Le ressenti et l'aspect
15 juin 2014
Grâce à Raoul (1) j'ai pu remplacer sur mon front un inquiétant inguérissable et repoussant bouton (2) par une marque pâle qui finalement d'à quelques pas peut se voir davantage.
Je m'aperçois que ça m'est égal.
Je ne suis pas, n'ai jamais été sur terre pour faire joli. Je laisse ça à ceux qui sont nés photoshopés (3).
Ce que je ne supportais pas c'était le relief à cet endroit inhabituel et la sensation d'héberger un intrus si réduit fût-il.
Ce qui est rigolo c'est que personne ne disait rien ou n'osait rien dire au sujet de l'affreux squatter dermatologique qui pourtant certains jours avait mauvais aspect, alors que de la marque bien des personnes s'inquiètent - de façon bienveillante, ça part d'un bon sentiment, je n'exprime pas un reproche, il s'agit d'une constatation -.
Et ce qui est (pour moi) instructif, c'est qu'à cette occasion j'ai pigé que mon peu d'attirance et de goût pour les tatouages et autres piercings n'était pas tant une question de génération et de manque de narcissisme (4), mais d'un truc viscéral et primaire : l'animal en moi éprouve le besoin de laisser en paix sa peau, soumise qu'elle est déjà à toutes sortes d'accidents ou incidents de la vie. De la laisser respirer, de la tête aux pieds, des cheveux aux ongles. Mon boulot essentiel étant de la protéger des brûlures et du froid et pathologies éventuelles.
La conscience d'être complètement à contre-courant des tendances de l'époque du moins en Occident est, comment dire, assez aigüe. J'espère vivre assez vieille pour connaître l'avènement d'un retour de balancier dont j'aurais été (avec d'autres) précurseure.
Demain, je parlerais d'épilation. Non je rigole mais là aussi, je précède le prochain tour. Et ça n'a rien à voir avec le fait d'être ou de se négliger.
Mais tout avec un très élémentaire : pour être bien dans sa peau, il faut la respecter.
(à moins d'exercer un métier de professionnel(le) de l'apparence et de souhaiter en priorité se conformer aux diktats standardisés des sélectionneurs ; bravo aux courageuses qui au risque d'y perdre résistent parfois).
PS : Le plus important et agréable étant de ne plus avoir mal, ni à cause de la bricole qui n'allait pas ni à cause de ce qui fut entrepris pour y remédier.
(1) Hé oui, maintenant Je sais qui c'est Raoul.
(2) Le nom technique était intéressant entre latin et science fiction mais j'ai omis de le noter et il s'est envolé.
(3) L'expression est de mon amie Agnès.
(4) Pour s'en sortir dans notre société il en faut quelque(s) dose(s). Je le déplore.