A brand new old weblog
13 octobre 2014
Il était temps, et de préparer le festival de cinéma d'Arras, trop longtemps que je n'ai pas fait de cure de films (1) et de reprendre à la BNF le fil de mes (ré)visions d'œuvres intéressantes.
Sur l'élan, j'ai enfin adapté l'aspect de mon blog dédié aux nouveaux modes de consultation.
J'espère que ça sera plus lisible. Je regrette un peu que ça soit moins riant (comme mon existence à présent ?).
J'ai été surprise de constater que ce blog-là aussi approchait des dix ans. Assez peu étonnée, en revanche, de mesurer combien beaucoup de films vus j'avais oubliés. Qu'il s'agisse de livres, musiques, films ... il serait intéressant d'établir chaque année une liste d'œuvres que l'on pense qui vont nous rester et de la confronter avec une liste qu'on tenterait d'établir à la mémoire dix ans plus tard de ce qu'on a vu, lu, entendu.
Il est étrange pour moi de retrouver des écrits d'avant ma période des tourments, j'ai gagné en liberté, en condition physique, en détermination. J'ai infiniment perdu en confiance (en l'autre et, à force d'être quittée, en moi) et ressens fort une déperdition d'énergie liée aux absences, au vide qu'elles laissent qu'il faut seule combler. C'est bizarre pour moi d'héberger à la fois aussi forts un sentiment de réussite (voire : d'avoir réussi un exploit) et d'échec : être parvenue à me libérer sans que ma petite famille et moi nous retrouvions sans toit, d'un emploi qui m'aliénait, pour accéder à un métier qui me convient, dans lequel certains de mes défauts (lire entre tout le temps et sans arrêt et éprouver le besoin impérieux de partager mes "découvertes") sont des atouts, et ne pas arriver à dégager assez de temps et d'énergie pour écrire, malgré un job à temps partiel dépourvu de stress résiduel (2).
Bon, si personne de ma famille ou de mes proches amis ne meurt (ce fut le cas en novembre 2013), ne tombe malade, ne perd son emploi pendant cette période-là, j'espère parvenir à avancer ce roman de vie de festivalière entamé l'an passé. Et en faire quelque chose qui se lit en souriant, même si le fond de l'air de l'histoire restera chagriné.
L'outil de travail, en tout cas, est fin prêt.
(1) C'est quelque chose de particulier lorsqu'on est cinéphiles de s'immerger à raison de 3 films par jours (ou plus) dans ce qu'on aime, surtout lorsqu'on choisit à dessein des films qui font voyager. Un peu de la même façon que tant qu'on n'a pas traversé les mois de réveils nocturnes que nous inflinge un bébé on ne sait pas dans quel état ça met.
Moi qui ignore l'ivresse, l'imprégnation cinéphilique est le meilleur mode de déconnexion que jusqu'à présent j'ai trouvé. On peut ensuite reprendre pied dans sa vie de tous les jours comme si l'on était partis loin et longtemps. Seul inconvénient : ce n'est physiquement pas très reposant.
(2) Encore que. L'épisode récent de grosses ventes d'un essai qui véhicules des valeurs déprimantes me plombe bien au delà des heures face aux acheteurs. Si Modiano n'avait pas sauvé l'honneur, je me serais enfoncée dans un épisode dépressif.