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Zones de compétences (hélas) possibles


    Le même jour où je parvenais à mettre en mots ce que je ressentais depuis des années par rapport à l'écriture à savoir qu'il me faut au moins une tête de pont des sensations éprouvées afin de pouvoir écrire sur des cas concernés - et que j'ai souvent par chance, un certaines nombres d'ignorances absolues - et donc aucun ancrage pour pouvoir partant de là, imaginer, je suis tombée sur cet article relatant l'affaire étrange d'une femme en Angleterre dont le premier compagnon et père de son aîné n'était autre qu'un agent infiltré chargé d'espionner le groupe d'activistes pour la nature dont elle faisait partie. Cette affaire ne m'est pas inconnue, j'avais déjà lu à son sujet. Sans doute que ce qui est nouveau c'est le montant des dommages accordés - comment diable d'ailleurs sont-ils estimés ? -. 

Mais je prends conscience qu'il y a comme ça un certain nombre de cas extrêmes qu'à partir de ma propre vie je serai capable de mettre en mots. Parce que j'ai un bon début d'idée de l'effet que ça fait.

Par exemple faire partie d'un groupe qui donne des concerts en grande salle devant une foule aimante et déchaînée.

Ou comme dans le cas de cette femme - dont les paroles sont belles, qui tente d'être apaisée - avoir vécu ce qu'on croyait être un grand amour et qu'il s'agissait pour l'autre de tout autre chose. Pas au point qu'il s'agisse d'un espion (1), mais justement ce cran là supplémentaire dans l'effarant me semble assez facile à imaginer. Mais au point d'avoir cru à un sentiment de l'autre alors qu'il jouait un rôle. Et découvrir que ce qu'on croyait vivre depuis des années n'était que la façade qu'on voulait bien nous donner. 

Par trois fois quelque chose de similaire m'est arrivé. Avec pour l'une d'elle la révélation - pas dans la presse, c'est déjà ça - quinze ans après que ce que j'avais vécu dans l'illusion d'une réciprocité n'était pas la vérité, cette même stupeur rétroactive d'un très longtemps plus tard.

Quelqu'un d'autre qui quitte ma vie comme s'il y avait eu une mission et qu'elle était accomplie (2). 

Et un dernier qui m'a fait croire un certain nombre de choses qui n'étaient pas tout à fait vraies.

À chaque fois le même genre de questions que  celle que se pose "Jacqui". Car ce genre d'attitudes subies laissent un océan de doutes pour la personne affectivement escroquée. Reste que le préjudice qu'elle a subi était officiel et a été reconnu comme tel, in fine. Alors que je n'ai aucun espoir que quoi que ce soit compense les mois et les années que j'ai passés (passe encore) à tenter de rassembler mes morceaux, me recueillir, pourrait-on dire, chaque fois que je me suis trouvée ainsi pulvérisée. J'ai quand même dû refuser un travail il y a deux années, parce que je n'étais pas en état, trop désemparée, de l'assumer.

Au moins je n'ai pas appris la vérité par voie de presse. C'est peut-être consolant.

nb. : Ce qui est arrivé à ce couple (?) pose aussi bien des questions sur le métier d'acteur et aussi sur la ligne compliqué de partage entre vie professionnelle et vie privée.  

(1) Encore que : ça rendrait presque plus plausible deux des trois désaffections les plus violentes dont j'ai souffert.

(2) Au fond il y a un peu de ça, j'étais lancée dans l'écriture lorsqu'elle a disparu.

PS : Question subsidiaire : Les écrivains ne seraient-ils pas de perpétuels undercover de la vie ?


Parfois on ressent les choses sans savoir les exprimer, et puis quelqu'un passe qui sait


    C'est cet exemple qui m'est tombé ce soir sous la souris, ça aurait pu être autre chose. Le mécanisme est chez moi fréquent. 

Souvent d'ailleurs avec @Virgile_ à qui je dois le lien qui va suivre.

En fait face à des propos, un texte ou quelqu'un, il m'arrive de ressentir un malaise diffus, comme une petite alerte, un Méfie-toi, ça a l'air bien beau comme ça mais ...

Et souvent le Mais est un Mais quoi ? 

Parce qu'au fond je n'en sais trop rien. Je ne sais pas sur quel élément concret m'appuyer.

Ça me fait ça depuis un moment avec Michel Onfray. 
L'été dernier certains de ses cours étaient diffusés tôt le matin sur France Culture et j'attribuais le malaise à sa diction particulière, par élans successifs, comme si le souffle était court, et au fait qu'à l'heure où je l'entendais j'étais fort peu réveillée. C'était d'autant plus bizarre que, le côté frime mis à part - le côté, Hé hé je vais vous surprendre en disant ce que je dis -, j'étais d'accord assez facilement avec un certain nombre de ses opinions. Le trouvait simplement trop péremptoire comme qui est davantage dans la provocation que dans la transmission d'information pour que l'interlocuteur ou l'auditoire puisse se construire un avis. 

Et puis ce soir sur "Castagne" je tombe sur ce lien. Et eurêka. Je pige enfin ce qui me gêne chez le philosophe dont je partage pourtant certaines valeurs. 

En politique, en philosophie, en fait de société aussi, j'ai souvent besoin qu'on m'aide à éclaircir ou (inclusif) formuler mes pensées. 

Alors merci aux amis qui cette fois encore s'y sont collés.


Zones d'incompétence


    Jour d'attente que celui-ci : un examen médical dans l'après-midi, ne pas m'endormir alors que je dois y aller, le reste ne dépend pas de moi, j'espère que je pourrais (et rapidement : mes congés s'achèvent lundi matin) me faire soigner d'un petit problème qui gêne ma vie quotidienne (et cruellement m'empêche de m'entraîner).

Alors je lis, sur les réseaux, chez les amis ; écrire m'est très difficile en surveillant la pendule.

Je m'aperçois que chez François un atelier d'été s'est organisé. La participation du jour a pour thème se perdre dans la ville.

Ça a l'air bien. 

Mais je suis incapable malgré l'envie que j'en ai, de participer à celui-là des sujets. Alors que pour une fois : J'AI LE TEMPS.

Mais voilà : se perdre dans la ville, je ne sais pas ce que c'est. De la même façon que je ne connais pas l'ivresse, je ne sais pas me perdre, à part dans les centres commerciaux très grands et fermés (comme s'il y avait un brouillage) ou les jours d'obsèques (de quelqu'un qui pour moi comptait) - mais ces jours-là on y va, on se recueille, souvent on doit après se dépêcher d'aller travailler, pas le temps de se perdre -. Aucun mérite : simplement je suis née avec une boussole ou un GPS intégré (1), une sorte de sous-programme de ma cervelle ne fait qu'en permanence m'auto-géolocaliser. Sauf maladie ou forte fièvre c'est impossible à débrancher.

Bien sûr je pourrais jouer la pure fiction. Mais pour ça il faut quand même avoir une petite idée du début de quelque chose. Je vois l'effet fait sur les autres. Ça reste très extérieur. Toute proportion gardée c'est comme la jouissance masculine. Quel effet ça peut diable bien faire d'éjaculer ? 

Je crois que ce que je pourrais écrire en tentant d'imaginer l'effet fait serait immanquablement mauvais. Que j'ai besoin pour que les mots viennent bien, que mon corps soit un petit peu au courant de ce qui en pareil cas peut se passer. Quitte à imaginer la suite. Mais il faut un début des sensations du début. Pour que l'écriture puisse prendre pied, aborder. Ce n'est sans doute pas une nécessité pour tous ceux qui écrivent. Et il m'est arrivé dans un jeu collectif, précisément de jouer à contourner. Ça peut marcher. Mais je n'y ai pas de goût. 

Il y a un ou deux ans, le sujet du recueil collectif d'Antidata était "Phobie". Je n'ai rien su proposer : j'ai cette chance d'en être dépourvue. Il y a des choses que je déteste faire, qui me demandent une énergie folle quand la plupart des gens le font machinalement sans y songer - par exemple : accomplir une démarche administrative -. Mais je vois bien sur ceux qui en souffrent que ça n'est rien par rapport à une réelle phobie. 

C'est intéressant, ces zones d'incompétence. Il faut le(s) reconnaître.

 

(1) Ce n'est pas le charmant garçon qui m'avait dit avoir regardé l'itinéraire vendredi, et que pour une fois j'ai cru ne pas devoir regarder la moindre carte et que soudain il était perdu et que j'ai rattrapé le coup au vol qui me contradira. Bon, le téléfonino a bien aidé permettant de visualiser une carte, s'agissant de routes une base est nécessaire, mais voilà.

Parfois, je ne peux pas passer. Mais je sais où je suis.


Un homme [pas] comme les autres


    En recherchant le lien pour un ami très cher, des infos du matin, voilà que je suis tombée par l'un de ces hasards logiques sur l'une des émissions de cette série : 

Grande traversée de l'été Rimbaud en mille morceaux par Jean-Michel Djian et Charlotte Roux

Un pur régal (c'était l'épisode 2). J'ai tout laissé tomber pour (presque) seulement écouter.

Avec la Grande traversée sur Churchill par Pierre Assouline, la semaine passée, j'oublie que je n'aurai eu que 2 jours 1/2 de vacances cet été et je savoure mes longs (et mérités !) congés.

(et je suis très heureuse aujourd'hui de n'avoir eu que mon propre travail à repousser d'une ou deux heures pour rester écouter). 

À présent, au boulot #BNF 

Lire la suite "Un homme [pas] comme les autres " »


La journée des amis


P7272038Quand je ne suis pas concentrée sur le travail ou écrasée par un souci majeur (par exemple quelqu'un des tout proches à l'hôpital ou bien un deuil ou bien des circonstances générales qui nous embarquent dans quelque chose qui nous dépasse (un tremblement de terre, un attentat, un coup d'état, plus rarement : une grande victoire), bref, quand j'ai la chance d'être dans le temps ordinaire je pense à mes amis.

Mais aujourd'hui fut très particulier : l'un des amis de l'homme de la maison se mariait, quelque chose de simple les deux familles d'origine vivent en Asie et la vraie noce aura lieue plus tard, loin d'ici. Nous y étions conviés. Pendant ce temps un couple d'amis devenait parent pour la deuxième fois, c'était prévu au plus tard aujourd'hui mais le bébé, sympa, a décidé de lui-même de ne pas tarder davantage.

Au même, plus loin, une amie attendait que son grand fils, victime d'un accident, sorte du bloc opératoire et se réveille.

Bref, la journée était des plus importante pour un certain nombre d'entre vous. Tout semble finalement s'être bien passé pour tout le monde.

Il y a vingt ans, à l'heure où j'écris, je serais de retour de la noce, comme aujourd'hui - l'invitation ayant été faite par canal amical nous aurions été prévenu de la même façon -. J'aurais sans doute reçu un coup de fil d'une amie plus proche des jeunes parents qu'ils auraient chargée de prévenir la bande d'amis communs. J'aurais sans doute écrit un petit mot à envoyer par la poste ou déposer dans leur boîte à lettres dès le lendemain matin, n'aurais pas téléphoné par crainte de déranger. Je n'aurais été avertie de l'accident et de l'opération du fils de l'amie qui habite (trop) loin que plus tard, peut-être après quelques jours de récupération et aurais alors appris, d'un mot écrit ou par un coup de fil, ou par un appel d'une de nos connaissances communes, à la fois l'accident, l'opération et les premiers moments de la convalescence.   

Aujourd'hui, à part au moment même de l'heureuse cérémonie et celui des officielles photographies, je consultais régulièrement (mais brièvement, et j'espère discrètement) mon téléphone pour savoir via les réseaux sociaux où en étaient ceux qui me sont chers. J'ai pu leur faire signe sans déranger (pas de sonnerie intempestive, pas besoin pour eux de répéter la même chose un nombre important de fois, des messages qu'ils auront pu lire quand bon leur semblait, d'un clic ou d'un mot, au besoin collectif, ils ont pu remercier). 

Je crois que les technologies du quotidien nous rapprochent.

(au passage j'ai même reçu une invitation fort sympathique, mais hélas, je suis toujours aussi peu équipée du don de l'ubiquité).

Si on se serait volontiers passé.e.s de l'accident cause de l'opération, ce fut une belle journée que cette journée des amis. 


Une blessure durable


P7271964Tout se passait fort bien, tout s'est fort bien passé, lors de ce mariage entre deux jeunes personnes d'origine lointaine (1), vivant en France depuis un moment, même si obtenir les papiers les premières années pour rester n'a pas été une sinécure, au moment de prononcer leur union la France redevenait ce pays accueillant et qui sait accepter les forces vives qui lui viennent du monde entier, la jeune maire adjointe qui présidait à la cérémonie semblait heureuse de sa fonction, s'est efforcée d'ajouter quelques mots plutôt élégant sur la vie qu'on s'apprête à mener à deux. Les époux semblaient heureux. La vie avance vers le mieux.

Et puis le petit sale truc insidieux qui s'est glissé dans mon esprit, pour un micro-rien, je crois une expression de joie que l'édile a employé, je ne suis même pas certaine. Et qui m'a rappelé certaines manifestantes anti-mariage pour tous. De façon injuste : elle n'a peut-être rien à voir avec eux qu'une certaine éducation de départ. Mais le mal était fait la beauté de l'instant pour moi s'est fanée : la pensée : Aurait-elle été si allègre s'il s'était agit d'unir deux garçons ? (ou deux filles) venait de traverser ma cervelle, à peine après ma fierté d'appartenir à un pays qui sait encore accueillir (2).

Je me rends compte que la blessure profonde que m'ont laissée les manifestations en nombre et répétées de ceux qui méprisent certains de mes amis et ne voulaient pas qu'ils obtiennent les mêmes droits que la majorité de la population, n'est pas du tout refermée. Qu'elle me rend désormais méfiante envers des gens qui ne m'ont rien fait, simplement parce qu'ils ont l'allure de certains des manifestants, du moins l'allure de ceux qui ont certaines croyances qui font qu'ils rejettent l'homosexualité. 

Toutes proportions gardées c'est un peu comme cette prise de conscience chez moi très tardive que de nombreux hommes, surtout parmi la demi génération qui précède la mienne, estiment toujours que les femmes sont quand même là à la base pour satisfaire leur désir, et se conformer à leurs critères P7272084d'attirance, même si dans un grand élan moderne de féminisme ils sont prêts à admettre qu'elles savent faire d'autres trucs aussi. Comme travailler.

C'est le même mécanisme mental, un doute insidieux. Un doute insidieux désormais face à certaines personnes du simple fait qu'elles semble faire partie du même lot que d'autres dont les façons de pensées me laissent désemparée. Désolée. Somme toute assez désespérée.

Alors en l'occurrence que la jeune élue avait mis du cœur à l'ouvrage. Ce qui aurait dû me réjouir. Sans arrière-pensées.  

 

(1) J'ignore leur nationalité administrative et elle m'importe peu. Ils ont choisi de vivre là et ça devrait être pour chacun de nous un droit. 

(2) Oui, il m'arrive à mon âge d'avoir encore quelques bouffées illusionaires.

PS : Et dans le même temps où j'écris ce billet, circulent les échos d'une agression dont le caractère homophobe semble désormais confirmé (et qui suit de peu celle dont a été victime la nageuse Mélanie Hénique), et par ailleurs les expulsions d'étrangers continuent en notre nom et à nos frais, dont certains cas dramatiques et d'un point de vue humain incompréhensibles.


Colère


Quand je pense à toutes les conséquences de cette erreur (1) pour tous et pour chacun, et qu'ils se la jouent Oh ça n'était pas si grave et puis de toutes façons c'est trop tard, je sens monter en moi une colère infinie.

Celle-ci ne portant pas tant sur l'erreur même (encore que) que sur le fait que nous vivons dans un monde dépendant de telles cotations. Sans le moindre contre-poids. 

 

(1) Pour le cas où le lien viendrait à disparaître : "Moody's, nearly seven years too late, admits miscalculation in subprime ratings" by  Stephen Gandel sur Fortune.com


Tien jaar (once more)

J'ai déjà écrit un billet sur Dix ans après mais vu de l'angle que m'avait donné à ce moment-là le fait de prendre conscience que les attentats de Londres dataient de tant d'années.

Ce soir le billet Drôles d'échéances chez Sacrip'Anne m'a fait repenser à ces dix ans écoulés, mais vu sous celui plus personnel de ce qui dans ma vie a changé.

Ce qui est très chaleureux c'est que précisément comme elle qui en fait partie "J'avais rencontré ou allais rencontrer (ou e-rencontrer) ceux qui sont de proches amis d'aujourd'hui." et presque tout le monde est encore là aujourd'hui, même si les couples ont changé et que l'un des amis a totalement disparu des radars (1). Et c'est bon de constater que dès que l'on retrouve un peu de temps personnel on en profite pour se (re)voir. 

J'avais déjà pris mes dispositions pour me ménager du temps pour écrire et ... aussitôt commencé à collectionner des ennuis ou péripéties destinées à m'en préserver empêcher. Le coup de la cassette video de l'otage diffusée exactement lors de mon premier jour de liberté de mi-temps n'était au fond que le début d'une longue longue longue série. Il y a dix ans j'étais au bord d'être quittée deux fois mais l'ignorais totalement car dans les deux cas ça s'est passé sans signes avant-coureurs assez clairs et sans que l'une ou l'autre relation ait semblé mal aller. J'étais au bord de me voir annoncer un diagnostic qui par chance s'est révélé faux (ce qui m'a encore été confirmé récemment). Ma fille souffrait mais je l'ignorais alors des premiers symptômes de sa maladie chronique. Il y a dix ans ce qui m'occupait à fond en dehors de mon job c'était l'Hôtel des blogueurs. Et je ne tenais pas encore ce blog-ci. 

Il y a cinq ans, j'avais quitté mon vieil emploi et émergeais de la zone d'épuisement dû à la brutalité de l'affaire - même si ç'avait été une décision de ma part, presque un coup de chance -, m'apprêtais à devenir libraire, ce qui reste à cet heure le métier qui me convient le mieux de ceux que j'ai été amenée à exercer, je venais de m'inscrire à la Grande Bibli (2) grâce à une nouvelle amie, me croyais aimée, vivais avec intensité, écrivais - ça avançait, cette fois-là j'ai été coupée dans mon élan par du travail qui m'a trouvée - et observais mes villes. Le comportement des gens. Avec tendresse et amusement. Ce qui est frappant en relisant quelques billets du mois de juillet 2010, c'est cette impression qu'ils datent d'avant guerre, dont je ne sais pas trop si elle a démarré en 2011 avec les révolutions méditerranéennes ou le 7 janvier 2015 en vieille Europe de l'ouest, mais je ressens même sans guerre ouverte ni ligne de front, la fin d'une paix qui déjà n'était que relative. J'écrivais des billets
cryptiques
, leur charme est que longtemps après on ne sait pas toujours comment les interpréter. Grâce à quelqu'un en particulier je me remettais des ruptures de l'année 2005/2006 et je progressais. Je n'aimais déjà pas trop les beaux quartiers, il m'était arrivé un truc bizarre (que j'avais totalement oublié, au moins ça ne m'a pas traumatisée). En revanche c'était l'époque où mes commentaires commençaient à être sévèrement trollés par quelqu'un qui semblait croire que l'on se connaissait. Et c'était beaucoup plus embêtant.

Au bout du compte et même si entre-temps il y a eu à nouveau une période très difficile et pas vraiment de trêve depuis, d'autant plus qu'à part ces jours derniers l'année 2015 s'est engagée sans merci, je ne m'en suis pas si mal tirée.

Et j'ai oublié mes franchissements de dizaines d'âge, trop accaparée et trop fatiguée. Je ne me suis même pas aperçue que je passais une étape physiologique normalement marquante, c'est dire.

Je dois parvenir, c'est à présent urgent, à équilibrer ma vie entre les différents travails. Et comprendre qu'il est inutile d'attendre une éventuelle accalmie. Il y aura toujours quelque chose qui ne va pas ; à la loterie de l'existence j'ai tiré une carte redoutable, celle de "Tout sauf l'ennui". 

Les enfants ont poussé, la tendresse n'a pas déserté. Les projets abondent, ceux d'écriture plus que jamais. Il faut profiter de ces précieuses provisions pour avancer.

Merci Sacrip'Anne pour ton billet. Il aide à se poser.

 

(1) Je reste avec la sensation d'avoir été une élimination collatérale. On compte souvent bien moins pour les autres que les autres ne comptaient pour nous. J'ai beau être assez vieille pour l'avoir compris depuis longtemps, je ne m'y fais toujours pas.

(2) Ou m'apprêtais à le faire