'attendais si fort, mon fail de password qui empire les choses, les rend irréversibles. Ensuite le tunnel de tristesse et de choses à faire pour sauver les meubles, bien mener le licenciement économique, les inscriptions. Puis le chômage trop bien encadré - d'où une relative perte d'énergie dans des démarches inutiles - et finalement pas tant de temps personnel. Le nouveau boulot dans les beaux quartiers, assez vite trouvé, et comme c'est prenant au début. L'énergie de l'automne kidnappée par Trierweiler puis Zemmour et (dieu merci) Modiano, être revenue d'Arras malade (trop d'aller-retour en train pour tenter de concilier contraintes professionnelles et festival de cinéma) avoir tenu sans m'arrêter face à la montée en charge assez phénoménale de Noël, ce rythme insensé. Et ensuite au moment précis où je croyais pouvoir enfin m'accorder un rythme de croisière, me remettre à écrire, à ranger, les attentats de janvier 2015 et la vie qui bascule et finalement 2015 qui portera perpétuellement ce poids-là jusqu'en novembre et la suite du pire. Et depuis, du travail puis des démarches administratives, la recherche d'emploi et c'est déjà maintenant.
Alors les 48 heures qui restaient avant une deadline officielle pour la suite de l'aventure de la fuite d'eau invisible, et la journée passée dans le village de la belle librairie, étaient devenues 24 tandis que je devais aussi m'occuper de démarches liées au chômage, et voilà que finalement, sur 12 heures j'avais réussi l'exploit de dépoter le plus gros du désordre et beaucoup jeter de papiers (devenus) inutiles et quelques objets cassés (1).
La vie a repris une meilleure cohérence.
Avoir très facilement tenu le coup physiquement aura été le bonheur correspondant. Le lendemain je pouvais me sentir fatiguée. Une saine fatigue du boulot bien fait.
L'autre bonheur du vendredi 5 février, mais je n'ai pas souhaité en faire le principal du billet, car il tient un peu de la Schadenfreude, fut de me rendre pour la première fois dans les locaux d'entreprise où j'aurais dû finir de perdre ma vie à la gagner si je n'avais pas eu, début 2009, ce sursaut de dignité, qui m'en a fait partir.
Ils avaient beau ne pas présenter si mal - mieux que ceux que l'on occupait avant mon départ -, et n'être finalement pas si loin (deux changements quand même), j'étais infiniment heureuse d'être ici seulement en simple touriste, et à la tête d'une tout autre vie - malgré ses incertitudes et l'argent moins présent -.
(1) J'ai toujours cette illusion d'une réparation possible. Il faut savoir comprendre que dans la plupart des cas : non.
billet publié dans le cadre des Bonheurs du Jour.
C'est l'amie Kozlika qui a lancé le mouvement et le lien vers tous les bonheurs (pour s'inscrire c'est par ici- grand merci àTomek qui s'est chargé du boulot -)
Chez Couac hélas pas de bonheur 23
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