Choses qu'on peut faire quand même quand on est tout raplaplati
11 décembre 2013
(spéciale dédicace en ce moment à plusieurs amis. patience et courage)
Lire (quelque chose de pas trop compliqué, ou au contraire d'assez complexe qu'on comprendra d'une façon différente que celle qui était prévue)
Trier des photos, les sauvegarder, en publier certaines (attention : si l'on est à plat à cause d'un chagrin lié à une rupture éviter de s'attaquer d'emblée à certaines périodes de bonheur envolé). Créer des albums réels ou virtuels.
Procéder à de petits rangements sans forte dépense physique (par exemple un tri parmi des papiers en restant assis ou allongés avant d'aller vider en une fois à la corbeille ce qui n'est pas à conserver).
Étendre lentement le linge en évitant de s'occuper des housses et autres draps (mouillés peuvent être lourds). Lancer une lessive après un tri tranquille.
Ravauder, repriser, toutes choses manuelles qui peuvent se faire du fond du lit. Tricoter si vous êtes adepte. Coudre (à la machine) nécessite davantage d'allant.
Imaginer qu'on fait l'amour avec son bien-aimé (de toutes façons même s'il était là et fringuant, on ne pourrait pas).
Écrire des billets de blogs, surtout sur un petit ordi très maniable que l'on peut prendre sur ses genoux dans son lit.
Papoter un peu en silence à distance avec les ami(e)s par SMS, tchat ou messagerie. Inconvénient : si l'on est vraiment faible, on risque de les abandonner en cours de route. Éviter toute polémique : l'état fiévreux peut être source de compréhension biaisée.
Raccoupler des chaussettes orphelines.
Probablement faire des jeux video sur des petits appareils portables (comme je ne pratique pas, je ne suis pas certaine, mais je pense que c'est possible). Faire des mots croisés, sudoku ou toutes ces choses.
Faire des petites choses de jolie déco pour la maison (de ce qui ne requiert pas de force).
Variante : de petites réparations accessible sans acrobaties (non ce n'est pas le moment de changer cette ampoule haut placée du lustre du salon).
S'attaquer enfin au puzzle 5000 pièces qu'on vout a offert il y a vingt ans (attention : nécessite de la place et de pouvoir tenir assis durablement).
Écouter de la musique en ne faisant qu'écouter (risque majeur : endormissement). En revanche pratiquer de son instrument favori ou du chant, nécessite un minimum de santé.
(Si l'on est citadin) Écouter les bruits de la ville. Imaginer les actions assorties et les gens.
(Si l'on vit dans un lieu retiré) Savourer le silence ou les bruits de la nature. Si la saison est favorable identifier les chants d'oiseaux.
Laisser son esprit enfiévré élaborer les plus incongrus des projets, il en restera toujours quelque chose.
Payer ses factures, des impôts, vérifier ses comptes (par l'internet tout est possible) (risque : se retrouver tout déprimé) (peut donc être déconseillé, surtout si le fait d'être mal foutu vous a fait manquer un entraînement de sport aimé ou un rendez-vous qui à l'avance vous réjouissait)
Répondre à la correspondance en retard (si l'on n'est pas trop défait). L'avantage de l'écrit étant que même si le mal qui nous cloue au lit nous donne la voix de Barry White le destinataire n'en souffrira pas.
Ne pas descendre ni sortir les poubelles, aujourd'hui quelqu'un d'autre s'en chargera (ou tant pis : ça attendra demain).
Décorer le sapin de Noël si c'est la saison, qu'on n'en a un et qu'il ne fait pas 2 mètres.
Prendre un bain. Surtout si l'on est coûtumier de douches efficaces et rapides. Risque : le bain peut accroître l'état de ramollissement que déjà l'on ressent.
Voir ou revoir de bons vieux DVD ou des séries en streaming (la VO non sous-titrée c'est bien aussi). Éviter cependant les DVD offerts qui vous a quitté. Ceux-là attendront le prochain tour d'amour ou de grande amitié.
Regarder une comédie croate en récitant phonétiquement les dialogues qu'on connaît tout en imaginant la tête d'un natif du pays s'il nous entendait (attention : déconseillé aux pathologies qui rendent le rire douloureux)
D'une façon générale on peut faire un certain nombre de choses en étant un peu patraque, fiévreux, tousseux ou condamné à une proximité temporaire ponctuelle forte avec les toilettes, mais à condition de les exécuter avec la lenteur de qui pratique le Qi Gong. On peut ainsi éviter le mauvais moral de qui voudrait ne pas rester inactif tout en ménageant la carcasse qui a réclamé une trève.
Ne pas oublier : Demain est un autre jour.
Et si le mal est de l'ordre du saisonnier courant, il est d'usage que le coup de moins bien soit suivi d'un coup de mieux pour quelques jours suivants, sans doute dû au bonheur d'être à nouveau soi-même et au repos accordé aux parties de la carcasse qui par la petite pathologie passagère n'étaient pas concernées.
PS : Pour les nouveaux passants, l'écriture en "choses que ..." est inspirée par les "Notes de chevet" de Sei Shonagon que je ne remercierais jamais assez marie de m'avoir fait découvrir. Il y a des lectures, telles "1984" qui changent notre vision du monde et nous rendent différents, il y en a qui changent la vie à petites touches, qui font qu'après elle est mieux qu'avant. Les "Notes de chevet" font pour moi partie de cette dernière catégorie.
Voici par ici (le site d'"écrire la ville", BNF) un extrait.
Je ne prétends pas à son niveau, ni à son ampleur philosophique, ni aujourd'hui de poésie, c'est simplement une façon d'aborder des éléments de la vie quotidienne, de leur rendre justice, de les mentionner. Et qui m'amuse et qui me va.