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L'annonce


Cette surprise en abordant la ligne 14 ce matin à Satin Lazare d'entendre une annonce par le même canal que celui des perturbations métropolitaines, qui disait quelque chose comme "En cas de fortes chaleurs buvez beaucoup d'eau". 

Étrange société qui à la fois exclut et infantilise. 

(en plus qu'à ce que j'en ai vu, il n'y avait de distribution d'eau nulle part alentour, donc il s'agissait d'une injonction faite sans accorder les moyens de sa réalisation)

 


John and Emma and pretty old cars

Toujours un brin triste de la mort de celui qui incarna l'immarcescible John Steed, et que c'est là qu'on s'aperçoit qu'en fait non et que c'est une dernière part d'enfance qui nous quitte, qu'on en arrive aux âges ou "Quand j'étais petit(e)" est non seulement une époque révolue mais un temps qui perd ses témoins ; bref, donc triste, quoi, je suis tombée sur cette petite pépite d'un reportage sur le tournage de leurs scènes de fin, toujours dans des vieux tacots incroyables (1).

Je les regarde, l'esprit dans le vague, pas nostalgique de mon enfance, mais sans doute de mes amours, et très certainement de celles qui ressemblaient à ça (2). D'autres séductions ont supplanté celle qui se tissait de complicité. Elles étaient plus immédiatement perceptibles et donc excitantes pour l'ensemble des spectateurs. Des années, des décennies plus tard, Diana Rigg est celle qui fait bonne figure en très vieille dame dans "Games of thrones" - a match is never lost -.

En attendant mon temps d'antan est désormais fort loin. Ainsi qu'une forme d'insouciance que la guerre froide n'empêchait pas.  

 

 

 

(on remarquera dans les commentaires "the fighting and still feminine Emma Peel" 

#soisbelleetbastoipas(trop)

(1) moi qui utilisais tant "improbable" avant sa mode (laquelle a succédé à "dévasté" pour des êtres humains) je n'ose plus, du coup je varie.

(2) Et ont fini aussi bêtement mais bien moins élégamment que leur dernier épisode, si émouvant, si classe.


Patrick Macnee


Je ne savais rien de sa vie privée - le croyais homosexuel ou du moins n'aurais pas été surprise qu'il le fût, c'est dire (1) -, je savais (2) qu'il était encore en vie, l'annonce de sa mort me peine. 

Pour moi il est l'incarnation du John Steed de "Chapeau Melon ..." qui fut par deux fois, dans les années 60 puis 70 une série qui a marqué ma vie. La première est l'une des rares émissions que mes parents regardaient ensemble sans se disputer. Une autre fut longtemps Peyton place, dans les années 70, ainsi qu'"Amicalement vôtre" puis les "Colombo". Et puis les dossiers de l'écran et les cinq dernières minutes encore que ma mère finissait toujours pour aller vaquer à quelque tâche ménagère. Le reste des soirées, mon père régnait sur sports, westerns, autres films plus ou moins guerrier qu'il m'était strictement interdit de veiller regarder. Nous (ses filles, sa femme) avions les journées. Parfois si une émission était recommandée par l'école, nous avions la priorité d'une soirée. Mais pour Holocauste ma mère avait mis son veto, argumentant que la guerre ça n'était pas de notre âge et qu'il fallait se coucher tôt pour l'école (le collège pour moi) le lendemain.

Je rappelle qu'en ce temps-là la télé c'était en tout et pour tout trois chaînes française et pas de magnétoscope : donc si tu rates une émission tu ne la revois jamais. Autant dire qu'à l'adolescence de la descendance, dans la plupart des familles il peut y avoir des disputes sévères.

En échange il y avait ce plaisir qui compensait la grisaille du quotidien de devoir attendre le prochain épisode et se précipiter à l'heure dite devant le poste, tout frétillants. 

(bien sûr une panne à ce moment était une catastrophe ; on a aussi perdu ce sens de la panne catastrophique).

Ah oui et puis nous regardions jeux sans frontière tous ensemble, curieusement. Je crois qu'on avait chacun nos favoris et que du coup c'était une joyeuse ambiance dans le salon de défendre avec mauvaise foi nos champions. J'aimais bien qu'il y ait des équipes des villes des pays. C'était une sorte de concours eurovision en moins chantant.

Mais revenons à Steed. C'est la première série de grands que je parvenais à voir, les épisodes avec Diana Rigg du moins les derniers. En fait j'avais dû batailler ferme pour obtenir ce droit, ma mère finissant par céder parce que j'avais trouvé toutes sortes de stratagèmes pour gêner mes parents dans le petit appartements qu'alors eux et moi occupions. Ce qui fait qu'elle avait fini par se dire qu'après tout ce n'était pas trop violent et que de toutes façons je ne comprendrais pas les allusions qui n'étaient pas de mon âge (3) et que s'ils voulaient voir tranquillement il fallait accepter ma présence. 

Le hic c'est que très peu après sont venus les épisodes avec une autre puis encore une autre dame et mon intérêt d'un seul coup est tombé. Le charme était rompu. Pour moi il tenait au duo Rigg - Macnee.

J'adorais le générique. C'est d'ailleurs par là que j'avais commencé à entamer les négos ; oui je vais me coucher mais juste le générique, juste ça. Puis peu à peu j'avais oublié d'aller me coucher si on ne me le redisait pas.

Les histoires de cybernautes m'avaient proprement fait jubiler. Et je pensais que John et Emma étaient des amoureux qui voulaient pas se le dire.

Dix ans environ plus tard, Steed est revenu avec deux comparses, un mec moche et pesant dans ce qu'il croyait être des traits d'esprit et une jeune femme incarnée par Joanna Lumley à laquelle ma petite sœur voulait s'identifier (4) et qu'elle appelait Burdaine (pour Purdey). À nouveau je trouvais du charme à "Chapeau melon" mais ça n'était pas sans nostalgie de la toute première version. 

Un épisode avait été tourné à Taverny et ça me réjouissait comme si c'était à moi personnellement qu'on avait fait une extrême faveur.

Voilà, un acteur est mort qui avait enchanté ma jeunesse et même si je ne voyais plus rien de son travail depuis des années, son absence va compter. Un de plus de moins. 2015 manque d'indulgence, décidément. 

 

(1) J'apprends en lisant cet article de BBC news qu'il a été marié trois fois.

(2) Contrairement à tant d'autres, artistes renommés du temps de ma jeunesse dont j'apprends ces dernières années les décès en songeant, Ah bon, il (ou elle) n'était pas déjà mort(e).

(3) À présent, maman, je peux te l'avouer : je pigeais bien d'avantage que tu ne le croyais.

(4) Elle demandait la même coupe de cheveux, par exemple.


Jamais un sans deux


Depuis des années j'ai remarqué que dans la ville ma vie m'emmenait souvent deux fois de suite dans les mêmes quartiers. Je ne parle bien sûr pas des zones où il m'est coutumier d'aller, domicile, lieu de travail, BNF, lieux de mes différentes activités régulières, logis des plus proches amis ... Non je parle d'endroits où ça tombe que pour des raisons sans autres connections entre elles que ma présence je vais deux fois de suite.

Apparemment ce symptôme étrange vient de s'étendre aux gens. 

Ainsi j'ai récemment revu deux fois de suite et dans des lieux différents, un ami perdu de vue depuis au moins sept ans, comme on se perd sans l'avoir voulu à avoir des vies trop bien remplies. Et cette semaine je fréquente assidûment Hippolyte Girardot : il a remplacé Mathieu Amalric (1) au pied levé lors de la soirée de présentation de rentrée des éditions de l'Olivier en lisant avec grâce et un bonheur évident trois textes extraits du nouveau vieux roman de David Forster Wallace et voilà que ce soir, à l'invitation de quelqu'un que j'aime bien, le genre de personne qu'on a l'impression de connaître d'avant, je suis allée voir sans trop savoir quoi - j'avais oublié - quelque chose qui concernait Harlan Coben. Je supposais l'avant-première d'un film c'était celle d'une série télé (2) où il tient l'un des rôles clefs.

Pour l'instant nos tête-à-têtes manquent un brin d'intimité.  20150624_231520

Mais si nous continuons à tant nous fréquenter, ça pourrait s'améliorer. #petitsourireintimidé 

 

(1) Vous savez, le prof de yoga de Couac

(2) À part ça une avant-première de série télé, c'est redoutable, on te fait voir un épisode ou deux et puis ben voilà la suite dans des mois à la télé.

PS : Pendant ce temps et grâce à Camille que je remercie je poursuis ainsi ma rééducation.  À présent je peux voir une scène de fusillade au cinéma sans frémir, pleurer ou avoir la nausée. Du moins quand elles sont très "filmées" et pas trop réalistes.


La course quotidienne

Il y aura eu des moments de grâce et des instants heureux, la chaleur de l'amitié, un bel intérêt professionnel - la rentrée littéraire globalement promet -, des retrouvailles à l'occasion de ses réunions. 

Mais il aura suffit de croiser un homme endeuillé par le décès d'un grand écrivain qui était aussi pour lui un grand ami pour qu'en toi le souffle du deuil reprenne son bruit de fond. L'Italie te manque, l'amour, le rendez-vous manqué avec La Rochelle pour cause de contrainte professionnelle te plombe plus qu'il ne le faudrait, croire pour une histoire d'affichage dé- ou ré-ordonné avoir encore reçu un message de l'ancien bien-aimé te fait réagir plus fort qu'il ne faudrait, bizarrement deux amies qui ne se connaissent peut-être pas entre elles vont publier assez prochainement des romans qui se passent du moins pour partie dans "son" pays. Tu parviens à lire mais pas à écrire. Il faudrait vraiment prendre enfin une période pour s'y consacrer à plein temps. Est-ce que ça ira mieux après des vacances ?

En attendant tu repasses à peine chez toi pour te doucher et vérifier les différents  réveils et sombrer dans le sommeil dont ils te tireront.

Tu aurais (tant) aimé revoir M. C'est raté.

Heureusement un délicieux travail à effectuer pour un bon copain te porte jusqu'à plus loin. Tu vas être concentrée sur quelque chose d'intéressant et le fera pour quelqu'un d'autre. Tu sais que tu sais toujours dans ces cas-là trouver les ressources de temps et d'énergie qui te font défaut quand tu agis pour toi seule. Ensuite viendront, si tout va bien, des jours que tu n'espères même plus meilleurs, mais au moins différents. Plus (+) maîtres de ton temps. 


Un appareillage contre la fatigue ?

 

Vous allez voir en bande d'amis "Journal de ma nouvelle oreille" au Rond-Point de et par Isabelle Fruchart et elle parle de son appareillage pour mieux entendre enfin. Tu songes Si seulement il pouvait exister un appareillage contre la fatigue ? et tu larmoies un peu. 

En sortant tu crois précisément sentir que la fatigue s'est estompée comme si l'actrice t'avait insufflé de son énergie. 

Et comme souvent le temps de rentrer, manger un peu, se laver, préparer le minimum vital pour le lendemain - ne serait-ce que le réveil à bonne heure - le sommeil te fond dessus  comme un aigle.

Tu as vérifié que l'ancien bien-aimé ne figurait a priori pas (aucune publication en vue si ce n'est un poche) dans les possibles convives de la session de présentation du lendemain. Ce n'est pas tant de le revoir que tu crains que l'étendue de tes possibles réactions catastrophiques si un face à face avait lieu. Tu crains par exemple d'être prise par une bouffée de sens de l'honneur. À l'opposé depuis les 7 et 8 janvier un effondrement est toujours possible. 

(d'ailleurs avant la danse tu feras un rêve étrange à ce sujet).

Ne plus avoir à vérifier les stocks au boulot te rend pour partie l'usage de tes jambes.

Et puis il y a eu une bonne nouvelle concernant l'aînée. Et une absence de trop mauvaise nouvelle concernant son père.

Le moral local (1) comme les jambes va donc mieux.

J'oubliais : c'était une de ces journées nombreuses récemment durant lesquelles les gens rivalisaient de gentillesse et plus particulièrement à mon égard. Aurais-je un sosie connu ? Ou l'air malheureux ou épuisé ou âgée à ce point ? Je pense à l'héroïne de "portrait après blessure" dont un portrait avait fait la une des journaux et qui l'ignorait tout en sentant sur elle le poids différent des regards.  Mais je n'ai aucune une, que je sache (et pourquoi l'aurais-je ?).

 

(1) Le moral général reste moyen, entre un sale suspens grec dont tu sais que quoi qu'il advienne ça n'augure rien de bon et une fusillade raciste dans une église, curieusement qualifiée de "noire" dans la première brève lue alors tout en comprenant ce que le journaliste maladroit voulait dire tu n'as pu t'empêcher de visualiser une bâtisse de cette couleur, aux USA. Le coupable étant un jeune homme blanc est vite désigné par "le forcené". Il faut croire que n'accèdent au rang envié de terroriste que les humains à la peau plus foncée. Tu penses aux malheureux, à leur famille, leurs amis, au pasteur assassiné dans l'exercice de ses fonctions. 


La fin de la récré


Capture d’écran 2015-06-17 à 09.16.14Je ne sais comment inclure ces brèves video de la RTBF voici donc un simple lien vers le Café serré de Thomas Gunzig de ce matin. Et qui n'est pas que drôle.

 

(comme souvent ce qu'il dit de la Belgique et de ses politiciens peut ou pourrait concerner la France tout aussi bien). 

Fondamentalement je ne comprends pas pourquoi il est si simple de racketter le monde entier pour sauver des banques qui ont merdé alors qu'un pays et ses citoyens on est prié de les laisser couler.