En congé du réel (interview de Nicolas Grimaldi)
25 janvier 2016
Cet article vient de me sauter aux yeux. Il s'agit pour Libé (qui a été fondé en 1973 pas en 1981 contrairement à ce que ce "corrigé" croit savoir) d'une interview de Nicolas Grimaldi (1) :
Les terroristes agissent comme dans un rêve en prenant congé du réel
Il m'est arrivé une fois de prendre congé du réel sous l'effet d'un choc émotionnel violent et une deuxième fois, au lendemain du 7 janvier et pour partie à cause des événements de ce jour-là, j'ai frôlé la récidive. Je peux attester qu'il s'agit d'un étrange état et qu'effectivement on peut ne plus être vraiment ici bas tout en prenant en compte l'environnement et les choses concrètes, qu'il est possible (je crois) de donner une apparence extérieure de quasi normalité, et de tenir une conversation.
Je n'étais programmée pour rien du tout, il se trouve simplement que dans les deux cas j'étais confrontée à des situations ou des propos tenus en face à face qui dépassaient l'entendement, lequel a buggué en se plaçant dans la position "normale" qui y ressemblait le plus : être en train de faire un (très mauvais) rêve. Et donc croire mais sans plus aucun lien, plus aucune ancre plantée dans aucun fond stable, qu'on n'est plus en "pour de vrai". Il se trouve que je ne suis pas d'un naturel violent, où qu'elle ne se déclenche chez moi que sous forme de contre-attaque et que je n'étais pas en train de conduire ou de piloter quoi que ce soit. Je n'ai donc tué ni menacé personne, à part éventuellement moi en cherchant à sortir du cauchemar.
Il n'empêche que je trouve de fait l'hypothèse de ce philosophe très plausible. Certains recruteurs-manipulateurs sont sans doute très forts. Et des drogues doivent probablement contribuer à l'état "décollé". Si je n'avais pas traversé moi-même certaines difficultés, j'aurais pensé de toute ma rationalité coutumière qu'il exagérait.
Si ça tombe les mecs croient être dans un jeu video (2), oh trop cool, le décor c'est comme dans à Paris.
Et peut-être que celui qu'à l'heure actuelle on recherche encore a tout simplement "décroché" sur le moment, repris connaissance avec le réel et s'est carapaté, atterré. Dans mon cas très léger, et non programmé, le retour au réel s'est fait grâce à quelqu'un qui s'est adressé à moi, l'air gentiment inquiet.
(1) par