L'étrange quartier
09 avril 2014
Au gré de mes pauses-déjeuners, où de trajets lors desquels je continue d'expérimenter différentes versions de chemins domicile - travail tant pour les rues que pour les moyens de locomotion, je poursuis mon exploration du quartier de ma vie de libraire.
Il faut dire que j'arrive à la bonne saison.
Et que si une activité s'accomode de la solitude c'est bien la photo de rue. Il convient de maintenir une sorte de distraction attentive flottante, qui n'est possible que sans autre personne auquelle prêter attention. Ou alors il faut un vieux frère lui-même équipé et concentré sur ses propres clichés.
Aujourd'hui, repartant, alors que je cherchais une station vélib que jamais je ne trouvai. Cela a commencé par un vaisseau venu d'une autre galaxie. la vue d'un ciel bleu SOUS un porche et m'apercevoir qu'il ne s'agissait pas d'une trouée dans la ville mais bien d'un décor derrière de grosses berlines auxquelles on faisait croire qu'elles étaient garées devant le château de Chambord.
Mes mains et mon appareil prirent la photo avant même que mon cerveau n'ait le temps de s'interroger sur la nature du lieu, officiel semblait-il et de toute évidence prestigieux et que peut-être la photo n'y était pas bienvenue.
(Après, ils n'avaient qu'à fermer les portes s'ils ne souhaitaient pas être vus de la rue).
Quand même quel étrange environnement que cette zone de la ville que je ne connaissais pas et qui me donne l'impression d'avoir changé de pays, d'avoir été subrepticement exfiltrée vers une zone d'espace-temps indéterminée, le temps que quelqu'un m'y rejoigne (mais qui ?) après l'échec relatif (1) de ma précédente mission.
(1) C'est une réussite pour qui en a profité pour redevenir (attr)actif et productif, presque puissant.