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"C'est l'ultra-moderne solitude"


C'est ce vers d'une chanson de Souchon qui me trotte en tête quand je pense à cette micro-observation que j'ai faite. Elle ne s'y applique pas totalement.

Mais pourtant.

Il est clair que depuis que je travaille dans les beaux quartiers cette partie de la ville me fournit en objets ce que mes revenus ne me permettent pas d'acheter. Pourtant je n'en fais pas un système ; je me contente en photographe du quotidien d'être attentive à ce que le hasard et les trop-riches (1) ont décidé de jeter. Je ne prélève que ce qui tombe dans nos usages familiaux (en particulier la bonne taille de vêtements), laisse tout ce qui peut être plus utiles à d'autres aux autres. Ainsi un chaud manteau d'homme, récemment, et qui pourra servir à quelqu'un qui en a davantage que nous besoin. Je récupère en revanche sans scrupules la papeterie, des meubles petits, des bouquins. Récemment un sac à main - je me suis rendue compte lors d'un mariage récent qu'il m'en manquait un -.

Ce matin un sac à dos qui m'attendait dans le RER sous le siège d'en face. Vide. En bon état. Pourquoi diable avait-t-il été jeté là ? (2)

Il y a quelques années, une de mes amies choristes m'avait impressionnée par la méticulosité qu'elle mettait à déchirer un courrier administratif ou publicitaire qui encombrait sa sacoche de travail un jour qu'en ma présence, cherchant un document utile elle en profitait pour s'alléger de ce qui ne l'était pas. C'était pour le jeter dans la poubelle sur le quai d'un métro. Devant la question que posaient mes yeux, elle s'était justifiée : On ne sait jamais qui peut récupérer. 

C'était avant La Kriz, à l'époque les glaneurs systématiques et organisés n'étaient pas si courants. Cette amie n'était équipée d'aucune notoriété. J'avais trouvé ses précautions un tantinet excessives.

Et puis récemment, voilà qu'à un vide-maison impromptu que s'organisent à titre individuel les habitants des beaux-quartiers je récupère, parce qu'un magazine m'intéressait, le sac qui le contenait. D'autres sacs contenaient d'autres choses que j'ai laissés aux récupérateurs qui en font leur métier. Dans celui que j'avais prélevé, voisinaient quelques menus objets. Un agenda d'une année antérieure et non utilisé. Des feuilles. Quelques stylos qui fonctionnaient. Mais je l'ai vu plus tard de même que la présence de quelques autres papiers sur lesquels figuraient l'adresse et le nom de qui s'était débarrassé (3).

Son nom ne m'était pas inconnu. En deux minutes trente sur le premier moteur de recherches venu j'avais la confirmation de son métier et de pas mal de choses le concernant. Je n'ai pas approfondi, j'ai mieux à faire de ma vie. Tout ce qui m'intéressait c'était la lecture fournie, de quoi écrire et deux ou trois bricoles que leur précédent propriétaire semblait désormais dédaigner. Mais il aurait pu mal tomber. Sur quelqu'un qui aurait avec lui un contentieux à régler. Sur un(e) journaliste qui flairerait le scoop. Sur quelqu'un qui cherche à tirer profit. Les moyens actuels dont nous disposons peuvent faire de chacun de nous un mini-espion. Avec dix ans d'avance ma camarade de chorale avait raison. Jetez ce que bon vous semble, mais si vous le déposez en pleine rue hors du circuit des ordures ou des encombrants (4) évitez de laisser traîner ce qui permet de vous identifier. 

J'ai été tentée de lui envoyer pour le magazine un mot de remerciement mais le moteur de recherche ne stipulant pas s'il a ou non le sens de l'humour, j'ai préféré éviter de potentiels ennuis.

Ce n'est pas la première fois que je me trouve par inadvertance en possession de documents que la personne concernée n'aurait sans doute pas souhaités divulguer. Il y a quelques mois il s'agissait d'une enveloppe contenant des feuilles de remboursements médicaux avec copies des ordonnances et des résultats, qu'une clinique envoyait à un centre d'examens (ou l'inverse). Je préfère supposer qu'elle était tombée accidentellement d'une sacoche de coursier. Les dates étaient du jour ou de la veille, ce n'étaient pas des archives dont on s'était débarrassé sans les broyer. Certains noms étaient lisibles, certains diagnostics se pigeaient - du moins pour quelqu'un comme moi qui accompagne et a accompagné des patients et par ailleurs a hérité d'un petit défaut de santé -. Il était facile de capter qu'un grand ponte de la finance spéculative (5) s'apprêtait à passer sur le billard pour un pontage coronarien. Ce qui aurait fait mauvais effet - sur les actions de son entreprise - si ça s'était su. Ou su avant de savoir et faire savoir que oui il avait dû s'absenter mais qu'il était hors de danger. J'ai pris mon plus beau vélib et je suis passée déposer l'enveloppe à la clinique concernée. Depuis le début de ma vie je fais toujours ce que j'aimerais que d'autres fassent si j'étais moi-même concernée par une erreur, un dysfonctionnement, un danger. Mais qui raisonne encore ainsi, bon sommeil et vieille école de si désuète honnêteté ?

Tout se passe comme si chacun était isolé au point de ne plus savoir que d'autres peuvent interagir sur nos traces matérielles. Étrange époque de hautes grilles, codes, surveillance et blindages mais qui d'aller trop vite, de vouloir sans façons se délester laisse tant filtrer.

En attendiant que vous perdiez une part de désinvolture, merci pour les stylos et l'élégant papier.

 

(1) Pour gaspiller ainsi et jeter du (presque) neuf c'est qu'on l'est trop, non ?  

(2) Si parfaitement vide que je ne le pense pas le fruit d'un vol, auquel cas il resterait des bricoles, un ticket de caisse quelconque, ou de métro, des mouchoirs en papier ... Non, on aurait dit que son propriétaire ayant trouvé mieux avait transvasé ses affaires et laissé là l'ancien. Peut-être que son défaut est de n'être pas étanche.

(3) ou du moins de la personne qui s'était débarrassée de ses affaires. Après tout, j'étais peut-être tombée sur le tombeau ouvert d'une rupture, trop peu soigneusement trié.

(4) Dans ma banlieue c'est à un jour dit, chaque semaine. À Paris il faut appeler, on obtient un numéro qu'il faut accrocher aux objets qui seront prélevés sur rendez-vous.

(5) Parce que mon passé bancaire faisait que ce nom de patient ne m'était pas inconnu.


Les joies du zoom (et les apparences trompeuses)


Deux fois deux photos, prises avec et sans. Indépendamment de tout ce que permettent nos outils numériques comme manipulations, ne jamais croire une image sans rien savoir d'elle. C'est ce que nous montre de façon bien plus sérieuse, ce tumblr de Le_M_Poireau dans lequel il reprend les photos sans l'article qu'elles illustraient. Et où l'on voit qu'à moins de connaître déjà le sujet on est la plupart du temps bien incapables de les comprendre (je crois que c'était la chaîne Euronews qui passait, passe peut-être encore, d'intéressantes séquences filmées de "no comment")

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Une femme dans le fleuve

(et un malheureux courageux)

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J'ignore si j'avais déjà remarqué cette plaque qui figure à Saint-Michel tout près de l'un des accès du RER C, puis oubliée ou tout simplement jamais vue.

Mais je me dis que pour sauter du pont dans la Seine en février (1) il fallait bien du dévouement ou que la femme fût belle.

La formulation de la phrase explicative m'a laissée songeuse. En peu de mots tout y est dit. Mais avec une emphase qui déplace le projet : lorsqu'on porte secours au péril de sa vie, je ne crois pas qu'on pense qu'on la sacrifie ; il me semble qu'on répond dans l'urgence à une situation de grand danger, selon le degré d'altruisme que l'on a en soi d'ancré et une conscience plus ou moins réaliste de nos capacités.

(Et cette pensée déplacée (au moins dans le temps) qui m'est venue en lisant : à l'ère des téléphones portables aurait-il sauté ? N'aurait-il pas plutôt appelé les pompiers ?)

 

 

(1) Non seulement l'eau doit être glaciale mais c'est l'une des périodes de l'années où le fleuve a le plus de courant est le plus tourmenté. 

 

 

 


Instantané(e)


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J'aime ces photos de rien du tout qui viennent comme ça pouvait, une idée de départ (ici : garder une image de la grande bâche détendue qui offre un long drapé), tout autre chose à l'arrivée (elle n'est que secondaire), mais qui donne une sensation de la ville telle qu'elle est. Hic et nunc.

La grisaille de Paris typique, les bouquinistes sur les quais (1), une femme alerte au pas décidé. Un scooter qui surgit à l'instant précis de la prise de vue, typique de la circulation en 2014 à Paris, de même que de son pilote l'air tendu.

Seul le tee-shirt de l'homme indique que le temps était doux.

 

(1) Je me souviens d'une virulente méfiance de mes parents à leur égard et qui m'a toujours semblée sans objet. S'étaient-ils faits dans leur jeunesse arnaquer ?

 

 


Take a break in the rush


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C'est un instant amical volé à la course quotidienne, un bref impromptu puis c'est reparti chacun(e) dans sa vie, nos vies si remplies. Je prends la photo en repartant, un peu comme on trinque à l'instant et pour l'épingler, qu'il ne s'enfuie pas ou pas déjà dans le néant mémoriel. Qu'il reste encore un peu afin de tenir chaud.

[merci indirectement à Kamel Daoud et à son éditrice, qui ont permis cette parenthèse]


Mon frère

Via l'ami Poireau breton je suis tombée hier soir sur cet article : 

Did people jump from the WTC towers on 9/11 because their rooms were on fire [...] ?

et je me disais que si je devais me poser une question relative à ce type de situation (1) - pour moi il est évident que l'animal humain fuit le feu et l'asphyxie quitte à mourrir d'une chute - se serait plutôt Who would you call (si ton téléphone fonctionne encore) ?

 

(1) Je crains que les faits guerriers actuels ne nous rendent la cible d'une nouvelle vague d'attentats - États-Unis ou vieille Europe -, sans même parler des cas de jeunes égarés qui avec un flingue tirent sur des passants ou de malheureux visiteurs de musée, histoire de dire J'ai pas pu aller guerroyer en Irak en Syrie, je fais mon petit massacre pépère à domicile.

 


Son frère

 

(Je ne sais plus si je n'ai pas déjà partagé l'article ou un de ses cousins ni écrit sur le sujet)

C'était un des hiérarchiques les plus sympathiques que j'ai eu du temps de l'"Usine". Il était assez réglo, dans un milieu professionnel où l'hypocrisie régnait. Ne manquait pas d'humour. Figurait dans le Who's who (ou plutôt sa femme d'illustre lignage). 

Son plus grand défaut était d'aimer dans les programmes synthétiser tout à l'outrance (par exemple les constantes dans une formule qu'il agglomérait ce qui ne permettait plus de piger d'où le chiffre final venait) ce qui rendait les modifs après lui difficiles - il commentait fort peu -.

Il avait quelque chose dans son humour et un certain sourire en coin qu'il émettait parfois, de Daniel Pennac.

Mais ce jour-là il ne souriait pas. 

Il n'a pas non plus cherché à masquer. Il a dit directement, l'avion qui a été abattu, mon jeune frère était dedans. Puis il a essayé de bosser normalement. Dans les jours suivants il a eu quelques temps d'absences. Je me souviens d'avoir tenté sur les tâches qui m'étaient confiées d'être particulièrement irréprochable sur la période et de faire vite pour avant son retour même si on avait un peu de marge dans les délais. J'étais enceinte et dans les malaises des trois premiers mois. Ce n'était pas évident pour moi.

C'était le 19 septembre 1989 pour l'avion détruit, je suppose que c'est le jeudi 21 qu'il a et qu'on a su. Je le revois au secrétariat, là où l'on prenait le café avant d'entamer la journée. Il avait choisi d'en parler une fois clairement devant tout le monde. 

Le frère se prénommait Jean-Luc et il avait 30 ans. Ça n'est pas l'âge de déjà mourir lorsqu'on n'en a pas l'intention.

Pour autant qu'il m'en souvienne, ce fut vite évident qu'il s'agissait d'un attentat et ça surprenait car ce n'était pas lors d'une période durant laquelle ils étaient fréquents. C'était arrivé comme ça, et dans ces cas-là on ressent d'autant plus l'injustice de faire partie des gens frappés ; qu'elle le soit ou non l'absurdité semble encore plus grande quand la violence aveugle est isolée.

Il n'a pas cherché a faire autre chose que continuer à bosser. Par moments il écourtait une réunion, ou demandait s'il s'agissait d'une séance de travail à deux qu'on revienne un peu après. Ou il tombait silencieux quelques minutes. Je respectais son silence. Avec l'expérience que j'ai à présent, dans la même situation je tenterais de l'inviter à parler (sans insister s'il n'y tenait pas).

Même si je n'avais pas connu quelqu'un de directement concerné, cet attentat m'aurait marqué : entre 1986 et 1988 j'avais pris souvent des vols UTA vers l'Afrique et pour en revenir. Mon amoureux (1) y faisait son service "militaire" en tant que VSNE au Burkina Faso. Alors je me disais qu'à un an près, j'aurais pu être parmi les passagers. D'autant plus qu'une fois une erreur d'aiguillage (pour les avions dit-on comme ça) avait transformé un Ouaga - Paris en un Ouaga - ? - Niamey - ? - Niamey - Paris et qu'au lieu d'arriver un soir tard et de reprendre le boulot le lendemain j'étais arrivée au matin tout juste à temps pour, au bord du malaise d'endormissement, aller bosser directement. Et nous avions sans doute survolé lors du périple le coin de Ténéré confirmé.

On prenait soin de choisir nos vols sur UTA plutôt que sur Le Point-Mulhouse beaucoup moins cher mais tellement hasardeux. Le risque semblait la panne et non pas l'attentat.

Alors lire cet article et voir que l'association des familles des victimes reste active encore longtemps après, ne me laisse pas indifférente. 

On est en 2014, presque à la date anniversaire. C'était il y a vingt-cinq ans.

 

(1) et actuel conjoint et père de mes enfants 


Comprendrai-je jamais ?

 

C'est à présent clair et net, je suis celle qu'on sédui(sa)it quand on est malheureux et qu'on quitte dès qu'on a trouvé mieux (ou qu'on ne quitte pas mais en pensant à l'autre quand même et plus qu'assez peu à moi).

Je sais que c'est pour partie lié à ma très ou trop grande stabilité : quand j'aime quelqu'un, sauf s'il vire raciste ou fou d'un dieu ou qu'il fait du mal dangereux à quelqu'un de mes proches, je ne retire pas mon affection. La perpétuelle fatigue m'impose une relation particulière au temps : je peux rester longtemps silencieuse non par désaffection mais par simple incapacité à faire sur une période davantage que le strict quotidien. Généralement je réponds aux lettres, aux messages, voire aux textos, à mes premiers jours calmes que le sommeil épargne. Il me faut donc des amis capables d'accepter cette irrégularité et surtout de n'y plaquer aucune interprétation - non, je ne boude pas, je passe simplement tout mon temps libre à partouzer avec la fatigue et le sommeil ou à faire du sport pour ne pas en mourir -. Pour cesser d'être irrégulière et par ailleurs parvenir à remettre l'appartement en assez bon état qu'on y invite, il me faudrait une longue période durant laquelle je sois à la fois relativement en forme et entièrement maître de mon temps. Je commence à comprendre que ça n'aura jamais lieu. De la même façon que j'ai intégré que je ne faisais pas partie de celles qui peuvent faire appel à une personne rémunérée pour dépoter le gros des tâches ménagères. Comme je n'ai pas renoncé à m'en dispenser - j'ai tellement mieux à faire sur mes temps sauvés -, et que personne n'a pris le relais, fors pour quelques-unes, la maison est un taudis. Ce côté "qui ne s'en sort pas", combiné à la fidélité mais mâtinée de moments d'absences, forcément lasse. Qui m'aime doit accepter que j'aie le sommeil comme vigoureux amant. Pour personne ça n'est évident.

Il n'en demeure pas moins qu'être quitté(e) par une mise aux abonnés absents, un coin de mail où l'on me reproche de ne pas tenir compte de ce que j'ignorais (la nouvelle personne dans la vie de celle qui m'était chère), des bouffées de colère incompréhensibles et longtemps trop longtemps plus tard une cruelle confession, est à chaque fois dangereux. C'est se faire rétamer alors qu'on est en plein élan, que la relation n'a pas eu le temps de se dégrader des deux côtés, mais seulement d'un seul et que l'autre l'ignorait. C'est ne rien voir venir, se faire flinguer alors que sans méfiance, heureux de retrouvailles, on accourait. 

(quand il s'agit d'amour, je ne parle même pas du désir massacré).

Une seule fois j'ai été quittée proprement, l'amoureux logeait loin, avait fait le voyage pour me dire Voilà, j'ai rencontré quelqu'un et c'est sérieux, on a un projet de vie commun (1). Quand la plaie est propre, la blessure, même profonde finit par guérir, ne s'infecte pas. J'ai mis sept ans, j'ai cru mourir, mais je ne crois pas avoir conservé de séquelles et j'en garde la pratique de la danse, si importante pour moi, et d'une langue étrangère qui du fait de mon métier de maintenant me sert à nouveau parfois.

Il a cependant bien fallu constater, qu'il s'agisse d'amour ou de très grande amitié, qu'une attitude respectueuse de la part de qui quitte était plutôt rareté.

Alors je me demande toujours ce qui se passe dans la tête de ceux qui plantent l'autre sans le dire, ou par un déni, ou en se mettant à faire n'importe quoi devant la personne qui elle n'a pas cessé de les aimer et ne comprend pas. Et ce d'autant plus qu'il s'agit d'êtres d'exceptions que qui les connait généralement apprécie et n'imagine pas un seul instant se comporter ainsi. Des personnes auxquelles on donnerait les dieux de tous les monothéismes sans confession.

Comme les lundi sont mes dimanche, j'ai profité de mon jour de "repos" (en fait depuis ce matin je lis pour le travail ou je tâchesménagère, n'ai fait la pause que tardivement) pour lire un peu les blogs persistants. Et voilà que William, que du temps des blogs il m'arrivait de croiser et que ma totale ignorance des stars de maintenant aura fait rire souvent, m'a fourni quelques éléments de réponses : 

- Toujours pas bien compris ma leçon (visiblement) (au passage : c'est vraiment bien écrit ; à l'os)
- Condamné à faire souffrir

qui bien sûr débouchent pour moi vers d'autres questions, mais non sans avoir au passage éprouvé une once d'apaisement. ne serait-ce que de me sentir moins seule dans le peuple des désaffecté(e)s sans comprendre. Et de cesser de se demander ce qu'on a fait ou dit ou pas fait ou pas dit qui a conduit l'autre à nous traiter ainsi. 

J'aime qu'il ne se cherche pas d'excuses. Il constate. Il s'en veut. Mais il voit bien qu'il ne peut s'empêcher de récidiver. C'est au moins éviter le déni et faire preuve d'honnêteté. Un premier pas peut-être vers un comportement un jour qui ne blessera plus d'autres qui ne le méritent pas.

Merci William.

 

 

 

(1) qui d'ailleurs est mené à bien - et ça aide de se dire qu'on n'a pas été quitté pour rien ; de même que d'être quitté(e) pour quelqu'un d'exceptionnel (je pense à madame A.) et qu'on voit heureux dans son nouvel amour ou sa nouvelle grande amitié (2), console un peu -, et effectivement ni de religion, ni de milieu social, ni d'intelligence et de capacité de travail je n'étais lors du premier amour à même de faire le poids. Et nous n'aurions pas été heureux de trop de différences fondamentales, une fois que la folie de l'amour aurait reflué.

(2) Quel étrange luxe c'était d'avoir un documentaire pour en attester. Ne pouvoir alors que se dire Mektoub et souhaiter Mazel Tov à la nouvelle personne de celle qu'on aimait tant, tant nos comportements semblent condamnés à se répéter. Tu séduis. Je console. Tu vas mieux. Tu quittes. Je survis.