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J'ai l'impression depuis deux ou trois ans de vivre dans une ville qui serait un adolescent

 

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... à cet âge où les garçons poussent à vue d'œil, changent d'allure et de voix, se ralentissent s'ils cavalaient partout, deviennent sauvages s'il étaient sages etc. 

Cet immeuble rue de Neuilly n'existait pas il y a quelques mois - jolis volets verts -. C'était une sorte de cour avec une palissade, devant un bâtiment qui datait (j'ignore s'il a été démoli où s'il existe encore à l'arrière).

Avenue Anatole France c'est le ciel qui rétrécit. Tout le contraire des "agrandissements du ciel en bleu" d'un des romans d'un trop aimé. Rétrécissements du ciel en gris ? D'abord l'hôtel, et à présent une extension du siège des G7, structure métallique qui se construit comme si un enfant géant jouait au mécano. Au moins en ce mardi, le bleu pour l'instant, encore y était.

 

[mardi 30 décembre 2014 milieu d'une journée de congé pour chacun des membres de la famille (assez rare pour être signalé)]

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La monochromie des dimanche


XC300226Nous ne passons à cet endroit ordinairement que le dimanche. C'est alors un grand pan de mur noir, tout noir. Je dois avoir quelque part une photo de moi en tenue de sport noire sur ce fond où j'ai alors l'air de pratiquer une forme étrange de camouflage, trahie seulement par mes cheveux en début de gris.

Pour la première fois (je crois) ce mardi, je passais devant alors que la porte était ouverte. Il s'agit donc d'un commerce de scooters.

[mardi 30 décembre 2014 vers midi, rue de Neuilly à Clichy]

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? - et la ville devint discriminatoire -


XC300223Un beau jour les annonceurs et leurs clients décidèrent de ne plus s'adresser qu'à ceux qui avaient le pouvoir d'achat suffisant pour s'équiper des appareils susceptibles de décoder leurs publicités.

Ainsi le passant sans équipement, déjà agressé visuellement par toutes les sollicitations commerciales, le devient en plus par celles qui ne lui permettait pas même de comprendre de quoi il s'agissait et qui criaient en silence : Passe ton chemin pauvre clampin, je m'adresses aux autres.

C'était ma rubrique, non, tout le monde n'a pas un smartphone, un blackbuche ou un I-trufin.

[mardi 30 décembre 2014, vers midi boulevard Haussmann]

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Soudain nous entendons une forte alarme


XC300211Soudain nous entendons une forte alarme. Plus puissante que celle du recul des véhicules de chantier. 

Elle semble, comme souvent en ville, n'interpeler personne. En même temps personne ne se trouve sur cette partie-là de la cour du Louvre. Le fiston et moi qui glissons sur les pavés humides et proches du gel sommes peut-être les plus voisins de la source du bruit. 

Je comprends enfin en voyant une trappe s'entrouvrir, d'où elle vient. Il s'agit d'avertir qui aurait eu la malencontreuse idée de s'installer au dessus.

Nous nous approchons d'une seconde trappe, semblable à celle-ci mais plus accessible.  XC300212

 

Si nous écoutions notre part d'enfance, elle nous intimerait d'entrer (et j'aurais un chien qui s'appellerait Dagobert).

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L'invasion des cadenas - et les mesures de protection -


XC300206 - Version 2Les gens accrochent à présent les cadenas sur les rampes d'accès de la passerelle des Arts. Comme si ça ne leur venait pas à l'idée que puisque sur le pont c'est bloqué c'est qu'il y a une raison.

Je persiste à ne pas comprendre pourquoi un cadenas (signe d'enfermement de blocage) comme symbole à l'amour.

(En plus que je trouve ça laid, accumulés)

La mesure palliative (des plaques en agloméré, j'espère en attendant d'autre en plexiglas qui sont déjà sur deux ou trois pans), donne lieu à d'autres expressions. Comme si le public avait à tout prix besoin de laisser une trace de son passage.

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Au travers


XC300204Je reste fascinée par les vues traversantes. Celle-ci n'est pas d'une fenêtre à proprement parler puisqu'il s'agit d'un des clochers (? ou d'une tour ?) de l'église Saint Sulpice. Je pense qu'elle figure déjà plusieurs fois dans mes collections. 

Ce mardi, alors que je traverse une partie de Paris en balade avec le fiston, la lumière d'un jour d'hiver ensoleillé mais froid, l'arbre nu, lui donnent une beauté particulière ; un éclat.

[mardi 30 décembre 2014 10:52]

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