L'impression persistante d'avoir loupé une marche
Faire un tour chez Google avec Google street view (le coup de fièvre du vendredi soir)

Quand l'équilibre est rompu


    Quand tu ne fais pas partie de ceux dont le travail coïncide avec une passion, même s'il n'est pas désagréable, même s'il est bien payé, et à part d'être un-e no-life, tout va à peu près bien le temps que tu mènes ta vie dont certaines heures prélevées pour le gagne-pain. Pendant des années j'ai tenu avec l'essentiel qui était les heures que je passais le matin et le soir avec mes enfants, le livre lu en cours, et les heures de taf une zone grise, d'heures assez fatigantes, mais auxquelles je pensais le moins possible une fois rentrée, ou seulement pour la bibliothèque, une visite toujours trop vite fait après la cantine, après déjeuner. 

À un moment, et de nos jours c'est de plus en plus fréquent, soit par le biais insidieux de la fatigue, soit par le stress induit, ou des tracas collatéraux, ou parce qu'on nous y demande de faire des choses qui blessent notre éthique, le travail envahit. À nombre d'heures équivalentes, du cas précédent, c'est la vie qui se retrouve en marge. Le boulot pompe tout sauf quelques heures à peine suffisantes pour récupérer. Un indicateur assez fiable de bascule : les activités sportives ou de passion que l'on pratiquait jusqu'alors tombent. C'est généralement insidieux : on manque un entraînement, parce que vraiment cette semaine il y a trop de boulot, et puis cette réunion à l'aube, et ce dossier à boucler. Puis un autre. Un jour on s'aperçoit qu'on a manqué un mois et que la reprise est difficile (on s'aperçoit aussi que l'on n'a plus vingt ans). Un autre indicateur : on voit moins les amis. Trop crevés pour ressortir. La vie devient travail famille ... dodo. 

Quand l'équilibre est rompu, il est préférable de mettre ses dernières forces dans un changement de boulot.

Même si de nos jours, tout tend à vouloir nous faire croire le contraire, on doit quitter la maison pour aller bosser et non pas quitter le travail pour rentrer dormir.

J'ai eu la chance de commencer à travailler dans les années quatre-vingt et à un certain niveau technique. Alors je sais que c'est possible, même si ce n'est plus à la mode, un job intense, intéressant, structurant, effectué dans de bonnes conditions matérielles, et qui laisse de la place à la vie. Voire même l'enrichit (et pas seulement par la rémunération).

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