À l'heure de la traite
BDJ - 160204 - Pour une fois (envisager) un achat

BDJ - 160203 - La pharmacienne de la gare de l'est puis Laurence et Arnaud

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(bonheur du mercredi 3 février 2016)

Ce mercredi fut un jour heureux, inattendu - téléphoner à quelqu'un en réponse à un mail et dans la foulée filer prendre un train, et c'était une rencontre, peut-être le début d'une nouvelle belle amitié, et tomber amoureuse d'un lieu, et me rendre compte que ça n'était pas fini pour moi d'être capable de ça, cet état qui fait qu'on marche un peu au dessus du sol, cette exultation -, et comme le début d'une nouvelle vie, les chagrins et les deuils enfin un peu guéris, croire en une possible chance, se retrouver parfaitement opérationnelle -. Mais ça dépasse le cadre des petits bonheurs. C'est du bonheur, du grand. Et j'ai la certitude douce qu'il y aura une suite, pas celle qui nous faisait nous rencontrer mais autre chose de plus léger. Et au moins la passion des livres partagée.

Mais dans ce grand mouvement pour sortir du sombre, il y aura eu aussi du beau petit bon, comme si ce jour-là tous les dieux de l'Olympe s'étaient dit, tous exactement, sans un seul pour contrarier, Elle a assez morflé, accordons lui une journée parfaite (1), qu'elle reprenne des forces.

Il y eut ainsi trois petits bonheurs collatéraux : 

- un déjeuner délicieux, dans un café brasserie d'un village presque aussi lointain que la province - il serait grand temps qu'on profite des navigos dézonés pour explorer notre Île - ;

- la pharmacienne de la gare de l'Est. J'y arrivais en avance pour la suite prévue de ma journée mais trop tard pour repasser par la case maison. Or la félicité m'avait redonné un flux plus fort du sang, je le sentais qui me battait les tempes et ça n'était pas de me sentir mal mais au contraire trop bien, sensation éprouvée la dernière fois le 14 janvier 2013, et j'étais bien persuadée que ça ne m'arriverait plus. Du coup mon corps, déshabitué, ou du moins mon cerveau, réagit par un mal de tête, lui aussi rare chez moi. Je suis donc passée à la première pharmacie vue dans la gare, qui a complètement changé depuis la dernière fois (sans doute so long ago, ma vie quotidienne me fait fréquenter Satin Lazare et mes accointances passées ou présentes celles de Lyon ou du Nord) où j'y étais venue. Des toilettes nickel, soit dit en passant. Il se trouve qu'à la pharmacie, juste devant moi, se tenait un de ces clients malheureux, et qui viennent pour qu'on s'occupe d'eux, quelle que soit la boutique, l'achat n'est qu'un prétexte. J'attendais patiemment, mon expérience de l'autre côté des caisses m'a appris que ce type de personnes se montre d'autant plus long qu'il peut gêner plus de monde. C'est leur façon d'éprouver un sentiment d'exister. Mais la vendeuse qui m'avait vue, et avait peut-être apprécié mon calme, me fit signe de passer sur le côté (2) a bipé mon achat, silencieusement encaissé et ainsi j'ai pu filer sans que le long client ne s'en formalise, sans même qu'il ne semble d'ailleurs en être conscient. 
J'ai aimé son initiative et son sens de la discrétion.

- la rencontre à la BNF organisée dans le cadre du cycle "un réalisateur et son monteur" (ou -trice et -teuse) avec Laurence Briaud et Arnaud Desplechin et comme c'était passionnant pour qui aime le cinéma en général et celui-là en particulier, en plus qu'une partie d'une sorte de sous-texte m'était accessible. Je me suis sentie moins bête - l'une de mes sensations illusions préférées -. Et à nouveau étrangement persuadée qu'avant de mourir je ferai des films (3). Ce plaisir de constater que l'ensemble de l'assistance était jeune. L'écrit peine à assurer le renouvellement des générations mais le cinéma non. C'est déjà ça.

 

(1) à un élément près mais tout allait si merveilleusement bien que je n'en éprouvais guère le manque, trop bien occupée.
(2) J'avais déjà la boîte, nouvelle facture, de doliprane 500 entre les mains.
(3) Rationnellement je ne vois pas comment ça serait possible. Déjà que l'écriture au vu des difficultés de vie quotidienne et d'énergie à consacrer à un gagne-pain indispensable me semble sans cesse remise, ou du moins d'éventuelles tentatives de publication.

 

billet publié dans le cadre des Bonheurs du Jour.
C'est l'amie Kozlika qui a lancé le mouvement et le lien vers tous les bonheurs (pour s'inscrire c'est par ici- grand merci àTomek qui s'est chargé du boulot -) 

Chez Couac : Bonheur du jour 21

billet commun avec Bella Cosa 

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