Joe Cocker, Jacques Chancel, et quelques effets du surmenage
25 décembre 2014
(billet en cours de rédaction - pbs de mémoire ou de connexion -)
L'une des conséquences étranges des périodes dédiées au travail entièrement est de se retrouver en dehors du monde, à l'écart du temps.
Je croyais pourtant écouter les flashs infos sur France Culture à mon réveil et lire un peu d'internet avant de partir le matin et le soir en rentrant, j'étais pourtant à côté du déroulement.
L'ami Pierrot m'avait prévenu pour Joe Cocker. Un bref texto. Depuis 9 semaines 1/2, je l'avais un peu perdu de vue. Mais il n'en demeurait pas moi que son interprétation de "With a little help from my friends" restait un des moments (1) les plus marquant de Woodstock. Ce sens qu'il donnait aux paroles que les Beatles eux-mêmes tendaient à lénifier. Alors qu'avec Cocker, les amis aidaient. Ça devenait un air à se chanter dans les moments de la vie où c'est difficile. Sa disparition ne me laisse pas indifférente.
Pour Jacques Chancel, en revanche, l'ami ne m'avait rien dit, qui n'est pas grand fréquentateur de télé ni accroché à sa radio. J'étais seulement étonnée qu'à la librairie plusieurs clientes parlent de lui dont une qui répétait que son mari en était le sosie, vocal aussi. "Le grand échiquier" était pour moi comme "Apostrophe", une émission que je ne pouvais pas trop souvent regarder (télé rationnée) mais dont l'existence me rassurait et qui m'apprenaient beaucoup quand je les regardais. J'ai d'excellents souvenirs de leurs génériques (non, je rigole, mais comme celui des "dossiers de l'écran" ils me sont restés) et de "Figures de proues" écoutées lors de retours de La Brosse Montceau en voiture le dimanche soir ; avec l'étonnement de cette voix que l'âge n'avait pas touchée.
Ce sera sans doute pour moi la fin d'un rêve récurrent, celui d'un grand échiquier lors duquel je rassemble et fait connaître le travail de mes plus grands amis, chante et danse avec eux, ou lis à voix haute et que tous ensemble nous prouvons que ce qui est populaire n'est pas nécessairement d'un piètre niveau.
Il y a quand même quelques avantages d'avoir vécu une semaine environ en dehors du temps : les violences du mondes et les accès de folie mégalomaniaque d'aucun dirigeants (ou ex-) me sont restées inconnues. Les apprendre après coup heurte moins.
J'espère pouvoir à présent reprendre le cours aussi normal que possible de ma vie. Mais deux voix exceptionnelles, celles de Cocker et de Chancel, n'en feront plus partie.
[photo : ce qu'il reste après la razzia de Noël d'une pile qui fut conséquente]
(1) L'autre restera pour moi Hendrix et l'hymne américain, de cette façon qui prouve qu'on peut survivre aux plus profonds chagrins d'amour. Je prends conscience en l'écrivant que les deux présences qui m'ont le plus marquées du témoignage d'alors sont celles qui destructuraient.
PS : S'il reste en ligne, un documentaire sur Hendrix à Woodstock.
PS' : Alerte pépite, une Radioscopie de 1972 avec Patrick Modiano en invité.