Previous month:
novembre 2014
Next month:
janvier 2015

0 billets

La vie blagueuse

 

XC290192 

La vie parfois se montre facétieuse. Ainsi le film que nous allions voir ne fut pas projeté (copie absente) mais un autre de la rétrospective (John Ford) et qui nous priva d'Humphrey (Bogart).

Et le train qui selon l'affichage de quai devait nous déposer tout près de chez nous, s'envola sans arrêt jusqu'à Bécon les Bruyères (1)  XC290189- sans doute une blague d'Emmanuel Bove car je (re)lisais "Photos volées" de Dominique Fabre -. 

J'en ai profité pour prendre la Seine vue du train, de nuit, que, contrairement au Jean de Dominique, nous avons assez peu d'occasions de contempler. Nous nous arrêtons avant.

(1) Gag à la Jacques Tati ; et nous étions quelques-uns à devoir reprendre un train dans l'autre sens une fois libérés à Bécon.

[lundi 29 décembre 2014 22:30]

150106 1434

 

 

 


La réussite d'une photo incertaine


Photo1453Pour me rendre au cours de danse, je n'ai pas pris d'appareil photo.

C'est donc avec mon téléfonino que je tente de capter la lumière de 17 heures, un dernier éclat avant que le jour, déjà plus long qu'à la Noël, ne s'éteigne.

La photo n'est pas terrible, floue, sans réglage. Mais la lumière y est.

Peut-être davantage qu'avec un appareil perfectionné qui aurait tenté de corriger certaines caractéristiques de cette particulière luminosité. Un gris très clair.

[lundi 29 décembre 2014 17:07, métro Le Pelletier]

150101 1402


La beauté par la fenêtre de certains matins d'hiver


XC290180Je ne me lasse pas, depuis plus de vingt ans que nous habitons là, de la beauté de la lumière certains matins d'hiver. 

À travers les rideaux ou bien par la fenêtreXC290177

Tiens, voilà qu'une nouvelle grue apparait. Mais elle est plus lointaine que celle dans les mouvements de laquelle je noyais mon dernier chagrin.

 

 

 

[photos : lundi 29 décembre 2014, vers 9h30, kitchn views]

 

150105 2312


Lumière (douce) d'hiver


XC280165En rentrant du cinéma, avec le fiston, une petite marche des Champs Élysées à Satin Lazare puis un brin de train puis passer par le jardin. Encore sous le coup de l'émotion du film (1). 

Savourer la lumière douce d'hiver, XC280169le fait de n'avoir pas à se battre avec force pour une immédiate survie - même si le repas doit être gagné -, le fait de vivre en (relative) paix.

 

(1) "La terre éphémère" de George Ovashvili.

 

150310 1853


Les mystères du blanchiment

 

Photo du 28-12-2014 à 11.14 #2 - Version 2 

Ceux et surtout celles (1) qui teignent leurs cheveux perdent la joie contemplative quotidienne, passée un certain âge, d'un petit mystère personnel permanent : l'évolution du blanchiment.

C'est curieux comme certains jours on a l'impression que ça y est le blanc, le gris sont dominants. Alors que le lendemain on a au contraire retrouvé sans rien faire une apparence de la couleur de jeunesse dans laquelle se distinguent seulement quelques poils blancs.

Ma tignasse étant hirsute je n'ai rien remarqué d'un comportement différent des blancs et des autres, du moins pour l'instant. 

La nouvelle couleur, quoique plus douce, est tout aussi rebelle.

Est-ce parce que je venais d'ôter le bonnet avec lequel j'avais couru et que les cheveux blancs seraient plus sensibles à l'électricité statique, mais ce matin après l'entraînement, j'avais presque les cheveux blancs. Mon visage du coup semblait moins ridé. 

C'est amusant.

 

(1) d'après mes statistiques parisiennes personnelles nous ne serions que 10 % de femmes, pas plus, à garder nos cheveux intacts passé l'âge où ils blanchissent. Les hommes assument davantage mais subissent moins de pression sociale les invitant à tricher. Quoique (2).

(2) une amie m'a parlé d'un cadre quinquagénaire qui désespérant de trouver du boulot s'est fait teindre et dé-dégarnir la chevelure et s'est vite retrouvé de l'embauche après. Une société dans laquelle pour s'en sortir il faut masquer qu'on a de l'âge et donc de l'expérience est une société malade. Même si les outils évoluent l'expérience est gage d'efficacité. Perdre un peu d'impétuosité n'est pas néfaste, surtout dans le travail. Bref, si la personne est en bonne santé, des signes d'âge devraient au lieu d'être un handicap, rassurer.


"J'ai oublié de rapporter le papier cadeau"

 

Je suis occupée par une cliente à l'autre bout du magasin, le genre de brève demande sur un titre précis, et par ailleurs poursuis mon reclassement de tous les Modiano - dont j'admire l'apparente simplicité des titres -, lorsque j'entends une dame dire en caisse à ma collègue "J'ai oublié de rapporter le papier cadeau, mais voilà j'ai eu ces livres pour Noël ils viennent de chez vous et je voudrais les changer".

Je crois qu'elle lui réponds que la simple étiquette que nous mettons pour masquer les prix suffit à prouver leur provenance, c'est le murmure habituel, puis je l'entends plus clairement, elle a dû hausser le ton

- Ah mais ceux-là ne viennent pas de chez nous, ils viennent de la Fnac, il y a là leur étiquette particulière. Et puis ce titre-là n'est pas référencé chez nous.

La dame ne s'est pas trop attardée, mais, prise en flagrant délit d'impie mensonge, pas non plus démontée. je crois qu'on lui a échangé ceux des titres qui auraient pu effectivement venir de chez nous, en lui laissant le bénéfice du doute que si elle était la destinataire des cadeaux elle ne savait pas nécessairement d'où ils venaient. Elle n'était pourtant pas de nos habitués à qui l'on aurait rendu service volontiers - mais qui dans ce cas seraient venus gentiment, en demandant si on pouvait leur faire cette faveur -.

La prochaine fois je vous raconterai ceux qui nous prennent pour une bibliothèque : une dame qui donne l'impression d'être seule et malheureuse et que du coup nous n'osons pas brusquer et un homme jeune qui semble beaucoup voyager (et rapporte un guide de voyage pour en reprendre un autre). 

Nous n'avons rien contre procéder à un échange si l'objet restitué est courant et en bonne santé, mais aimerions que ces sortes de faux-clients s'abstiennent de nous prendre pour des dupes et d'enrober leur "J'aimerais l'échanger" d'un vulgaire mensonge. Que voulez-vous, ça agace.

 


Un tsunami dix ans après


Ce lien vers un article de Didier Lauras sur un site de l'AFP, me replonge dans la fin de l'année 2004. À l'époque je tente d'obtenir mon passage à mi-temps afin de pouvoir enfin sérieusement écrire. Mon père est mort en septembre après un été d'agonie. L'accompagner m'a menée très près de la mort, que je ne crains pas mais la souffrance du passage, si. Je reviens doucement vers la vie. Incapable d'être triste - nous ne nous entendions pas fort, de son vivant d'en pleine forme ; et puis il y a cet intense soulagement de la souffrance finie -. Écrire est le plus important de ma vie. J'attends avec impatience que mes forces reviennent. Ma grande amie m'encourage et me soutient. Viens me chercher parfois "après l'Usine", et nous buvons un coup au Gramont ou un café voisin.

Nous n'avions pas trop le cœur de fêter Noël mais l'avons je crois passé chez ma mère afin qu'elle ne se sente pas trop seule.

Du coup loin de l'internet, je ne suis pas trop consciente de ce qui se passe là-bas vers la Thaïlande. Je ne mesure pas l'ampleur des dégâts ; éprouve peu de compasssion pour les touristes, qui ont (mal) choisi d'être là, et bien davantage pour les locaux. Je pense que ça doit être terrible pour ceux qui ne savent pas où les leurs sont passés.

À l'époque je ne tiens qu'un fotolog minimaliste, je consacre l'écriture au manuscrit du Diario qui finalement deviendra Traces et trajets, ce blog. Comme j'ai changé au moins quatre fois d'ordi depuis et comme suite à des pannes, j'ignore ce que sont devenues les autres photos d'alors, j'ignore ce que je pensais sur le moment.

J'ai même un doute sur le fait d'être allée ou non en Normandie - ce qui pourrait expliquer aussi de n'avoir pas mesuré l'ampleur humaine de la catastrophe : là-bas pas ou peu d'internet, pas de télé, juste un peu de radio si nous pensons à l'allumer et quelques journaux en papier si nous les achetons.

Je crois que le deuil et l'effort d'écrire en plus de travailler dans la grosse entreprise et qui me coûte d'autant plus que je compte dès que possible m'en éloigner, me préservent alors de la marche du monde.

Peut-être qu'un jour en rangeant je retrouverai des messages, des mots de ce temps, qui montrent qu'au contraire ça m'avait bien secouée, que j'étais dévorée par le sentiment d'impuissance. Vu de dix ans après, à l'effort de ma seule mémoire, j'ai l'impression de n'avoir (presque) rien su.

Et à présent ce qui prédomine c'est de me dire Dix ans, est-il possible que ça fasse dix ans ? Et d'être impressionnée par les bouleversements intervenus et dans le monde et dans ma vie. Je comprends mieux ce besoin que j'éprouve de reprendre mes forces, souffler, me poser ; et que la sensation que dans le contexte général, violent, guerrier, troublé, la planète de plus en plus esquintée qui semble se défendre à coup de phénomènes paroxistiques de plus en plus extrêmes, ça soit impossible paraisse hélas justifiée.