La très étrange et belle journée
18 octobre 2015
Il fallait aller travailler. La fatigue et les jambes lasses rendent les derniers jours difficiles, en même temps si ça ne l'avait pas été depuis déjà l'été, tu n'en serais pas aux derniers jours, tu resterais.
La journée commence par l'envoi d'un petit cadeau pour une enfant qui est née.
C'est une belle façon de commencer une matinée.
Tu profites de ta pause déjeuner pour dormir après avoir mangé.
Ton collègue reçoit la visite surprise d'amis dont une personne qu'il n'a pas revue depuis huit années. Tu t'efforces d'assurer pendant qu'ils se retrouvent. Et soudain se matérialise une amie que tu avais perdue de vue depuis dix ans, elle est avec toute sa famille, des enfants déjà grands. Joie et stupéfaction.
Les naissances, trop de travail, les déménagements, et de mon côté une vie qui n'est pas un long fleuve tranquille : c'est très facile de ne plus voir des personnes auxquelles nous tenons.
La journée de boulot avait commencé en faisant à deux, coup double pour la vente d'un livre que nous aimons, elle s'achève en faisant coup double sur nos retrouvailles respectives.
Étrange, beau, étonnant.
Un mariage d'amis qui te sont chers avait lieu dans l'un des plus beaux endroits de Paris. La salle des jeux prévus pour les enfants donnait sur une perspective de film américain qui se passe à Paris. Rien moins.
Premier mariage auquel tu assistais auquel les enfants étaient pris en charge entièrement, avec une zone de jeux et de sommeil éventuel dédiée. La belle idée formidable : les jeunes parents, nombreux parmi l'assistance, n'avaient pas à se préoccuper du baby-sitting, de rentrer tôt pour libérer quelqu'un, ni non plus de surveiller les gamins. Lesquels semblaient bien s'amuser.
Un mariage où les vœux qui furent présentés avaient vraiment du sens.
Un mariage de retrouvailles pour un joli groupe de mes amis. Au point que j'ai eu l'impression à un moment donné que c'était la fin de ma relégation et le retour à une vie normale qu'on fêtait.
Hélas l'épuisement te coupait de toute capacité de conversation.
Alors j'ai pris des photos.
Les photos sont ce que je peux encore faire quand tout est presque éteint de mes propres batteries.
Un mariage formidable.
Les mots seraient maladroits.
Je quitte les lieux à regret, par crainte de ne plus disposer d'assez d'énergie pour rentrer.
J'y parviens.
Et d'écrire quelques phrases ici afin de me souvenir de quelques bribes de cette étrange et belle journée.