Les photos du mariage à Clohars-Carnoët
Inquiétude pour la Maison des Écrivains

Tant mieux pour elle (rire intérieur)

 

Évidemment ce n'est pas un bel homme qui m'a adressé la parole après m'avoir fixée (ce dont je n'avais pas été plus que ça consciente sans doute précisément pour cette même raison) mais une dame d'un âge certain de mon âge et qui me dit Pardon j'ai cru reconnaître de profil quelqu'un mais elle ne s'habille pas du tout comme vous alors ça m'étonnait.

Je me suis efforcée de répondre par une brève aimable amabilité. À l'intérieur je sentais le fou rire monter. Il est vrai que n'ayant rien prévu d'autre qu'être au calme à écrire, j'étais vêtue en mode "tombé de la pile", confortable, adapté et à la clim et au temps que dehors il faisait. Ce qui donnait : 

- des chaussures d'été en toile, neuves, toutes simples, trouvées dans la rue et qui m'allaient comme à Cendrillon son escarpin ; deux fois cette année que je trouve des chaussures parfaites - trois en comptant une paire qui n'est pas pour moi -, je vais finir par me demander ce que ça peut signifier.

- un tee-shirt d'encombrants d'il y avait longtemps et donc doublement hors mode (sans doute jeté car il ne l'était plus) ;

- un pantalon d'une marque sportive (mais pas de survêtement : une belle toile de coton) d'une coupe assez street-dance et que j'ai depuis depuis depuis ... allez, mettons 10 ans ;

- un gilet un peu trop grand, terriblement doux, sans doute prévu pour homme, trouvé aux encombrants récemment. État neuf. Soit il s'était mis à déplaire, soit il n'était pas à la bonne taille ou possédé par quelqu'un qui soudain avait grandi.

L'ensemble était complété par ma sacoche d'appareil photo. Je ne sais pas pourquoi mais dans cette société une femme n'est pas censée prendre des photos quotidiennes. Et les hommes ont des poches assez grandes pour pouvoir y tenir un appareil plat. Je n'ai pas un très gros appareil mais j'ai besoin d'un sac pour qu'il y soit.

Bref, un ensemble qui devait donner une allure Deschiens-Sport Technicienne que ne devait certainement pas avoir la connaissance de la dame à la mise bourgeoise et très comme-il-faut-pour-son-âge qui se tenait devant moi. 

Et je pensais si fort "Tant mieux pour elle", envers cette personne qui me ressemblait de profil mais savait s'habiller, que j'en ai eu les larmes aux yeux de me retenir de rigoler.

J'avais quand même une fort jolie veste, un vêtement de créatrice et qui allait bien avec l'allure "dance" du pantalon, achetée à La Rochelle il y a presque ou dix ans. Il faut toujours que subsiste un petit chic, c'est Maria Callas qui disait ça. Tout n'est pas perdu.

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