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via Le Monde
J'ai beau ne pas être dupe, je le suis quand même un peu. Le besoin de réconfort est à ce point fort, qu'il faut y croire un peu.
Boualem Sansal résume tout bien
30 novembre 2015
La note d'espoir, j'y crois moyen, mais acceptons-en l'augure. La seule chose en mon pouvoir est de diffuser ces mots autant que je le peux.
Le chaos primitif de Boualem Sansal
(et effectivement je me souviens des années 70 du moins de leur début comme d'une plage d'insouciance, tout en n'étant pas dupe, des tas de choses n'allaient pas et en Asie c'était la guerre et ses atrocités, et en Amérique du Sud l'horreur des dictatures ...)
Ghost cell d'Antoine Delach
30 novembre 2015
Je m'aperçois que depuis les récents attentats, je vois Paris par moments comme ça. C'est troublant d'être confrontée avec une version élaborée par quelqu'un d'autre de ses propres visions de sensibilité. Très beau travail, quoi qu'il en soit.
Merci à La boîte verte pour le lien.
Au tout début
30 novembre 2015
Au tout début que j'ai commencé à tenir ce blog, je pensais écrire des petits billets sur des scènes de la vie dans la ville, guidée dans mes tribulations par un personnage imaginaire, Wytejczk, qui la connaissait bien (et était inspiré par ma grande amie d'alors). C'était il y a dix ans. Le monde, déjà, n'allait pas fort bien, il ne faudrait pas croire, je me garderai bien du "c'était mieux avant".
Puis il y a eu des tempêtes subies dans ma vie personnelle, à la tête du pays un président bandit, dans le monde à un moment, une crise financière majeure dont les établissement financiers ont été sauvés par l'argent public qui s'est trouvé ainsi détourné en toute légalité, une vague bouffée d'espoir (les révolutions des pays méditerranées à partir du printemps 2011), bien vite étouffée sous pire (un grand classique des mouvements de révoltes), et c'est parti dans tous les sens en général et par ici, et pour le par ici d'un côté des choses plus intimes que je ne l'aurais souhaité, de l'autre des billets plus engagés alors que je ne me sens pas très compétente en choses politisées - je n'aime pas qu'on nous oppresse ni qu'on nous prennent pour des cons ni qu'on prenne les femmes pour subordonnées aux hommes, ni tout groupe humain comme inférieur par définition à un autre, d'ailleurs, mais je perçois bien que la complexité de certains enjeux m'échappe, je n'ai que les infos qu'on consent au tout venant -.
En 2012, avec l'élection en France d'un président "normal", et ma vie qui n'allait pas si mal, j'ai cru pouvoir revenir à mes écritures douces, ce qui m'intéresse c'est le ténu du quotidien, ce qui tisse les choses ici et maintenant, mais bien vite il a fallu déchanter et l'été 2013 en plus des déceptions sur le plan politique, la blessure qu'il y avait eu de constater que toute une partie du pays était pour ses valeurs morales restée bloquée à l'entre-deux guerres et entendait servir de modèle, j'ai encaissé deux coups très durs et il n'était plus question de rien faire d'autre que tenter de tenir. Ce que j'ai fait jusqu'en janvier 2015 où l'intime et le général se sont retrouvés fracassés. J'ai la sensation depuis de naviguer à vue dans une tempête du pire, avec la sensation que les vents les plus forts s'apprêtent encore à souffler.
Je me demande à l'heure qu'il est s'il me sera un jour possible de retourner à ce qui est ma voix personnelle, adaptée aux temps de paix, aux instants de poésie ou de drôleries, aux petites beautés. Je relis ce texte de Florence Aubenas, écrit dans les premières 24 heures des récents attentats, et tente de me raccrocher à l'espoir de pouvoir tenir quelque chose comme ça. Un journal de bord de la ville par temps chaotiques et froids. À quoi vais-je bien pouvoir être utile si je ne le suis pas à ça ?
La plus extrême des urgences
30 novembre 2015
Texte de Vincent Message publié via FB
"Dans l'ordre des menaces qui pèsent sur les États modernes, le changement climatique est de loin la plus grande. Il remet en cause la manière dont nous devons vivre, penser, produire, nous déplacer, manger, habiter. Il ne nous unit pas, comme le terrorisme islamiste, contre une minorité de tueurs fanatisés. Il nous divise entre nous et en nous-mêmes. Nous sommes ceux qui trouvent plus rapide de prendre la voiture, mais qui veulent respirer. Nous sommes les Indiens et Chinois qui veulent sortir de la pauvreté, mais qui voudraient aussi que leurs enfants puissent sortir dans la rue et jouer dans les parcs. Nous sommes ceux qui aiment manger de la viande, mais qui veulent se baigner le long des côtes bretonnes. Les entreprises, les États, les citoyens qui sont toujours dans le déni, qui tentent de minimiser le problème ou croient que l'efficience énergétique peut seule nous en sauver, qu'il n'y a aucun effort de sobriété à faire, que les sacrifices à consentir peuvent être minimes ou être remis à demain, nous entraînent vers un monde où des centaines de millions de personnes devront quitter des régions devenues invivables. Et quand on voit avec quelle réticence les 500 millions d'habitants de l'Union européenne ouvrent leur porte à 1 million de réfugiés, comment peut-on penser que la migration de ces centaines de millions ne fera pas tomber nos sociétés dans la violence et dans le chaos ? Il est de ce côté, l'État d'urgence extrême. Il ne va pas durer trois mois. Il est devenu permanent. Il suffit pour s'en rendre compte de regarder la couleur du ciel à Pékin ou Delhi, puis d'entendre les dirigeants se réjouir des prévisions de croissance de leur économie et de la population. C'est pour cela que ce qui se joue à la COP ces jours-ci est tellement décisif. Nous ne devons pas laisser la négociation aux seuls négociateurs. Si on nous empêche de marcher, il faut se faire entendre autrement - mais parler haut, s'exprimer fort, très fort, car il n'y a rien de plus important."
Y étaient jointes deux photos de vies en villes polluées.
Voilà.
Le baiser du musée du Louvre - part 2
29 novembre 2015
Le baiser du musée du Louvre - part 1
29 novembre 2015
Oui on aimerait pouvoir aider
29 novembre 2015
Une video qui n'a rien à voir avec rien (de spécial)
28 novembre 2015
Au milieu de tout ce bazar, le personnel et le général, cette video sur laquelle j'ai dû tomber jeudi par sérendipité, et qui me plaît bien. Ce qui l'ont faite savent filmer. Si j'étais un riche producteur je leur confierais un projet.
J'adore le clin d'œil final pour les tricoteuses, le soin apporté aux bruitages, et le jeune homme gaucher mal réveillé (1). (la musique est pas mal non plus je veux pas dire)
[Joy Squander - Tropical Ending]
(1) Il me rappelle moi si j'étais jeune et un gars.
Mais qu'est-ce que c'est que ce binz ? (recommandé en errance)
28 novembre 2015
Dans la série Pendant les temps troublés les tracas continuent (et en profitent pour s'épaissir à notre insu), voici le dernier épisode en date.
Ce matin, au courrier, une enveloppe :
Elle est oblitérée du 27 novembre, soit la veille, porte le logo de la poste, l'indication qu'il s'agit d'une lettre verte (donc d'un envoi non prioritaire). L'écriture manuscrite m'est inconnue (1). Et le code ROC 45612A, que j'ai recherché ensuite en tentant de comprendre semble un mystère général de l'internet. Les listes que l'on peut y trouver ne vont pas jusqu'aux chiffres au delà de 40000 qui composent le début de cette combinaison.
L'enveloppe est étrangement légère. J'ai failli la mettre de côté, croyant à une de ces publicités faussement nominatives. Nous en recevons régulièrement notamment de la part d'agences immobilières (et sans avoir rien fait pour ça, aucune recherche en cours).
Il se trouve qu'il y a un autre courrier, à la provenance claire, et que j'ouvre alors celui-ci aussi, dans la foulée. Je m'aperçois que j'ai bien fait, ça n'est pas du tout une publicité.
C'est un avis de passage :
Il est daté du 28/11/15 soit le jour même. Nous étions trois ou quatre personnes dans l'appartement selon les heures depuis le matin-même et de bonne heure, aucune sonnerie n'est venue nous signaler le moindre passage.
Et puis dans une enveloppe datée de la veille et close, c'est un peu surprenant. Quelqu'un quelque part savait donc la veille qu'il ne nous serait pas présenté ce courrier le lendemain (?!).
Plus étonnant encore, le libellé de la rubrique info facteur "La Poste Mouvement Social".
Il nous est proposé un choix de re-présentation du pli - vu le côté fantomatique de la première présentation j'hésite - ou de passer le chercher au bureau de poste dont l'adresse est bien indiquée et qui est effectivement le plus proche de notre domicile : le 30/11/15 à partir de 17h. Logique pour la date puisqu'on est samedi et que les bureaux sont fermés le dimanche, agaçant pour l'heure lorsqu'on a connu des temps où l'on pouvait pour lettres ou paquets se présenter dès le lendemain matin première heure, par exemple avant d'aller au travail. Mais bon, ça fait longtemps que ce n'est plus comme ça.
Comme toujours lorsqu'on reçoit un recommandé, on se dit que c'est sans doute pour un sujet peu réjouissant. Nous n'avons rien à nous reprocher que des ennuis d'argent, un léger retard de paiement à la copropriété, des comptes bancaires qui ce mois-ci ont enfoncé leurs débits (mais quand je m'en suis aperçue j'ai contacté ma banque, lundi je dois les rappeler, je peux supposer qu'un recommandé aurait déjà été mentionné, il n'y a pas conflit mais fin de mois calamiteuse) et l'homme de la maison craint pour son emploi. Le libellé étant de type monsieur ou madame, j'écarte l'hypothèse d'un coup bas de ce côté-là. Reste l'affaire de la fuite d'eau invisible, qui n'en finit pas de se prolonger (2).
Bref, j'aimerais bien savoir de quoi il retourne sans avoir à attendre lundi soir ce qui ne permettra pas d'entreprendre quoi que ce soit avant au mieux mardi matin et mardi je bosse et l'homme de la maison aussi et ce sont de grosses journées, autant dire que l'emmerde peut-être en fait modérée et très administrative va avoir tout son temps pour enfler et cascader.
Alors je vais voir au numéro indiqué (3) pour le suivi de ce courrier :
Date : 14/11/2015 "en cours de traitement" et envoi du 13/11/2015. Nous sommes le 28 et entre temps il n'y a eu ni présentation ni avis de passage, rien. On nous a donc envoyé un recommandé il y a quinze jours partant de la banlieue parisienne sud (4), nous n'en avons rien su.
Ceci rend le pli d'autant plus inquiétant. S'il émanait d'un de nos correspondants courants (le syndic de copropriété ou la banque) nous aurions déjà eu quelqu'un, en l'absence de réponse de notre part, pour s'en étonner et nous contacter par un autre biais.
J'ose espérer qu'il ne s'agissait pas d'une convocation quelque part dont le délais risque d'être dépassé.
Un tour sur les forums me laisse à supposer qu'on va se trouver dans notre tort si nous ne parvenons pas à mettre la main sur ce pli avant qu'il ne soit retourné à son expéditeur (mystérieux pour l'instant).
Enfin, j'ai tenté de savoir via différents moteurs de recherches, s'il y avait des mouvements sociaux à la poste en ce moment mais je n'ai rien trouvé. La grève secrète, ce concept innovant qu'il restait à inventer.
Il n'y avait eu d'autres signes avant-coureurs que cette bizarrerie, la semaine passée d'avoir reçu douze plis le samedi, dont certains effectivement remontaient au 11 ou 12 novembre. Mais tout semblait être rentré dans l'ordre depuis.
J'aimerais bien trouver une explication à ceci. Et savoir si nous sommes les seuls concernés ou s'il y a (eu) un problème général. Je veux bien croire que les événements du 13 ont désorganisé pas mal de choses, que des personnes n'ont pas pu aller travailler, par exemple, ou sont définitivement manquantes. J'ai entendu parler par une jeune femme d'un droit de retrait qui avait été (ou non) exercé et je le trouve légitime lors des journées qui ont suivi les attentats.
Ça irait mieux, ou moins mal, si c'était dit.
(1) Il se trouve que je fais partie des personnes qui pratiquent encore la correspondance en papier, donc je sais reconnaître l'écriture de mes principaux correspondants, dont la vue me réjouit.
(2) En bref : une fuite d'eau qui n'avait pas été détectée à temps chez nous (le mur d'un placard était imprégné) et n'a pas été réparée dans un premier temps avec assez d'efficacité (un premier plombier a fait une intervention mais autre chose clochait, un deuxième a trouvé) a fait croire au voisin du dessous qu'on laissait couler de l'eau chez lui sans rien faire. La copropriété s'en est mêlée et résultat un beau mic mac, des frais pour nous en plus des interventions des plombiers, et des inspections d'experts à n'en plus finir.
(3) Depuis deux ans, il y a donc eu un net progrès.
(4) Indication qui malheureusement ne m'éclaire en rien sur son expéditeur. Sans doute une adresse d'entreprise qui délègue le traitement de son courrier.
addenda du 30/11/15 : C'était donc la banque, contre toute attente - pourquoi n'avaient-ils pas prévenus comme ils le font d'habitude en téléphonant, ou au moins en laissant un message ? - et qui nous mettait en demeure de régulariser un compte avant le 20/11/15. Pourquoi ne nous ont-ils pas aussi contactés en l'absence de réaction de notre part ? Heureusement j'avais commencé à m'en préoccuper de moi-même quand j'ai pris conscience du problème lors d'une vérification de fin de moi qui aurait dû être courante. Et qu'une bonne fée va nous aider [grand sourire soulagé]. Il n'empêche qu'on va au moins pire se retrouver avec des frais supplémentaires dus à ce délai postal intempestif. Et du temps perdu (alors que ça n'est vraiment pas le moment), passé à tenter de rattraper le coup.