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I'm afraid I've been ghosted


    Samantdi m'a gentiment signalé cet article de Camille Detraz pour le Temps (1) :

Le "ghosting", ou l'art de larguer son amour sans explication

Elle a bien fait. Il se trouve que je suis bonne cliente des ruptures subies sans presque aucun signe avant-coureur ou des signes que toujours prête à excuser ceux qui me sont chers, je ne sais pas interpréter avant qu'il ne soit trop tard. Mais il s'est trouvé qu'une fois, en amitié, une grande et longue amitié, j'ai également été ghostée et effectivement, comme il est raconté dans l'article : purement et simplement effacée.

C'était plutôt avant (ou au tout début) des réseaux sociaux et n'avait donc rien à voir avec le développement du phénomène dont il est question, il s'agissait d'une vraie rencontre et d'une longue relation entre personnes qui avaient par ailleurs des vies bien (trop ?) remplies. Et il ne s'agissait pas d'amour avec cette composante du désir qui peut foutre le camp sans que personne ne sache pourquoi et n'y puisse quoi que ce soit. J'ai un peu vécu le coup double de "Léa" puisque que le consolateur s'est révélé être un danger public au passé chargé, dont il était parvenu sans difficultés à me faire gober une version édulcorée. Mais au moins lui ne m'a pas ghostée, même s'il s'est contenté d'un coin de mail pour signaler by the way, qu'au fait ... D'ailleurs au vu du mal qu'il m'a fait le 8 janvier 2015, peut-être pour partie pas de façon intentionnelle car je n'avais pas été la seule concernée, mais celle qui l'a le plus mal encaissé, il eût mieux fallu qu'il effaçât jusqu'à mon adresse électronique de tout carnet qu'il avait.

Alors oui je peux (je devrais ?) témoigner de l'effet que ça fait d'être l'objet d'un ghosting, à quel point ça bousille la confiance, en l'autre, en soi, en le monde entier. Comme on peut devenir ensuite une proie facile pour qui que ce soit d'un brin prédateur ou recruteur des causes les pires - ce qui ne fut pas mon cas, l'entourage amical était et est toujours par ailleurs d'une grande qualité et il reste quelqu'un qui m'aime à sa façon -.

Je ne sais pas si c'est tant que ça une question de s'être planté comme dans la citation de Vincent Cespedes, je crois que ça se situait ailleurs (2), et que oui, comme le disait Véronique Sanson il y a eu [dans mon cas de la part de l'autre] saturation. 

Mais c'est quand même, lorsqu'on se retrouve soudain dans le vide sans qu'aucun signal négatif n'ait pu nous y préparer, très douloureux et dangereux.

Il y a aussi un ami, je croyais un ami, qui m'a ghostée (et pas seulement moi) depuis plusieurs années et s'est effacé de l'internet - ou y est revenu sous pseudo inconnu - et j'ai bien compris que c'était suite à une rupture, mais avec quelqu'un d'autre. Pourquoi diable effacer tout son carnet d'adresses d'un seul coup ? Le cas est pour moi moins douloureux puisque notre relation était amicale au gré du temps qu'on avait et de spectacles qui tombaient dans nos goûts communs qui n'étaient pas ceux de nos partenaires, mais il demeure une tristesse et de n'avoir pas eu l'opportunité de se dire au revoir proprement.

Sans doute que l'époque se prête aux laisser tomber brutaux. Il vaut mieux être seuls pour affronter la guerre. La solitude peut être une protection contre les trahisons. 

 

(1) J'espère qu'il restera accessible un moment

(2) Du moins dans le cas du ghosting. L'autre rupture que j'évoquais, oui, j'ai pris (une fois de plus) quelqu'un pour (bien) meilleur et fiable et plus sincère qu'il n'était. 

PS : Sur ces sujets deux ou trois livres m'ont aidée : les écrits autobiographiques de Simone Signoret ("La nostalgie n'est plus ce qu'elle était" et "Le lendemain elle était souriante") et "Le fil du temps" de Corine Marienneau ; il n'y est pas à proprement parler question de ghosting, mais quand même d'être mise de côté sans l'avoir vu venir et sans égards pour ce qu'on peut éprouver.


La matinée des commerçants mal embouchés


    Après la journée des objets fâchés, voilà que je viens de traverser une matinée des commerçants mal embouchés :

  • à la pharmacie dont nous sommes (hélas) bons clients, je rapporte 4 boîtes 1/2 de médicaments périmés. Il se trouve qu'après le tri dans l'armoire à pharmacie, une sorte de logique machinale m'a poussée pour y glisser ceux-là à prendre un sachet de pharmacie de la réserve familiale de sacs à réemployer . Au moment de récupérer les médicaments périmés la pharmacienne me demande désignant du menton le sachet Mais eux, ils ne vous les ont pas repris ? (le gag : je ne sais même pas d'où venait le sac, nous sommes quatre et quand la nécessité médicale nous prend près de la maison, nous allons là où je suis passée, pas ailleurs, sauf tour de garde)
  • le bijoutier chez lequel je suis une cliente assez régulière pour bracelets et piles de montre et petites réparations (en particulier sur des bracelets depuis que je travaille comme libraire) et qui me reçoit froidement, entre deux clients venus pour des achats, et pas comme moi pour un rafistolage.
  • notre vieux (2) cordonnier au demeurant adorable et qui nous a dépanné plus d'une fois, parfois le fait pour rien et sait pour des sommes raisonnables rendre vie à de vieux souliers (1) a un trou de mémoire et un bref instant ne se souvient plus des deux paires que la veille je lui ai confiées. Nous les avons très vite retrouvées. Mais comme c'était à la suite des deux autres, ça contribuait à mon impression de "C'est pas mon jour dans les échoppes". 


    Le début de cumul, en fait, m'a presque amusée. 

 

(1) J'aime à user les vêtements, les chaussures, à aller jusqu'au bout. Ce qui impliquer de repriser ou ressemeler. J'aime qu'on laisse au temps d'imprimer sa marque (y compris sur les êtres vivants).
(2) Le fiston s'interroge sur son âge, il dit Pour moi il était déjà très vieux quand j'avais cinq ans, il doit être vraiment très très vieux maintenant. Le fiston l'aime bien : précisément quand il avait cinq ou six ans et alors qu'il (le petit) posait une question sur la grosse machine pour travailler les chaussures, l'homme avait pris le temps, malgré tout son boulot (3) de tout bien lui expliquer, faire fonctionner les différentes parties, ce qui nous avait rendus heureux et mieux instruits.  
(3) Comme souvent les très bons professionnels de métiers de service immédiat, il a une jolie clientèle de personnes qui viennent exprès là.


BDJ - 160120 bis - Les oiseaux qui marchaient


     P1202135J'avais oublié un bonheur du jour du mercredi 20 janvier : 

comme le bassin était gelée, aux jardins du Luxembourg, les oiseaux qui marchaient sur l'eau, comme autant de gracieuses (petites) divinités (ailées). 

 

 

 

 

 

 

 

billet publié dans le cadre des Bonheurs du Jour.
C'est l'amie Kozlika qui a lancé le mouvement et le lien vers tous les bonheurs (pour s'inscrire c'est par ici- grand merci à Tomek qui s'est chargé du boulot -) 

Chez Couac : Bonheur du jour 7

billet en commun avec Bella Cosa


BDJ - 160121 - Ryoko Sekiguchi

        (bonheur d'hier jeudi, mais que je n'avais pas eu le temps de déposer ici)

    Je dois le bonheur du jour qui est plus qu'un bonheur du jour, sans doute quelque chose qui déterminera d'autres choses, ne serait-ce que par un livre bientôt tout lu (au moins), Ce n'est pas un hasard, et des paroles entendues, à mes amis de la librairie Charybde.

Il s'agit de la rencontre avec Ryoko Sekiguchi. 

 

(L'autre bonheur, un vrai petit, fut en voyant les images d'abbracci se multiplier sur les réseaux, des souvenirs qui revenaient, dont ceux du plus beau jour de ma vie, le 12 juin 2005, dans les locaux du vrai Libé à se retrouver tous, se tomber dans les bras, pleurer de soulagement et de joie, jusqu'à être au bord d'en tomber d'épuisement (dans mon cas)) (une ombre de tristesse associée : n'avoir aucune photo d'abbracci personali et n'être plus vraiment capable de m'élancer vers quelqu'un depuis le 17 février 2006 (il faut que ça soit l'autre qui amorce le mouvement))

 

Billet publié dans le cadre des Bonheurs du Jour.
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Chez Couac : Bonheur du jour 8

billet en commun avec Bella Cosa

 

 


BDJ - 160120 - L'embarras du choix

   

 (bonheur du jour de mercredi, le 20 janvier, mais que je n'avais pas encore écrit)

 

Comme l'a écrit Couac pour son propre bonheur, ce fut une sorte de modèle de journée.  C'est donc impossible d'en isoler un seul, ce serait vraiment injuste pour les bonheurs déclassés.

Le bonheur fondamental est qu'il s'agissait d'une journée mère-fils moins la matinée (il avait cours), on essaie malgré nos emplois du temps pas toujours très conciliables de s'en accorder une tous les un ou deux mois. À la base un prétexte sérieux - aller chez le coiffeur, une démarche, pour lui quelque achat -, l'envie d'être ensemble et d'avoir du temps pour (se) parler, et un complément culturel, de balades ou gourmet.

Depuis qu'il s'est lancé dans des études liées aux réseaux et aux ordinateurs, nous parlons souvent technique et même si mes compétences sont obsolètes, les bases perdurent. J'aimais ce métier, c'est le contexte de la très grande entreprise, ses contraintes et ses absurdités en plus que j'ai à écrire, qui me l'a fait quitter. Causer bécanes, évolution des matériels me fait du bien. Et c'est assez drôle, de sentir que ça rend perplexe, au resto le très proche involontaire voisin.

Le bonheur supplémentaire fut qu'un job semble encore disponible dans une librairie du marais, j'ai reçu la réponse par messagerie via le téléphone perfectionné. Alors la décision instantanée (et possible) de faire un crochet pour déposer le CV. 
Le bonheur supplémentaire d'à peine après fut un texto de l'ami qui anime des rencontres littéraires et qui me conviait à l'une d'elle que sans un appel particulier j'aurais manquée. Bonheur d'être libre de toute contrainte rigide et de pouvoir y aller.

Le bonheur d'après fut la conversation d'après, un coup de champagne impromptu - et la conscience que si on m'avait dit le matin même au réveil que j'aurais ce petit intermède luxueux, j'aurais dit à qui me l'annonçait, Mais ça va pas la tête, alors que - et le retour avec l'ami en ligne 13, assis.

Oui, une sorte de modèle de journée. À bien mémoriser pour s'en repasser le film aux jours de souffrances et de chagrins et de danger guerrier et se dire alors qu'on a connu autre chose et que rien sauf la mort n'est d'un irréversible complet.

 

billet publié dans le cadre des Bonheurs du Jour.
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Chez Couac : Bonheur du jour 7

billet en commun avec Bella Cosa


La journée des objets fâchés


    Il m'en arrive une de temps en temps, sans trop que je sache pourquoi, tout ce que je touche tombe en panne ou se brise ou les objets que je cherche viennent à manquer.

Ce matin festival : une connexion qui toussote (alors que depuis la fibre elle est assez exceptionnelle dans l'ensemble), des chargeurs qui se sont planqués (alors que si une chose est bien rangée, c'est ça, de même que les clefs, toujours remises au même endroit), une des chaussures de sport dont je fait des chaussons qui a la languette qui me reste dans la main, le fermoir d'un de mes deux bracelets qui perd de son élasticité et s'ouvre à peine fixée. 

Et nous n'en sommes eux et moi qu'à la matinée. 

J'avais prévu une journée de rangement, je sens qu'elle va être consacrée à des réparations. J'entame derechef une sauvegarde de l'ordi (sans attendre la fin du mois) et je crois que je vais laisser au chaud l'appareil photo.

 


BDJ - 160119 - Un effet placebo


   (bonheur du jour de mardi, mais que je n'avais pas encore écrit)

C'est celui qui soigne ma carcasse depuis dix ans déjà, et grâce auquel je peux travailler comme libraire avec toutes les contraintes physiques du métier - du moins dans certaines limites, celles des chariots de soldes lourds à rentrer avec une marche, par exemple -. J'étais mal remise d'une semaine d'être patraque avec une sorte de rhume fiévreux intermittent pour compléter. Alors il m'a offert un produit de médecine parallèle auquel il croit, moi pas, mais l'effet placebo a été d'une bonne efficacité.
Une des meilleures médecines (1) c'est de pouvoir faire, au moins pour certaines choses, confiance à quelqu'un. 

 

(1) du moins quand le "pronostic vital n'est pas engagé" ou tout autre état qui nécessiterait des techniques d'urgence, des remèdes musclés. 

billet publié dans le cadre des Bonheurs du Jour.
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Chez Couac : Bonheur du jour 6

billet en commun avec Bella Cosa

 


BDJ - Une question que je me pose


    Je m'aperçois à l'usage que j'ai un peu de mal à établir une distinction entre bonheurs du jour et rigolade du jour. C'est quand même assez souvent que ce qui me vient au moment d'écrire est un petit gag de la vie, un truc qui m'a fait éclater de rire. Une pinte de rire, même si elle fait du bien est-elle pour autant un petit bonheur ?


BDJ - Faux départ, rejouez

 

    J'étais pile de retour sur l'ordi en train d'entamer ce billet quand j'ai vu passer une brève annonçant la mort d'Ettore Scola. Je lui dois comme spectatrice et cinéphile et presque italienne, de sacré bons moments de cinéma.

Du coup, le bonheur du jour d'aujourd'hui, je verrai ça demain. 

En guise d'interlude, quelques villes fantômes

Dis, monsieur La Mort, auriez-vous l'obligeance de ralentir un peu le rythme, là ?


Un dessin de Glon tellement bien vu (hélas trop)

  
Résumé des épisodes précédents : 
 

Et donc ce soir je venais d'envoyer une photo à quelqu'un, je passe un instant dans la chambre pour dire bonne nuit, reviens vers l'ordi et ... voilà que c'est le tour d'Ettore Scola. On a beau me dire que c'est souvent un peu comme ça, au dur de l'hiver, c'est quand même particulièrement féroce cette année. Comme s'ils savaient tous que du pire est à venir et qu'il était préférable de ne pas s'attarder. Le dessin de Glon n'en est hélas que plus d'actualité.

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Posté par Glon sur mardi 12 janvier 2016
PS : Je fais de l'humour mais Ettore Scola, même s'il avait atteint un âge raisonnable, ça me peine.