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Le code cul erre


Tu as fait des frais de lingerie pour ton nouvel ami - il est trop tôt pour parler d'amour, mais tout va bien au lit -. Ce n'est pas trop ton truc mais l'époque est dans l'apparence, et puis tu n'aimes pas porter pour l'un ce qui plu à l'autre, une façon de rêver en démarrant même pour les petits habits avec du neuf que cette fois-ci enfin ça se finira bien et pas par une mise en silence ni un Contente-toi d'être une amie, j'ai trouvé mieux, voire un aveu de 15 ans vieux, Depuis tout ce temps-là ce n'était plus toi (1). 

Bon, tu n'as pas changé, faire du shopping pour toi est une immense corvée, sauf quand il s'agit de chercher le bon vêtement pour un bien-aimé et qu'il contient du temps et des rires partagés. Tu es donc allée au bout de ta rue : une marque de lingerie et vêtements d'intérieurs, puis vêtements généraux - mais c'est la lingerie qui l'a fait connaître, y a posé son siège social il y a plusieurs année et une boutique garnit le rez-de-chaussé. Plus d'une fois sortie sans écharpe, sans bonnet, ou avec un pull trop léger, tu t'es rendue compte que ça n'irait pas pour affronter la journée et au passage tu t'es rééquipée car le temps pressait et qu'il était trop tard pour rebrousser chemin. 

Mais cette fois ce sont des sous-vêtements que très volontairement tu achètes. La vendeuse t'annonce que si tu as un smart phone en captant le code QR reproduit qui en motif dans la dentelle, qui sur l'étiquette, tu pourras accéder à un texte d'une page écrit par l'un ou l'autre des plus fameux écrivains. Tu as vaguement pensé On n'arrête pas le progrès, mais tu n'avais que le futur rendez-vous en tête et ça ne t'a pas outre mesure tracassée. Tu n'as même pas pensé à demander si le choix était aléatoire ou par couleur, modèle ou taille. Pour le rouge j'aurais du Barbey d'Aurevilly, pour le noir du Stendhal. Et si je prends ce "chair" vieillot, aurais-je un brin de Bovary ?

Voilà, tu es dans ces moments où ça plane pour toi, c'est l'euphorie des débuts de quand les corps exultent et que l'intendance ou la famille ou les dettes les chômages les poubelles à descendre les fuites d'eau les rages de dents la personne qu'on aimait avant et un peu moins maintenant mais qu'on ne veut pas blesser n'ont pas encore tout fait capoter. L'avantage de l'âge c'est qu'on sait que ça ne saurait durer.

Alors on profite, joliment habillée, sexytudinellement dévêtue, et que le moment soit parfait.

 

*            *            *

C'est en ramassant ton panty (2) après les instants extatiques que l'homme s'amuse, C'est quoi ce code sur ta culotte ?, saisit son téléphone, des fois qu'il y ait une pub avec une longue blonde aux jambes interminables, vu que sur ces points-là, avec toi il n'est pas sauvagement comblé (3). Mais voilà que le clic fait apparaître un texte, Hé dis-donc c'est une histoire, toi qui aimes lire, tu vas adorer !

Tu sors propre et fraîche de la salle de bain au moment où il te tend l'appareil avec le texte dessus, 

C'est un extrait de quoi ? demandes-tu en le saisissant. Tu t'attends à Hugo, au torride Apollinaire, à l'insaisissable Rimbaud, quelque coquinerie de ces gars-là. 

Et vlan.

Le texte est de mots d'amour qui un temps furent pour toi, celui qui l'a écrit n'est autre que celui qui te quitta et qu'il t'aura fallu des mois non pas pour l'oublier, c'est impossible, mais pour parvenir à retrouver le chemin du désir. C'est peu dire que la magie du moment amoureux vient d'être vachement brisée.

(version 1)


*            *            *

 En dégrafant ton soutien-gorge d'un geste délicat (4), l'amant s'aperçoit que le motif de la dentelle fait code, la curiosité commune l'emporte sur la hâte sensuelle, vous supputez un jeu coquin, il attrape son téléphone, oubliant que le temps des ébats vous aviez tout éteint, prend quand même le temps de rallumer pour voir, bipe, semble déçu du résultat, C'est un texte, annonce-t-il un parfum de dépit dans la voix.

- Ah oui ? Fais-voir demandes-tu émoustillée, tout en espérant qu'il ne déb que le récit sera bref et bon.

Et voilà que c'est une histoire coquine et tendre, d'une page, écrite avec élégance par un bon copain, mais que ça fait bizarre de le retrouver là, en cet instant, comme s'il venait se joindre à vous - alors que votre relation n'est absolument pas amoureuse, tu connais sa femme, ils semblent très heureux, tu n'as jamais rien imaginé d'érotique, le lire alors et maintenant t'y oblige et ça te gêne un peu -.

L'amant n'a rien perdu de ses intentions, et tu as vite reposé le téléphone mais c'est toi qui d'un coup n'es plus tout à fait là, qui as changé de registre et te sens toute calmée, sortie du vif du sujet. Ce qui ne convient pas.

(version 2)  


*            *            *

 

(1) entres autres exemples glanés dans ma propre vie ou pas très loin ailleurs.

(2) toujours en littérature anticiper les retours de mode. #lettresàunjeunepoète

(3) mais tu as les attaches fines et les muscles harmonieux.

(4) Rêvons un peu.

 


*            *            *

Tout ce qui précède n'était que fiction, vous vous en doutiez.  Sauf que très prochainement ça sera techniquement possible, hélas pas tant pour les ébats que pour le code consultable (il sera sans doute fourni à part, j'ai simplement poussé un tantinet le concept).

Après mars et sa rubrique (que j'écrirai quand je serai capable de le faire en ne pleurant que de rire) Quand vous êtes libraire ne tombez jamais amoureuse d'un écrivain (5), je sens venir septembre avec cette constatation : Aimer des fournisseurs de matières à code QR peut nuire ultérieurement à votre libido. 

Le vrai gag, ça ne s'invente pas, c'est qu'il y a un bon camarade parmi les premiers fournisseurs, sans parler des amies, et qu'il s'agit vraiment de la marque où je m'équipe pour cause de proximité et qu'elle n'est ni de luxe ni de vulgarité. Pour une fois le marketing m'aura fait marrer.(Quoi que)

 

(5) Qu'une amie du métier qui se reconnaîtra si elle passe, résume ainsi avec romantisme : On ne couche pas avec la marchandise.

addenda du 04 août : Le Monde en parle un peu plus tard.

 

 

 

 

 


Sport Soleil Sommeil

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Allez, tu peux bien l'avouer, tu aurais préféré Sex, Whiskies et Rock'n Roll, mais voilà, l'un est parti, l'autre a vieilli, tu as vieilli aussi, le travail fatigue et les congés des prolétaires sont faits pour récupérer.

  

Le cadeau du ciel fut le ciel (bleu) et les marées (bien coordonnées aux heures les plus chaudes et favorables d'une journée). Alors vous avez nagé, couru, joué au foot et dormi. Dormi comme des loirs. Dormi comme des dîners à moustiques. Dormi jusqu'à en avoir marre de dormir. Roupillé, pioncé, ronflé. J'ai même trouvé moyen de dormir en faisant autre chose et me réveiller amnésique de ce qui s'était passé (heureusement on m'a rassurée).

  

Nous avons lu. Bien et beaucoup lu. Mais pour moi lire c'est respirer. Alors est-ce que ça peut compter ?

J'ai porté quatre jours une robe d'été.

 

À cause de rêves fatidiques et d'avenir inquiété, le moral est moyen moyen revenu, mais le physique est retapé. Un brin l'amour.

Et la rage d'écrire.

C'est déjà ça.

Je remercie le soleil et les nuages absents.

 

[photo : Saint Germain sur Ay, le 22 juillet - une foule comme jamais -]

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La petite ville s'est vidée

 

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Pour cause d'emploi retrouvé, on ne saurait s'en plaindre, puis du retour sévère des problèmes familiaux de santé, vous n'étiez pas revenu dans la petite ville depuis décembre ou tout début janvier.

   

Alors ça vous a frappé, tous ces panneaux "à vendre", "bail à céder", "à louer" qui se sont multipliés. On a pensé à un effet d'aubaine : une "zone d'activité", vous savez ces hangars des périphéries, près des premiers ronds-points d'un patelin, déjà existante s'est beaucoup développée et certains commerces voire des bureaux y sont allés.

    

Vous supposez que des exonérations fiscales ou de cotisations ou des aides sont associées à ces implantations. En attendant et par exemple ce garage qui occupait près de la place centrale une belle surface est remplacé par un vide persistant P7200018 . L'emplacement du commerce que tinrent successivement tes grands-parents sert de simple vitrine de présentation (Ça me serre le cœur, grand-maman). On s'est dit qu'aussi des impôts avaient dû augmenter qui avaient précipité des décisions de relouer, quand laisser vide une maison qui ne coûtait pas grand-chose évitait les ennuis. Parce qu'il est certes logique que la génération de mes oncles et tantes et parents, peu à peu disparaisse, mais les familles maintenaient les habitations.

 

 

 

Que peut-être les Anglais qui avaient repeuplé la région depuis une quinze ou vingtaine d'années s'en étaient, c'est La Kriz, retournés.

    

Que c'était une impression fausse, que ces panneaux étaient déjà là, que vous ne les aviez pas remarqués parce que l'hiver le temps incite moins à se balader.

      

Puis un soir voulant saluer un oncle vous avez retrouvé un cousin. Qui lui aussi avait été frappé par cette évolution, lui qui vient plus souvent, qui est de la région.

  

Tu t'es souvenue que le village breton où tes amis ont trouvé leur havre de paix est atteint du même mal : des maisons vides ou rarement occupées, des "à vendre", des "à louer" ou autres floraisons de "bail à céder". Est-ce tout le fond du pays qui est en train de se vider, à force que le travail ne soit plus concentré qu'en grandes villes et que Paris aspire tel un tourbillon fatidique toute l'énergie vitale créatrice du pays ? Est-ce un effet des amortisseurs de crise qui auraient décalé la cause et ses plus visibles effets ?

  

Je n'ai aucune envie de rêver d'un retour à la terre, suis une citadine épanouie, ne supporte les vases-clos qu'en étant de passage, aime l'anonymat qui à mon sens protège. Il n'empêche qu'un pays fait de villes quasi-fantômes m'inquiète. Quelle est l'apocalypse que nous n'avons pas vue ? [photos : LHDP, juillet 2014]

addenda du 01/08/14 23h50 : Peut-être y aurait-il un lien avec ceci 


À quelque chose (petit) malheur est bon

 

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Deux ou trois certitudes : c'est un dimanche, en 1981, juin ou dernier jour de mai, le lendemain lundi commencent les épreuves du bac général, philo (je crois que ça commence toujours par la philo ?) et histoire géo. Je lisotais un peu de mon bouquin d'histoire. En fait mes seules révisions avaient consisté à rattraper mon retard en physique, des cours qu'en février, malade, j'avais manqués - sans pouvoir jamais vraiment les reprendre / comprendre après -. Je savais que je manquerais de temps pour viser et réviser, j'avais donc choisi de combler mes lacunes et pour le reste d'essayer d'être en forme (mon problème éternel) et de faire sur ce que je savais. Une incertitude : j'ai l'impression que le film fut diffusé en fin d'après-midi et non pas en soirée, ce qui m'étonne un peu. Parce qu'à la télé, bon, il y avait LE film du dimanche soir et puis très tard un chouette film de ciné-club mais rarement regardable à cause du lundi et que le lundi on travaille ou on étudie mais on se lève tôt.

L'autre certitude dans mon souvenir c'est que c'est la musique du début du film qui m'a sortie de ma chambre (laquelle était contre la salle où se trouvait la télé). Merci Ennio. Et qu'ayant regardé deux ou trois images, j'ai éprouvé un irrésistible besoin de laisser mes cours d'histoire de côté.

Je suis tombée amoureuse d'Henri Fonda ou plus précisément je m'étais dit : si un jour je tombe amoureuse (ce que je jugeais peu probable) sans doute que ça sera d'un homme qui lui ressemblera. Je n'ai compris pourquoi que très longtemps après : c'est la silhouette mais pas seulement ; quelque chose dans l'équilibre du visage qui m'inspire confiance. 

Et puis au delà du côté parodique du film m'est restée cette pêche du personnage de Terence Hill, sa façon de faire le clown tout en étant intelligent et très sérieux dans ce qu'il préparait me convenait. 

Je me souviens à peine de la part épique l'homme censé être seul contre un nombre impressionnant de brigands, me reste l'accord entre eux, celui qui voulait se retirer, celui qui voulait se faire un nom.

Et surtout la petite histoire du moineau, de la bouse de vache et du renard. Grâce à la seconde qui ne ressemblait pourtant pas à un cadeau, le premier sera sauvé du troisième.

J'ignorais à l'époque que tout au long de mon existence je serais amenée à vérifier la véracité de l'adage que je transcris à la mémoire (pas retrouvé l'extrait) Qui te met dans la merde peut en fait te sauver.

Pour la photo, récemment, c'est ce qui m'est arrivé. Une sorte de cadeau par ricochet d'un mal qu'on m'a fait.

Ce dont je me serais néanmoins dans la vie fort bien passé serait d'avoir également si souvent vérifié la loi inversée : Qui te traite à merveille peut ensuite te mettre dans le plus grand danger (sans forcément l'avoir souhaité). J'en suis à quatre fois d'avoir connu ça, cinq en y adjoignant le mal que m'ont fait mes parents qui pourtant ne voulaient que mon bien, mais le voulaient trop bien. 

Ça commence à me lasser. À me rendre épuisée. Désabusée. Le plus minant est d'avoir à chaque fois qu'on l'accorde en entier sa confiance abusée. Jusqu'à présent seuls les bons amis, de ceux qu'on aime beaucoup mais qu'on ne dérangera pas la nuit, ne l'ont pas massacrée : accordée raisonnable à mesure de la distance qui est. De tous les tout proches, les amours, les familiers, seuls deux ne m'ont pas déçue, m'ont toujours soutenue, n'ont en rien cherché à abuser de ma gentillesse, d'une naïveté que je ne sais éviter. C'est sans doute ça devenir âgée. Comprendre enfin que sur personne, pas même soi, on ne peut compter. 

Tentons donc d'en rester à la loi première, de supporter, stoïque, les emmerdes, savoir qu'au fond elles peuvent aider et que le train qu'on rate est peut-être celui qui s'en va dérailler. Veiller à ne pas manquer les occasions de remarquer qu'à quelque chose malheur est bon.

  

[photo que techniquement je n'aurais pas pu prendre l'an passé, sans pour autant avoir démérité]


La Normandie ne vaut pas le Mexique mais ça y ressemble un peu

 

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1/ Manque à mon bonheur le "Joseph" de Marie-Hélène Lafon que je n'ai pas su me procurer à temps, ainsi que le livre de Véronique Aubouy et Mathieu Riboulet "À la lecture" qui tel un chat s'est caché à l'heure de quitter l'appartement clichois pour la maison normande de ma mère.

2/ Un ouvrage du lot n'est pas vraiment pour moi, du moins pas dans l'immédiat, saurez-vous trouver lequel ?

Entre ça et quelques travaux de débroussaillage, me baigner si ça peut, courir jusqu'à Lessay (j'aimerais) et jouer au foot, écrire une nouvelle, je sens que de la semaine je ne vais pas m'ennuyer. 

PS : Je sais que je ne les lirai pas tous, probablement seulement ceux que j'ai empruntés et dois rendre rapidement. J'ai simplement envie d'avoir le choix. 

PS' : Internet via le wi-fi public d'orange, on ne capte presque rien d'autre et mon petit téléphone ne me permet même plus de touiter, donc pourvu que ça dure.

PS" : Le titre est un clin d'œil complice à quelqu'un qui se reconnaîtra (ou pas) donc ne cherchez pas.


Les toasts (rêve interrompu) (par la pluie battante)

 

Je tartine avec une consciencieuse application des toasts en nombre pour une réception. Nous sommes plusieurs, tous nous connaissons au moins de vue. C'est pour un mariage comme on faisait avant dans les milieux populaires c'est à dire à la bonne franquette, à la comme ça peut, avec la solidarité et chacun qui s'y met. Un traiteur ? Un restau ? Allons donc faut pas rêver.

Les autres tartineurs causent mais j'entends sans écouter, concentrée comme si c'était tout un art que de tartiner. Leurs voix forment un fond sonore plaisant, comme quand j'étais bébé dans mon lit et que je captais sans saisir leur sens les conversations des grands. J'ai toujours depuis trouvé des brouhahas de voix plutôt calmes assez apaisants (1).

Nous nous réjouissons de la fête à venir.

Et puis l'averse qui tombe à toute blinde - il pleut des hallebardes tu les entends tomber - dans ma rue de Clichy me tire du sommeil comme un animal mis soudain en danger. Le temps de revenir dans ma peau d'être humain abrité et qui n'a laissé ouvert que la fenêtre de la cuisine et celle des WC (pas trop grave si ça flotte inside, sur le carrelage on peut éponger), le songe s'effrite : je ne sais plus de quelle fête il s'agit, les visages s'estompent, j'ai déjà perdu qui. 

Et puis surtout, elle m'a privée de la fête, la pluie.

 

(1) En l'écrivant je me souviens que j'ai vécu pareille scène il n'y a pas si longtemps, pour l'anniversaire de mon amie Colette C.

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Question(s) sur image

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C'est une image qui accompagne un touite sans commentaire posté par quelqu'un qui quand il en met le fait je crois en russe. 

J'ai pris depuis les révolutions méditerrannéennes l'habitudes de suivre quelques comptes d'un peu partout qui me semblent provenir de personnes qui relaient de l'information. Limites du suivi : ma méconnaissances d'autres alphabet que celui issus du latin ; côté cryptique des outils de traduction automatique lorsqu'on ne sait rien.  Avantages : le temps réel, la curiosité éveillée, du coup aller au devant d'infos parfois peu relayées jusqu'au monde occidental.

Et l'avantage principal : être ainsi en permanence consciente que les choses ne sont peut-être pas tout à fait comme on nous les présente, apprendre lorsque j'ai le temps à recouper l'info. Si ça continue et que les librairies disparaissent alors que je dois encore gagner ma vie qui sait si je ne pourrais pas de re-re-convertir comme pigiste ; autoformée pour alimenter dans une agence les fils d'infos.

Donc voilà ce soir cette image et qui me semble intéressante, suffisamment pour qu'en scrolant (on dit comme ça ?) à toute allure ma TL je m'y arrête. 

Bien sûr je fais un petit coup de traduc automatique, sur le touite et ses réponses. Seulement voilà tous partent d'un pré-requis de savoir de quoi il s'agit. On sent que le sujet est polémique. 

Mais j'ignore qui il est.

Cet homme d'apparence accablée est pour le moins contesté. D'autres semblent au contraire l'avoir en admiration et pour l'occurrence en pitié.

Qui est-il ? Qu'a-t-il fait ? ou à tout le moins De quoi est-il accusé ? Menacé ?

Je devine sans peine puisque les touites sont russophones (1) qu'il s'agit de quelque chose qui concerne le conflit en Ukraine. 

Manquant de temps pour mener ma petite enquête personnelle, je pose la question à la cantonade. Une amie, grand merci à elle, me répond "Il est possible que ce soit Borodai [...]". 

Je suis les infos sauf aux jours de surmenage et de grand épuisement. Mais je les suis à l'écrit. Des photos aussi sur certains sites. Ça n'empêche pas de parfois passer complètement à travers de tels ou tels aspects. Je dis bien aspects. Par exemple j'ai fini par intégrer que William et Kate c'était un jeune couple des Royals d'Angleterre et qu'ils avaient un bébé. Pas du tout évident que je sois capable sur une image voire s'ils viennent à la librairie me demander un paquet cadeau sur leur achat amazon (2) de les identifier.

Je sais donc qui est Borodai, mais n'avais simplement aucune idée de ce à quoi il pouvait ressembler. 

Munie du nom je trouve assez rapidement la trace de la conférence de presse, et de ce qu'on nous dit qu'il s'y est dit. 

L'image seule ne suffisait pas. 

Il aurait pu tout aussi bien s'agit du conflit rejailli entre Israël et Palestine (3). Seule l'apparence physique non asiatique de l'homme accablé pouvait permettre d'écarter une conférence de presse au sujet du missile coréen (du nord) balancé récemment vers le Japon. Le décalage de jours excluait l'accablement d'un dirigeant d'une équipe nationale de football éliminée de la coupe du Monde brésilienne. En l'absence d'indication tout était imaginable.

On peut donc ensuite nous faire croire ce qu'on veut. Une simple image ne prouve rien. Jamais.

Et si elle semble évidente, il peut toujours s'agir d'une apparence trompeuse (4). 

Se le rappeler.

 

 

(1) À cette occasion je m'aperçois que je ne sais faire la différence entre le Russe et l'Ukrainien si tant est que. 

(2) Ça m'est réellement arrivé et j'ai supposé que le gars qui me demandait ça était au moins un prince de quelque chose habitué à être servi par l'intégralité du monde entier (et incapable de comprendre où était le problème). De quelle royauté ai-je fâché le dauphin ? (parce que bien sûr j'ai mis quelque condition, qu'il soit au moins client ; et le paquet, trop simple, lui a déplu)

(3) Si chargé et compliqué et brûlant que pour le désigner j'avoue hésiter sur les termes à employer. Ma seule certitude est que pour que des civils cessent de mourir d'un côté comme de l'autre, je rêve d'une paix. Pas une trêve. Une paix et qui se prolongerait. (et là quelqu'un me signalera que je suis une ressortissante d'un des pays qui vend les armes et que le RNB de ma patrie principale se porte d'autant mieux qu'il a plus de conflits ; et là je me sens impuissante et désespérée : nos sociétés de marchés nous rendent tous peu ou prou complices d'une somme de saloperies dont nous ignorons la portée).

(4) Je ne veux pas dire qu'ici ça soit le cas. Je parle en général.

 

PS : J'ai également reçu une autre réponse que celle de l'amie qui touitait, mais là aussi elle était rédigée comme si j'étais déjà informée de l'identité de l'homme à la tête entre les mains. Ce qui signifiait de façon implite que mon interlocuteur ne pouvait pas même imaginer, malgré ma question simple et directe, que j'ignorais pareil élément. Instructif.

PS' : Je me souviens de séquences sur Euronews (je ne regarde plus la télé j'ignore si cette chaîne existe encore) qui s'appelaient le "No comment" et consistaient en des images filmées en prise de son direct, aucun commentaire, simplement une indication de date et heure et de lieu (si mes souvenirs sont bons). Comprendre alors combien sans le commentaire on comprend peu ; mais qu'avec lui on peut nous faire croire ce qu'on veut. 


Une traversée de Paris

 

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Je profitais d'être en congés pour aller suivre mon cours de danse. Mes horaires de travail me permettent encore d'y aller une fois par semaine mais pour progresser c'est deux qu'il faut. La matinée avait été, comme l'essentiel de ma semaine passée, occupée à ci ou ça de petites choses à faire, celles qu'on reporte parce qu'on n'a pas le temps mais qui à force d'être reportées nous posent un peu problème. Démarches, vérifications médicales, entretiens des objets et les lieux, (tentatives de) rangements.

Je n'avais donc pas suivi avant de filer vers mon cours, les informations. En arrivant au métro j'ai lu sur un écran d'information que le trafic était ralenti ligne 9 pour cause d'un incident voyageur. J'ai trouvé étrange qu'il ne soit "que" ralenti puisqu'hélas d'ordinaire l'expression désigne un suicide ou une tentative. Méfiante j'ai pris à Saint-Lazare la 14 puis la 8 à Madeleine. J'allais à Bonne Nouvelle. Le réseau des transports parisiens a ceci de bien qu'une ligne défaillante peut souvent être compensée par un autre trajet possible. Alors que je sortais j'ai entendu que "Le trafic est interrompu ligne 9 à la demande de la police pour une durée indéterminée". Je me suis empressée de relayer l'info sur ce que je pouvais (FB) avec mon téléphone rudimentaire : je savais que des collègues de cours risquaient d'être sur le point de la prendre, autant qu'ils prévoient aussitôt une autre solution. 

Puis nous avons dansé. 

Le club de gymnastique où les cours ont lieu est plus vide qu'à l'ordinaire. Difficile de déceler ce qui provient des problèmes de transport d'un changement de direction du club (des cours ont été supprimés les nouveaux ne sont pas arrivés) des absences de vacanciers. 

Ce qui fait qu'à l'heure de partir nous sommes plutôt "entre nous" : personnes qui terminent qui la danse qui un entraînement personnel, téléphone éloigné ou éteint. Le rallumer après la douche pour d'éventuels appels personnels mais pas grand-monde pour se précipiter sur des infos. La station de métro est à deux pas, si c'est toujours fermé on le verra bien.

Et la ligne 9 est toujours arrêtée. Elle l'aura dont été au moins de 15h30 à 18h30. 

Je reprends mon itinéraire de consolation 8 + 14. À Saint Lazare sans qu'aucune explication ne soit donnée la 13 est surchargée en direction de Saint Denis comme d'Asnières. Je dois attendre la 3ème rame (sans distinction de destination car je descends place de Clichy pour passer voir une amie) pour pouvoir monter. À la 2ème une jeune femme juste devant moi s'est pris les portes qui violemment se refermaient alors que ceux qui descendaient avaient à peine eu le temps de le faire. Des gens ont dû l'aider pour qu'elle ne reste pas coincée. Elle était la première de la file d'attente de ceux qui comptaient monter.

J'ai entendu les mots "manifestation" me suis souvenue qu'il était question de protestation contre les tirs de l'armée Israëlienne sur Gaza, cette guerre qui semble si inextricable, si permanente, si perpétuelle, si désespérante : parfois une période de paix calme relatif surarmée, puis ça recommence d'un côté ou de l'autre.

--- parenthèse  ---

Je me souviens d'avoir pensé en 1995 quand Yitzak Rabin fut assassiné que tout espoir de paix était pour longtemps mort. Suis malheureuse d'avoir eu raison.

Par ailleurs mais pas si loin, il me semble qu'on n'a pas fini en Vieille Europe comme ailleurs de subir des conséquences de la chute de Mossoul devant les extrêmistes de l'EEIL. Je peux me tromper, n'ai rien lu ni su de concret, mais ils auraient récupéré à cet occasion quelque trésor de guerre (argents, armes ou munitions) susceptible de fournir des adeptes fanatisés dans le monde entier que je ne serais pas le moins du monde surprise. 

Les extrêmistes me font flipper de quelque dieu qu'ils se réclament pour s'arroger le droit de tuer, d'opprimer et de décider pour les autres - jolis spécimens franco-français débusqués lors du vote pour le mariage pour tous par exemple -. Croyez en qui vous voulez mais laissez le reste du monde vivre en tranquillité, semble un message impossible à faire passer. Quant au fait qu'une femme ne vaut pas moins qu'un homme, pas même en rêve. Les monothéismes ne valorisent les femmes qu'en mères ou martyr(e?)s. À nous faire regretter les joyeux dieux de l'Olympe et leurs très humaines luttes, faiblesses, qualités, intelligences et mesquineries, parmi lesquel les femmes n'étaient pas en reste et elles aussi solides déclencheuses de calamités.

Je schématise, je sais. Vieille humaniste qui aimerait tant moins de guerres, plus de paix et que l'énergie des humains soit par exemple consacrée à trouver des solutions pour sauver ce qui peut l'être d'une planète que nous avons mise en danger (1).

 

(1) En même temps si on se détruit tous à force de conflits, la planète sera de facto sauvée. Les blattes pourront témoigner de l'étrange espèce qui avait tout abîmé.

--- fin de la parenthèse ---

Pour l'heure je descends place Clichy au son d'un message de service qui indique qu'à son tour la ligne 2 est interrompue à la suite d'"actes de malveillance". Je me dis que j'ai bien fait d'écouter "my inner voice" qui m'a déconseillée de remplacer la 9 défaillante par du 4 + 2 changement à Barbès. J'avais été tentée, un instant.

De la même façon qu'en sortant du club de gym j'avais trouvé les Grands Boulevards animés (c'est samedi soir) mais sans rien de perturbant [photo de ce billet], je trouve la place Clichy en plein week-end d'été, touristes et terrasses bondées.

C'est après être rentrée de mon rendez-vous amical en vélib sous une pluie légère que j'ai appris qu'une manif avait été violente et qui n'avait pas même fini de dégénérer, des images circulent qui ressemblent à une guerre.

Puis que l'étrange fermeture prolongée de la ligne 9 était due à un braquage qui avait failli très mal tourner.

À l'heure où j'écris j'entends encore des sirènes de police vers le périph. En nombre inhabituel. Manquent seulement les hélicos.

L'ignorance m'a valu de traverser dans le calme, avec de simples perturbations de transports, un Paris dont l'après-midi et le début de soirée ont été violents et agités. À très peu près j'aurais pu être candidate potentielle à la réception d'une balle perdue puis / ou arrosée de lacrymos sans même être venue manifester. Quelques centaines de mètres, un quart d'heure.

Si je n'avais pas eu mes amis pour réagir sur l'internet à ce statut où j'indiquais la ligne 9 fermée, j'en serais peut-être restée (soirée bien remplie de veille de départ en vacances) à vaguement me dire qu'il y avait eu une manif vers les Grands Boulevards. 

Me rappeler de ce décalage entre la réalité générale, l'information qui en sort et le ressenti individuel de chacun qui sur place suit (si c'est encore possible) le cours de sa petite vie chaque fois que je lirai des sujets, des récits sur des conflits. Chaque fois qu'on me sollicitera pour témoigner de quoi que ce soit. On ne voit parfois qu'un morceau si partiel qu'il peut constituer un absolu contresens. Si je n'avais consulté ma messagerie, si je m'étais consacrée uniquement à mes bagages, la maison, les enfants et qu'on m'avait interrogée sur cet après-midi à Paris qu'aurais-je dit ?

Que c'était calme, qu'il y avait beaucoup de touristes, des soucis de métro, mais bon ça arrive, que c'était un beau et chaud jour d'été, un peu orageux en fin de journée. Je serais persuadée d'avoir eu une vue d'ensemble puisqu'ayant traversé presque tout Paris.

Alors qu'en fait il n'en était rien.

La vi(ll)e est quantique. 


Les Trucs 2000 d'avant l'Espace

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C'est un #spam reçu ce matin, ponctuellement pour des opticiens : j'ignorais que cette marque dont les réclames fleurissaient dans les années 70 (si je me souviens bien) avait survécu jusqu'ici.

Ça m'a rappelé cette grande mode qu'il y avait eu alors dans les baptêmes d'entreprises marchandes du 2000 à tout va. Lequel faisait alors futuriste, donnait une impression pionnière de grande modernité. C'était du temps où l'on imaginait qu'en l'an 2000 les véhicules personnels voleraient.

À mesure du temps, certaines ont disparu, d'autres je l'imagine se sont débaptisées, deux au moins (Sport et Optic) ont choisi de ne pas bouger, estimant sans doute qu'en attendant un peu leur -2000 fera vintage, donnera l'allure rassurante d'un "Fondé en ..." il y a longtemps (1). 

Quand dans les années 80, l'an 2000 a cessé de "faire moderne" pour s'approcher du "C'est demain", étaient apparus les "Espaces". Tout devenait "Espace-quelque-chose". Comme le disait en ce temps-là mon ami Frédéric, Bientôt une boulangerie ça s'appellera "Espace Pains" (2).

Il y eut dans le prêt-à-porter la mode des noms à rallonge qui était plutôt rigolote, quoi qu'assez présomptueuse et sans doute pas pratique pour les documents bancaires et administratifs. Ça donnait des La tête dans les nuages, Du pareil au même (qui existe encore je crois ?), Une femme est une femme, Un temps pour soi. Cette vague s'est calmé d'elle-même après quelques excès (et des dépots de bilans ?).

Ces derniers temps je ne sais pas trop, peut-être qu'avec La Kriz on créé moins de nouvelles marques, d'établissements. Ou on en revient aux inoxydables acronymes, voire on désigne dans l'usage par ses initiales un nom qui au départ se composait de deux patronymes réels ou inventés.

Et l'An 2000 sera bientôt signe de On existe depuis longtemps et on a su durer. Ô temps qui passe, ô temps passés.

 

 

(1) Il faudrait un billet spécifique pour les faux "Fondé en ..." qui fleurissent de nos jours : soit que la fondation réfère à celle d'une maison mère (mais la boutique sur laquelle c'est inscrit date d'avant-hier et encore hier ils peignaient encore le "F" majuscule), soit que ça soit complètement farfelu - qui vérifiera ? -.

(2) Si ça tombe, comme avec le "Simply" d'Olivier Adam c'est arrivé vraiment.

PS : Je crois que ce billet vient aussi d'avoir appris qu'il existait des séminaires ou ateliers pour "Gérer [son] identité comme une marque". Ce qui m'a fait bondir en mode Mais où va-t-on ? puis remarquer qu'il existait déjà qu'on le veuille ou non certaines analogies comme les modes dans les dénominations et les modes dans les prénoms qu'on donne à nos enfants. Au passage je suis tombée sur cet exposé ("Le rôle de l'Identité Source dans la création de l'Identité de Marque" par Christian Michon) qui n'est pas inintéressant. Tant qu'à se faire manipuler, autant savoir quels ressorts sont utilisés.


Le tube honorable

Tu cherchais qui était le grand contrebassiste de jazz qui venait de mourir, triste en le découvrant de ne l'avoir pas su (1), et tu tombes sur l'annonce de la mort par cruelle maladie d'Hervé Cristiani

Hervé Cristiani, pour les jeunes courageux qui viennent encore lire par ici et à qui ça a peu de raison de dire encore quelque chose, c'est le gars qui en 1981 réussi un tube imparable avec cette chanson-là :

 

Des claves pour accompagner la rythmique (avoue qu'il fallait oser) (j'adorais), un air qui à l'air tout simple comme ça mais reste en tête comme le sparadrap sur les doigts du capitaine Haddock  (2), des paroles mal taillées (ça rime pas plus que ça, les licornes faisaient sourire le chanteur lui-même lorsqu'il interprétait, entre autre), mais le gars convenait à son texte et 81 c'est le dernier éclat de pouvoir croire dans sa propre vie échapper au lourd pesant de la conformité juste avant que les années fric balaient le reste puis les années de déréglementation (comprendre que les salariés y perdront plein de plumes dont ils s'apercevront aux premiers sales orages qu'ils ne les ont plu), puis la crise, La Crise et enfin La Kriz et tout le monde n'est plus que surmené, retraité (mais vous vous n'y serez pas, la retraite aura été désinventée quand vous y arriverez) ou chômeur ou créateur d'entreprise mais si t'as pas la fibre ça se casse la gueule trois ans après, donc voilà donc bref une petite chanson dans l'air de son temps.

Petite mais très réussie.

Le rêve de ma vie (planter un tube, mais quand même si possible honorable, pas la Francis ou la danse des canards, la chenille et autre débilité ; au moins Melissa métisse d'Ibiza ou Le sirop Typhon). Une vie de rêve aussi pour ce Max avec lequel jeune en ce temps-là j'avais beaucoup d'affinités même si ça ne se voyait archi pas (je bossais en classes prépas comme une besogneuse damnée). Le "Quand son corps est d'accord" (pour travailler) me semblait de toute beauté puisque c'était déjà mon problème essentiel, que le corps tienne et pas pour faire joli (2 bis).

Je me souviens de la chanter la petite chanson quand j'avais le moral qui flanchait, parce qu'écrire un tube honorable c'est comme publier un bon roman populaire, c'est la pour aider et si ça a été fait sans cynisme, avec respect c'est remplir un rôle secourable qui n'est pas à mépriser. Le gros succès de toutes façons, s'il n'est pas basé sur un malentendu (3), est la marque d'un besoin qu'il comble.

Bien sûr le juke box fou qu'il y a dans ma tête connaît encore 33 ans plus tard, les paroles dans leur intégralité. Mais contrairement aux airs qui m'assaillent d'habitude, celui-ci est le bienvenu, sauf quand je n'arrive vraiment plus à m'en débarrasser.

Ça me rend un brin triste que le gars qui avait réussi ce petit tour là soit mort avant de profiter du grand âge, il avait bien l'air d'être du genre de ceux capables d'en profiter. C'est déguelasse que c'est raté.

Ça me rend un peu fière que même s'il m'a fallu presque tout ce temps-là, et que même en travaillant je dépends pour partie des revenus d'un autre et de la générosité de mes amis, la petite liberté, j'y suis finalement arrivée. Il faut parfois savoir écouter la chanson.

Salut à celui qui l'avait réussie. Et merci.

 

 

(1) Charlie Haden donc et j'aimerais bien comprendre pourquoi le fait de ne l'apprendre qu'à retardement - alors que pourquoi l'aurais-je spécialement su plus tôt, je ne le connaissais pas plus que quiconque s'intéresse ou s'est intéressé au jazz - ajoute un degré de tristesse. En fait l'apprendre par l'intermédiaire d'un ami plusieurs jours plus tard c'était comme apprendre par les médias le décès d'un ancien proche [je suis sensible au sujet car si je survis à #MonAssassinPréféré et à ex-#MaGrandeDiva c'est ainsi que j'apprendrai qu'il n'y aura plus aucune chance de retrouvailles, jamais], ça peine un cran plus.

(2) dont on peut voir l'illustration sur ce blog qui par ailleurs n'a rien à voir.

(2 bis) Plus tard, quand j'ai su que j'étais porteuse de ce mauvais cadeau de la thalassémie je me suis demandée si l'homme qui avait écrit ça connaissait lui aussi de tels ennuis. Ça correspond tellement. Trop tard désormais pour le lui demander.

(3) C'est l'exemple de la série Dallas, concue comme parodique, vue du moins en France au premier degré et ainsi appréciée. Ou par exemple le mirifique succès de Sugar Man en Afrique du Sud où l'album Cold Fact et au moins "I wonder" fut pris comme "hymne" par la part de la jeunesse blanche contestatrice de l'apartheid ; Sixto Rodriguez ne l'avait pas du tout écrit pour ça et ignorait même la portée que ses musiques avaient.