27/ 397 - Voleur mon beau voleur
27 février 2014
J´habiterai, sans rechigner,
La cabane du jardinier
Je ne peux m'empêcher en écoutant la chanson, de songer à l'amour, mon éternel voleur d'énergie, puisque les miennes finissent mal avant que d'avoir pu (fors avec le père de mes enfants, nous eûmes le temps du bon temps, entre deux catastrophes familiales d'attaques de sales pathologies et périodes de forts stress professionnels et galères financières) en apporter comme au début l'amour fait - j'ai oublié certaines sensations, mais cette force d'euphorie je me la rappelle bien ; en plus que j'y ai eu droit une fois qui n'était pas amoureuse : c'était en juin 2005 après la libération de Florence Aubenas et avant que ne rattrape l'évidence qu'il allait me falloir encaisser l'été sans nouvelles de ma grande amie, déjà accaparée par madame A. (mais pour moi, une amitié n'empêche pas l'autre, ce fut hélas le cas) qui lui fournissait du travail qui la passionnait ; et que pendant ce temps à mon travail, alimentaire celui-là, pas comme le sien d'écrivain, les choses s'étaient gâtées, mon engagement discret ayant déplu ou plutôt qu'il fût d'une telle discrétion. À une telle cachotière quelle confiance accorder ? Je devais lutter afin que les informations courantes me soient communiquées quand précédemment on me les fournissait.
Il est vrai qu'en amour ou très grande amitié j'ai tendance à me contenter de la cabane du jardinier. Il me suffit de savoir qu'on est l'un pour l'autre là, je n'éprouve pas la nécessité d'envahir le terrain ni d'en chasser les autres, tant que l'amour, ou l'amie intime, répond présent dans les moments parfaits que l'on peut s'accorder et sait qu'il peut compter sur moi. Quand j'ai la bonne santé je suis d'une grande fiabilité.
Pour descendre les poubelles je peux me contenter de mon petit cagibi : et l'écriture et l'anémie me rendent nécessaires des plages de retrait. Quelque prince charmant que vous soyez et quand bien même vous seriez si vaillant qu'à me désirer, je ne saurais être votre dulcinée à temps complet. Et je ne sais pas, ne saurai jamais, me mettre en beauté. Mi da fastidio. Non voglio fare finta di essere quelle che non sono.
C'est alors qu'arrive une blonde - sauf madame A. qui est brune comme moi, et ne pouvait en rien savoir de quelle autre amitié la sienne sonnait le glas - (ah non tiens, ce n'est pas dans cette chanson là, mais c'est à chaque fois dans ma vie) et qui prend tout le temps, et l'amour et l'esprit de celui qui tenait tant d'importance dans ma vie. J'accepterais volontiers le polyamour seulement voilà les blondes n'aiment pas, et mes amoureux une fois hameçonnés n'aiment plus qu'elles. Exit la petite Gilda dont le prénom est sexy mais elle pas. Alors on m'efface (1) et comme je n'aime pas à moitié je reste longtemps effondrée, cramée du feu mis à la maison par celui qui s'en est allé avant que notre relation n'ait perdu la moindre intensité. Simplement, coup du loup et plantée là comme une première femme de John Lennon sur un quai, je n'ai plus qu'à soupirer en mattant les photos de la fine propagande de Barack Obama (2)
Voilà pourquoi pour moi, l'amour est un voleur. Un voleur de forces, un voleur de bonne humeur, un voleur de confiance en l'humanité (3) et même depuis quelques années un voleur de mémoire in fine.
Voleur, voleur, laisse-moi désormais en paix, je n'ai que trop rudement morflé. Ou alors accorde-moi aussi réellement tes bienfaits
(1) Sauf en pratique une fois, mais la rupture dite a été ressentie et l'amour a morflé, presque autant d'énergie volée que si elle avait pris un tour plus concret.
(2) Remarquez l'habile manœuvre pour faire sauvegarder ce billet par des instances extraterritoriales et que ne sauraient intimider d'éventuelles réactions froissées d'ex-#MaGrandeDiva
(3) Sauf dans un cas où le quitteur fut respectueux, logique et courageux.
La chanson d'Anne Sylvestre : Voleur mon beau voleur
Participation aux 397 chansons à prise rapide proposées par Franck Paul :
explications collégiales par ici (par exemple)
liste des chansons par là.