366 - Aujourd'hui hygiène
21 février 2014
En fait ce n'est pas le vendredi mais plutôt le mardi, du moins tant que je n'ai pas trouvé de travail qui me prenne mes mardi matin. Mais en lisant "hygiène" c'est à lui que j'ai songé. Au départ j'y suis allée parce qu'un infini chagrin d'amitié me mettait en danger, rendait mon corps douloureux - le dos particulièrement -, et qu'une amie qui se soucie de moi comme si nous étions sœurs m'avait dit que lors d'une rupture qu'elle avait subie, le shiatsu l'avait aidée.
Elle m'avait indiqué l'adresse de son praticien. Une douceur du sort a voulu qu'il fût trop occupé pour prendre de nouvelles personnes et m'oriente vers son collègue. Et qu'avec celui-ci la bonne entente s'est faite d'emblée. Affinités que je n'aurais peut-être pas eues avec le premier qui semblait si fier de lui.
J'ai tout d'abord beaucoup pleuré, par ses massages doux le shiatsu dénoue, ouvre des barrages intérieurs. Et en chagrin je portais lourd : il y avait une absence violente, de la personne dont j'avais été la plus proche de jusqu'alors dans ma vie, le fait que la rupture soit pour moi inexplicable - l'est devenue moins depuis, pour partie ... grâce à celui qui m'a quittée depuis -. Et que l'ensemble était sur fond d'être délaissée et d'avoir un gagne-pain qui quoiqu'à temps partiel - j'avais la ferme intention de quitter cette "Usine" dès que financièrement ça pourrait -, à l'époque me minait. Restait l'écriture qui me tenait et les amis.
Le praticien en quelques séances auvait défait le mal de dos, j'avais la sensation qu'il m'avait renuméroté les vertèbres et remises dans l'ordre qu'elles n'auraient jamais dû quitter. Je me suis alors rendue compte que de la séance devenue d'une fois par quinzaine car l'urgence du danger était passée faisait désormais partie de mon hygiène de vie. Que mon corps, trop longtemps abandonné sans que j'y prête attention, l'écriture m'avait saisie et la grande amitié affectivement et intellectuellement me comblait, avait besoin d'être touché même si ça n'était pas de tendresse et sans implications sexuelles. Il n'était pourtant pas neutre que le praticien fût un homme. Ça m'était plus naturel de me laisser aller.
Je suis persuadée que si le chagrin présent ne pas m'a trop violemment affectée, du moins physiquement, et qu'au contraire j'ai pu m'en défendre en fonçant dans le sport plus que jamais, c'est grâce à son secours.
Quand l'affect s'effondre, le corps encaisse le plus souvent et s'en retrouve malade. Mais il semblerait que lorsque le corps est soigneusement soutenu, ça aide à tenir le coup.
J'ai peur que vienne un temps où je ne puisse plus m'offrir ce luxe, même si je serais prête à ne pas manger certains jours pour pouvoir continuer, il n'en demeure pas moins que je n'envisage pas volontairement d'arrêter cette pratique, oui, une hygiène de vie, un point sain de repère dans le tourbillon. Nager très régulièrement en fait partie. Et la danse aussi.
Il est important de pouvoir satisfaire son corps par des mouvements que l'on choisit et qui ne dépendent pas du choix ni des envies d'autrui.
Merci à Vincent K. d'être si compétent (1). Et merci à l'amie qui avait contribué à me sauver la vie et continue à m'aider de tenir ces temps-ci (j'ai pris, dirait-on, au chagrin un abonnement) .
(1) Je tiens ses coordonnées à la disposition de qui veut. M'envoyer un message ou laisser un commentaire afin que j'aie votre adresse.
participation en rattrapée (deux ans après, les jours que j'avais manqués) aux :
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366 réels à prise rapide - les consignes.