366 - Aujourd'hui Pour de semblant
07 mai 2014
Aujourd'hui, j'aurais fait pour de semblant d'être réveillée mais sans jamais l'avoir été vraiment ou peut-être ce soir (l'espoir est permis, la perspective d'un doux dîner me ravit). J'espère que ça ne s'est pas trop vu, du moins à la librairie où il me semble avoir fait correctement mon travail - les clients à qui j'ai eu directement affaire semblaient tous satisfaits -, même si j'ai désormais trois micro-zones à éviter : celle du livre de l'ex-bien-aimé, celle de celui de sa dulcinée et celle ... d'un bouquin sur Vladimir Poutine dont la photo de couverture en plus est choisie à dessein pour attirer l'œil en rendant le chaland effrayé. Je crois que les jours prochains me verront fréquenter avec assiduité le rayon jeunesse ;-) .
Il serait temps que j'apprenne à jouer pour de semblant le rôle d'une femme aimée que ne minent pas les tracas de santé pour ses proches, d'une femme qui a de l'énergie à revendre et écrit avec efficacité pendant ses insomnies. Ça finirait peut-être par se muer en prophétie auto-réalisatrice et je sortirais enfin de cette zone fangeuse dans laquelle une persistante adversité me maintient.
participation en rattrapée (deux ans après, les jours que j'avais manqués) aux :
366 réels à prise rapide - le projet
366 réels à prise rapide - les consignes.
Pendant ce temps j'ai oublié ce qu'était l'amour (physique, partagé, heureux, pétant de santé, rendant l'homme attentif au bonheur de l'aimée (1)), je ne sais plus ce que c'est de n'avoir personne alentours de malade - l'ai-je jamais vraiment su ? -, je lutte quotidiennement contre la fatigue chronique de l'anémie, et je dors comme un loir fors à être réveillée par des causes extérieures, le palud du chagrin, ou l'effet du premier manque évoqué. Et je ne parviens pas, par épuisement et temps réduit (entre travail et sommeil), à écrire comme il conviendrait. What Bill should I kill ?
(1) En fait ce dernier point je ne l'ai pas complètement oublié puisque jusqu'à l'an passé quelqu'un pour moi l'était. Disons que j'éprouve le besoin de retrouver cette chaleur, le fait de se sentir soutenue, portée et aussi d'avoir en cas d'urgence quelqu'un à qui penser (et qui ne soit pas un de ses enfants), quelqu'un qui puisse compter sur nous et sur qui l'on puisse compter. Or si je ne suis pas seule, je n'ai pas non plus, et plus depuis septembre 2005 cette protection que la confiance permettent de conserver. Peut-être est-ce général à toute femme (hétérosexuelle) de mon âge. Quand toutes illusions successivement rompues on sait ce qu'il en est.