Kamel Daoud menacé
La fin de la grande bafouillation

Persécuté par François (Hollande pas le Pape)


Celui qui au milieu du rush - on encaisse on emballe, vite, vite, dix personnes attendent sans arrêt - trouve moyen de me glisser combien il préférerait vivre sous Poutine (dont il achetait une bio) dont le régime est tellement plus démocratique que celui de Hollande.

J'ai répondu, impavide et très pro Pour le paquet cadeau un papier Noël ou le classique ?
Et lui de dire : - Noël, tant qu'on a encore le droit de le fêter.
Sans mot dire, j'ai fait le paquet.

Le hic c'est que si ce monsieur précis, lequel avait l'allure du collègue standard de bureau, poussait loin le bouchon de la persécution, il est assez typique d'une frange de la population dont je ne soupçonnais pas même l'existence avant les manifs anti-mariage pour tous. Et que par la force des choses je suis amenée à servir.

Je dépense une énergie folle à ne pas réagir (1), à retenir quelques répliques - Et le goulag, vous partez quand ? -, dans certains cas à ne pas rire, le plus souvent à me demander si la personne en face fait de l'humour ou exprime de réelles convictions.

De ce poste d'observation sans doute très biaisé, je vois pour 2017 l'extrême droite débouler. 

 

(1) C'est d'autant plus difficile que mon ancien patron, du genre militant, n'hésitait pas à contredire ses clients et débattre avec eux, ce qui en fâchait quelques-uns mais lui gagnait l'estime des autres qui avaient en face un interlocuteur, toujours disponible, dès lors qu'en boutique, et non pas seulement un commerçant. À présent je travaille pour une entreprise, je n'ai pas à exprimer d'opinion personnelle du moins tant qu'il n'est pas délictueux, qu'il reste dans les clous d'une ambiguïté rétractable, comme ici pour la Noël.

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