Mais qu'est-ce que c'est que ce binz ? (recommandé en errance)
28 novembre 2015
Dans la série Pendant les temps troublés les tracas continuent (et en profitent pour s'épaissir à notre insu), voici le dernier épisode en date.
Ce matin, au courrier, une enveloppe :
Elle est oblitérée du 27 novembre, soit la veille, porte le logo de la poste, l'indication qu'il s'agit d'une lettre verte (donc d'un envoi non prioritaire). L'écriture manuscrite m'est inconnue (1). Et le code ROC 45612A, que j'ai recherché ensuite en tentant de comprendre semble un mystère général de l'internet. Les listes que l'on peut y trouver ne vont pas jusqu'aux chiffres au delà de 40000 qui composent le début de cette combinaison.
L'enveloppe est étrangement légère. J'ai failli la mettre de côté, croyant à une de ces publicités faussement nominatives. Nous en recevons régulièrement notamment de la part d'agences immobilières (et sans avoir rien fait pour ça, aucune recherche en cours).
Il se trouve qu'il y a un autre courrier, à la provenance claire, et que j'ouvre alors celui-ci aussi, dans la foulée. Je m'aperçois que j'ai bien fait, ça n'est pas du tout une publicité.
C'est un avis de passage :
Il est daté du 28/11/15 soit le jour même. Nous étions trois ou quatre personnes dans l'appartement selon les heures depuis le matin-même et de bonne heure, aucune sonnerie n'est venue nous signaler le moindre passage.
Et puis dans une enveloppe datée de la veille et close, c'est un peu surprenant. Quelqu'un quelque part savait donc la veille qu'il ne nous serait pas présenté ce courrier le lendemain (?!).
Plus étonnant encore, le libellé de la rubrique info facteur "La Poste Mouvement Social".
Il nous est proposé un choix de re-présentation du pli - vu le côté fantomatique de la première présentation j'hésite - ou de passer le chercher au bureau de poste dont l'adresse est bien indiquée et qui est effectivement le plus proche de notre domicile : le 30/11/15 à partir de 17h. Logique pour la date puisqu'on est samedi et que les bureaux sont fermés le dimanche, agaçant pour l'heure lorsqu'on a connu des temps où l'on pouvait pour lettres ou paquets se présenter dès le lendemain matin première heure, par exemple avant d'aller au travail. Mais bon, ça fait longtemps que ce n'est plus comme ça.
Comme toujours lorsqu'on reçoit un recommandé, on se dit que c'est sans doute pour un sujet peu réjouissant. Nous n'avons rien à nous reprocher que des ennuis d'argent, un léger retard de paiement à la copropriété, des comptes bancaires qui ce mois-ci ont enfoncé leurs débits (mais quand je m'en suis aperçue j'ai contacté ma banque, lundi je dois les rappeler, je peux supposer qu'un recommandé aurait déjà été mentionné, il n'y a pas conflit mais fin de mois calamiteuse) et l'homme de la maison craint pour son emploi. Le libellé étant de type monsieur ou madame, j'écarte l'hypothèse d'un coup bas de ce côté-là. Reste l'affaire de la fuite d'eau invisible, qui n'en finit pas de se prolonger (2).
Bref, j'aimerais bien savoir de quoi il retourne sans avoir à attendre lundi soir ce qui ne permettra pas d'entreprendre quoi que ce soit avant au mieux mardi matin et mardi je bosse et l'homme de la maison aussi et ce sont de grosses journées, autant dire que l'emmerde peut-être en fait modérée et très administrative va avoir tout son temps pour enfler et cascader.
Alors je vais voir au numéro indiqué (3) pour le suivi de ce courrier :
Date : 14/11/2015 "en cours de traitement" et envoi du 13/11/2015. Nous sommes le 28 et entre temps il n'y a eu ni présentation ni avis de passage, rien. On nous a donc envoyé un recommandé il y a quinze jours partant de la banlieue parisienne sud (4), nous n'en avons rien su.
Ceci rend le pli d'autant plus inquiétant. S'il émanait d'un de nos correspondants courants (le syndic de copropriété ou la banque) nous aurions déjà eu quelqu'un, en l'absence de réponse de notre part, pour s'en étonner et nous contacter par un autre biais.
J'ose espérer qu'il ne s'agissait pas d'une convocation quelque part dont le délais risque d'être dépassé.
Un tour sur les forums me laisse à supposer qu'on va se trouver dans notre tort si nous ne parvenons pas à mettre la main sur ce pli avant qu'il ne soit retourné à son expéditeur (mystérieux pour l'instant).
Enfin, j'ai tenté de savoir via différents moteurs de recherches, s'il y avait des mouvements sociaux à la poste en ce moment mais je n'ai rien trouvé. La grève secrète, ce concept innovant qu'il restait à inventer.
Il n'y avait eu d'autres signes avant-coureurs que cette bizarrerie, la semaine passée d'avoir reçu douze plis le samedi, dont certains effectivement remontaient au 11 ou 12 novembre. Mais tout semblait être rentré dans l'ordre depuis.
J'aimerais bien trouver une explication à ceci. Et savoir si nous sommes les seuls concernés ou s'il y a (eu) un problème général. Je veux bien croire que les événements du 13 ont désorganisé pas mal de choses, que des personnes n'ont pas pu aller travailler, par exemple, ou sont définitivement manquantes. J'ai entendu parler par une jeune femme d'un droit de retrait qui avait été (ou non) exercé et je le trouve légitime lors des journées qui ont suivi les attentats.
Ça irait mieux, ou moins mal, si c'était dit.
(1) Il se trouve que je fais partie des personnes qui pratiquent encore la correspondance en papier, donc je sais reconnaître l'écriture de mes principaux correspondants, dont la vue me réjouit.
(2) En bref : une fuite d'eau qui n'avait pas été détectée à temps chez nous (le mur d'un placard était imprégné) et n'a pas été réparée dans un premier temps avec assez d'efficacité (un premier plombier a fait une intervention mais autre chose clochait, un deuxième a trouvé) a fait croire au voisin du dessous qu'on laissait couler de l'eau chez lui sans rien faire. La copropriété s'en est mêlée et résultat un beau mic mac, des frais pour nous en plus des interventions des plombiers, et des inspections d'experts à n'en plus finir.
(3) Depuis deux ans, il y a donc eu un net progrès.
(4) Indication qui malheureusement ne m'éclaire en rien sur son expéditeur. Sans doute une adresse d'entreprise qui délègue le traitement de son courrier.
addenda du 30/11/15 : C'était donc la banque, contre toute attente - pourquoi n'avaient-ils pas prévenus comme ils le font d'habitude en téléphonant, ou au moins en laissant un message ? - et qui nous mettait en demeure de régulariser un compte avant le 20/11/15. Pourquoi ne nous ont-ils pas aussi contactés en l'absence de réaction de notre part ? Heureusement j'avais commencé à m'en préoccuper de moi-même quand j'ai pris conscience du problème lors d'une vérification de fin de moi qui aurait dû être courante. Et qu'une bonne fée va nous aider [grand sourire soulagé]. Il n'empêche qu'on va au moins pire se retrouver avec des frais supplémentaires dus à ce délai postal intempestif. Et du temps perdu (alors que ça n'est vraiment pas le moment), passé à tenter de rattraper le coup.