C'est le printemps
Les vieux ont changé (ils regardent la télé)

A brand new concept : the unself-made selfie

 

J'avais prévu une journée sport et librairie, et puis dès le matin c'est parti bizarre : une lettre que j'avais envoyée en novembre à une grande amie (et qui d'ailleurs m'a téléphoné dans le même temps, comme pour me rassurer sur le fait qu'il n'y a bien aucune raison que nous soyons fâchées) m'est revenue avec la mention "pli refusé par le destinataire". 

Ceci m'a plongée dans des abîmes de réflexions (1) jusqu'au moment où j'ai pu lire une explication rationnelle proposée par Akynou :  le courrier est parfois distribué à la va-comme-je-te-pousse dans des boîtes qui ne sont pas toujours les bonnes à quelques numéros ou noms près et le voisin réceptionnaire d'un courrier qui ne lui était pas destiné l'aura rejeté dans une boîte postale. Il m'est d'ailleurs relativement fréquemment arrivé de jouer les sous-facteurs (redistribuant dans la boîte d'un voisin son courrier tombé chez nous) et aussi de rejeter des missives qui n'étaient pas du même numéro d'immeuble tout simplement parce que je n'avais aucun moyen d'y avoir accès (vive les codes ! :-( ).

On m'a proposé d'aller à l'inauguration du salon du livre et je me suis laissée convaincre. Il faut dire que c'était proposé par quelqu'un que j'avais envie de voir, que j'estime ne pas voir assez souvent car nos vies sont trop remplies.

Même si ce fut un peu dur d'un certain point de vue (2), bien m'en a pris, entre autre pour une heureuse revoyure avec un Nantais récent.

Mais surtout j'ai découvert un concept qui peut-être fait déjà fureur : 

la selfie prise par quelqu'un d'autre.

Tout près de moi un homme qui voulait immortaliser le moment partagé avec un autre qui est sans doute quelqu'un de connu du monde entier (sauf de moi), a demandé à une amie de prendre la photo avec son téléphone à lui, tout en faisant le geste qui généralement trahi les selfies, l'appareil tenu à bout de bras.

(sauf qu'il ne le tenait pas puisque c'était la dame qui s'y collait (vous me suivez ?))

Une sorte de selfie parodique qui m'a laissée songeuse.

D'autant plus qu'il y eut peu après aussi le concept du CDD éternel. Mais c'est une tout autre histoire.

 

(1) À cause entre autre de cette sale rupture subie en juin, si désinvolte dans son expression, dans un reproche qui m'a été fait de ne pas tenir compte de ce que j'ignorais, si loin de l'homme que j'appréciais, que je me demande encore des mois plus tard avec assez de régularité s'il n'y a pas eu une lettre qui se serait égarée et devait me prévenir de mon infortune, rendant la lâcheté moindre et le message cohérent ainsi que la chronologie beaucoup plus supportable, un "J'ai rencontré quelqu'un" qui fait toujours aussi mal mais moins s'il est formulé à temps avec un tant soit peu de respect pour la personne laissée pour compte.

(2) Quinze fois j'ai cru entrevoir le bien-aimé qui m'a supprimée et qui n'avait effectivement pas vraiment de raison de venir et à Paris et au Salon (il détestait ça de mon temps, m'avait si longuement exposé combien tout ça était vain ce à quoi j'opposais qu'on pouvait y trouver du bon ne serait-ce qu'en revoyant les amis lointains qui ne "montaient" pas aux capitales si souvent) mais puisqu'il a été "perverti" au numérique (une discussion si sérieuse au printemps pour m'expliquer qu'en étant progressiste sur le sujet j'avais tort et des préjugés, pour faire une co-publication numérique avec sa nouvelle femme à peine quelques mois après) et qu'à la Foire du Livre il est cette année allé joyeusement s'exhiber, ah le fameux syndrome de l'empêchement masculin.

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