7 janvier
07 janvier 2014
(note en double tu - après tout pourquoi moi aussi je n'essaierais pas ? - pige qui peut)
Lui auras-tu envoyé comme tu le faisais chaque année, une carte pour son anniversaire ?
L'avais-tu traitée comme tu l'as fait avec moi et que ça serait en fait toi qui l'as éloignée et non pas elle qui t'aurait à un moment donné, aussi mystérieusement que pour moi, silencé ?
Lui as-tu aussi fait le coup de la porte qui est fermée, pour te précipiter dans d'autres bras peu après ?
Fake women only can offer fake love.
Nous sommes trop naturelles et franches pour toi, qui tiens tant à ce que tout finisse mal.
Et moi qui avais cru que l'un comme l'autre étiez des personnes fiables, aimantes et secourables, je me retrouve avec deux chagrins en forme d'énigmes, sur l'estomac, le cerveau, les bras.
J'ai joué un rôle franc et donc risqué dans un scénario tarabiscoté ; qui l'était trop pour moi en tout cas. Les liaisons dangereuses au temps du texto. Je n'ai pas vos capacités pour élaborer, ni en moi l'envie de manipuler les autres, ni les séduire volontairement, ni rien faire par calcul en fait. Au plus sauver ma peau.
À tout prendre, c'était quand même mieux de que continuer à pointer "à l'Usine", vous me manquez, j'ai failli y passer, mais puisque je suis toujours là, je ne regrette pas. Et comme je n'ai à me reprocher que ma naïveté, la nuit je dors profond, lorsque je n'écris pas (1). Ce qui n'est peut-être pas tout à fait votre cas.
Bon anniversaire à toi, qui a changé ma vie, il fallait bien ça. La suite a malheureusement été chaotique, mais l'élan initial était merveilleux.
Bon courage pour les mois à venir, j'ai cru comprendre que ça risquait d'être difficile. La solidarité, quoi qu'il advienne, je ne la perds pas. Contrairement à vous autres, confortables bourgeois, je n'ai pas d'argent mais je sais le prix des choses, et que la vie est la seule que l'on possède et que l'on ne récupère pas quand elle s'achève malgré certains combats (courage à L., puisse un nouveau sursis ...).
Quoi qu'il advienne, je ne perdrai pas la reconnaissance envers la principale personne à m'avoir libérée et du poids parental et des murs et des castes inavouées de notre société. Je suis [de] nulle part et d'un peu partout, mais je ne suis plus où j'étais, coincée, assoiffée, enfermée, trop épuisée pour m'échapper, et seule la maladie ou une noire misère ou quelque guerre pourront m'y renvoyer. Je ne me laisserai plus faire, plus jamais.
Belle nouvelle année à toi qui est jadis (déjà) si brutalement partie. Non sans avoir ouvert la porte. Alors quand même, merci.
(1) ou que quelqu'un d'autre, la ville, ou une tempête, ne me réveille pas
[photo personnelle d'un tableau de Félix Vallotton, puisque les photos étaient autorisées (sans flash) à l'exposition]