Toute première fois tou-toute première fois tou-toute première fois tou-toute première fois a-ha
06 octobre 2014
Jusque-là je m'en tenais à une sorte de stupéfaction incrédule, malgré des résultats numériques objectifs inscrits sur une feuille noir sur blanc et la confirmation d'un professionnel dont les années écoulées m'ont permis d'apprécier le sérieux et la fiabilité.
Puis à une certaine forme d'allégresse : j'étais enfin tranquille tout en ayant échappé aux éléments pesants. D'une certaine façon c'était aussi une première fois : jusqu'à présent dans ma vie j'étais plutôt la personne qui se mange tous les effets secondaires possibles d'un traitement ou d'un état donné. Voilà que là, pas. C'est sans doute lié (et pour les causes et pour leur absence de visibles conséquences ou qu'elles furent masquées) au chagrin subi l'an passé. Une absence violente a rendue soudain obsolète ma capacité à devenir encore parent, même si de toutes façons trop âgés et déjà amplement pourvus de descendances (2) telles n'étaient pas nos intentions.
Claude m'écrit "ça arrive chez les danseuses" - voilà un des plus beaux compliments que l'on m'ait jamais fait - ; il est vrai qu'en étant archi-pas douée avec des difficultés de coordination monumentales (1) tout au long de ma vie d'adulte fors les grossesses et quelques maladies et l'hiver dernier la dèche, j'aurais dansé avec la plus grande régularité. Et qu'à force je suis passée de dramatiquement nulle à simplement mauvaise. Ce qui, vu de l'extérieur ne ressemble en rien à un exploit (il suffit de me voir sur une musique peiner), est une des plus grandes fiertés de ma vie : grâce à une prof de haut niveau et patiente je suis parvenue à m'extraire d'une impossibilité, à créer les connexions neuronales nécessaires (hélas il en manque) à force de m'acharner.
En attendant ce fut ce week-end la première fois d'amour sans précautions, vraiment la toute première car au siècle dernier dès le premier garçon j'avais fait attention. Et ça ne changeait rien à l'affaire, mais c'est seulement à ce moment-là que la prise de conscience a eu lieu qu'une étape de vie était belle et bien achevée et qu'une autre, plus insouciante sans doute (3), s'ouvrait.
Ça n'est sans doute pas (si) anodin.
PS : Pour les moins de vingt ans que ce billet pour l'instant ne concerne pas, le titre vient d'une chanson à succès de Jeanne Mas (1984) (si un des symptômes de l'autisme asperger est de savoir par cœur trente ans après toutes les paroles des chansons à succès d'une époque ancienne y compris et surtout de celles dont on se contrefoutait et qu'on n'écoutait jamais exprès, je suis aspie à n'en pas douter)
(1) D'où enfant ma prédilection pour le foot : que les pieds.
(2) Si ça tombe ... non, rien. Le vrai écart entre hommes et femmes d'orientation hétérosexuelle est là : les hommes peuvent très tardivement devenir à nouveau pères. Qu'est venu stimuler le viagra.
(3) et moins soumise à l'anémie, mais ça, wait and see. J'ai trop peur d'être déçue.
141005 1859