Je revenais paisiblement d'une soirée en librairie italienne, avec plein de réflexions fournies au sujet des loups et des lions, lorsque traversant la gare Satin Lazare pour accéder au train de banlieue que je m'étais résolue à prendre - trop envie de lire et donc moins de pédaler (1) -, je suis tombée via mon téléphone malin (2) sur cette photos de chiens dans un relais d'une autre gare.
Les commentaires suivants, c'était sur un réseau, indiquaient qu'ils allaient fort bien, merci, juste un peu apathiques, mais au premier regard ils donnaient bien l'impression d'une étrange tragédie propre, et la toute première idée "Mais que s'est-il donc passé ?" appelait l'écriture, une histoire à raconter, des imaginations à libérer.
"Racontez ce qui s'est passé."
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Je n'ai pas eu le temps de développer : sur l'escalator voisin une jeune femme conversait avec une dame nettement plus âgée, tante aînée ou grand-mère et lui déclarait :
"Je connais très bien une dame qui a perdu son mari à Poissy cet été".
Comme nous ne faisions que nous croiser, je n'ai rien perçu de ce qui précédait, ni non plus la suite. Ce qui était curieux c'était l'absolue neutralité avec laquelle elle prononçait ses mots. Un peu comme dans certaines pièces de théâtre un brin expérimental, quand les acteurs s'adressent en face public, et débitent un bout de dialogue, monocordes, détachés, puis s'écartent. Ou alors dans certains passages, pour le coup ils y seraient dit en plus dynamiques, des pièces de Pierre Notte (3).
"Reconstituez le dialogue. Vous avez 30 minutes".
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Mais le train arrivait. Et entre-temps sur mon téléphone futé, j'étais passée sur twitter où je suis tombée en arrêt devant
À l'heure qu'il est j'ignore s'il s'agit d'un canular combiné avec le compte @FLOTUS ou d'un piratage généralisé, mais
"Imaginez les touites qu'auraient émis, confrontés à la même situation, l'un.e. des responsables politiques suivant.e.s :
Vladimir Poutine, Angela Merkel, Matteo Renzi (4), David Cameron, Alexis Tsipras, Catherine Samba-Panza, Michelle Bachelet, Dilma Rousseff, Park Geun-hye, Manuel Valls, François Hollande.
(Le petit Nicolas est quant à lui occupé à relire 1793, en plus qu'il n'est plus en exercice, il ne touitera donc pas)"
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Le temps que je constitue la liste, j'étais arrivée.
Et là je tombe de sommeil, et demain c'est une nouvelle semaine de boulot salarié qui s'entame. Je n'aurai donc pas le temps de traiter moi-même les sujets fournis par cette belle soirée.
Mais si d'aventure ça vous dit ...
(1) Dab à la belle saison je rentre en vélib.
(2) C'est plus rigolo que smartphone, non ?
(3) Je l'aurais bien vu dit par le deuxième fils dans "C'est Noël tant pis".
(4) L'homme qui s'est installé dans le bureau de Clément VII
[photo : Anne Savelli que je remercie ; Châtellerault aujourd'hui]
PS : Cette photo a été réalisé sans trucages ni souffrance animale ;-)
PS' : Je crois que j'ai un peu trop écouté débattre sur les programmes du collège, ça a déteint.