Vieille école (mon côté)
23 décembre 2013
Quand je vois dans le métro (ou dans un train, mais plus encore dans le métro) quelqu'un accompagné par une énorme valise. Je ne peux m'empêcher d'échaffauder d'emblée tout un roman policier (1) avec un passager clandestin plus ou moins mort dedans.
Curieusement je ne pense jamais "attentat potentiel". À ça je songe lorsque je traverse des zones d'accès particulièrement surpeuplées, des gares, des nœuds de correspondance où la foule ne cesse jamais. Car je me dis alors qu'un dispositif très rudimentaire et peu létal en soi, suffirait à créer une panique pour beaucoup mortelle.
L'homme qui transportait ce soir ce bagage-là semblait en tout cas d'un calme olympien, je doute fort qu'il ait eu quoi que ce soit d'autre à se reprocher qu'un surpoids à payer pour l'avion.
Mais que diable pouvait-il bien avoir de si volumineux à transporter ?
Une autre de mes perplexités est de voir le peu de précautions que prennent certaines personnes que l'on pourrait qualifier de "en vue" au quotidien. C'est plutôt rassurant, cela tend à prouver que l'on peut globalement encore faire confiance à l'environnement général citadin. Pour autant je trouve très curieux par exemple qu'un politicien au centre d'une campagne électorale à couteaux tirés se balade à la nuit noire, sans la moindre escorte, ni même se méfier (2). Ou alors c'est que j'inspire confiance d'une façon éhontée (3).
Qu'il s'agisse d'une absence de peur ressentie ou inspirée, c'est peut-être mon côté vieille école qui se fait remarquer.
(1) Et ça ne date pas d'avoir lu "L'enfant dans la valise" d'Agnete Friis et Lene Kaberbøl
(2) Cela dit la dernière fois que j'ai pensé ça, c'était en croisant Bertrand Delanoë quelques heures avant qu'il ne se fasse poignarder.
(3) ou alors je suis infiniment plus connue qu'il n'y aurait la moindre raison de le supposer.
PS : Pendant ce temps d'aucune personne du monde politique se précipite sur le moindre fait divers pour faire sa petite campagne. Histoire de nous faire croire qu'il faut avoir peur et qu'il ou elle (il y en a toujours un ou une pour se livrer à ce petit jeu, je ne tiens pas à jeter la pierre à une personne en particulier, et le président précédent dans ce domaine c'est beaucoup illustré) sera notre protecteur si toutefois nous votons pour lui. J'ai honte pour qui se livre (whoever) à ce genre de pratique et honte pour nous d'être à ce point pris pour de pauvres abrutis qu'une telle attitude pourrait faire changer de choix au jour de voter.