Un instant de surprise
Le tracas relatif

Autre surprise mais terrifiante celle-là

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J'ai donc passé une bonne journée, objectivement, avec une fort belle soirée (merci à Seyhmus Dagtekin et à la compagnie Résonnances) avec de gros moments de faiblesse dus à cette sensation de ne pas m'en sortir (chômage et chagrin), je me suis secouée, j'ai avancé d'écrire (mais pas comme il faudrait), on a beau vouloir ne pas baisser les bras devant les adversités cumulées il y a des moments où l'on se cogne à nos limites. 

Je m'apprête à éteindre après quelques échanges apaisants avec mes amis - en fait j'utilise beaucoup les réseaux sociaux avec des amis d'en vrai, parce qu'on ne peut pas non plus être partout et de sorties tous les soirs, mais que c'est quand même chouette d'échanger quelques mots avec les bons copains -, quand un ami retouite ces mots de Christina O'Neill (que je ne connais ni ne suis - follow -), "Horrible plane descending sound, big crash". Très vite un article du Soir embraye : un hélicoptère (de la police, mais qu'est-ce que ça change ?) s'est écrasé en Écosse sur un pub. La jeune femme continue de témoigner de ce qu'elle voit (si j'ai bien compris de la fenêtre de son appartement), elle se souviendra tout le restant de sa vie de ce soir là où juste avant elle plaisantait au sujet du football.

Sa qualité et qu'aussi je m'imagine parfaitement eussé-je été écossais(e) en train d'aller prendre quelques pintes le vendredi soir avec les copains, semaine de taf bouclée, besoin de se détendre, font que je me sens immédiatement concernée. Mon esprit n'a pas pu s'empêcher d'imaginer celui qui revient du pub en pleine nuit et doit expliquer à sa famille Je n'ai pas pu rentrer plus tôt, un hélico s'est écrasé sur le pub.

Même loin de ce qui est survenu, même à Paris où tout semble calme (1), je me sens concernée. J'ai honte aussi de ma faiblesse de la journée : je suis au chaud tranquille et certaines personnes avec lesquelles je me sens un bon coefficient d'humaine fraternité viennent d'achever leur vie ou d'être gravement blessées parce que pendant que j'écoutais paisiblement un très vieux et malicieux poète, ils avaient, pour se détendre, choisi d'aller prendre une ou deux pintes pas loin de chez eux. Qu'un truc improbable survient et qu'alors tout s'achève.

Il ne faut jamais oublier que la vie est un scénariste fou, dangereux et déjanté. Never forget. And as long as your body's all right enough never try to die before your day. Le pire comme le meilleur peuvent toujours arriver.

 

(1) Encore que, ayant traversé des zones de prostitution pour rentrer, j'ai observé une certaine ... euh ... fébrilité. Je crois que la pénalisation des clients ne va pas rendre la vie facile aux femmes de la profession. Déjà que.

 

Many thanks to Christina O'Neill. I appreciate and admire the way she's trying to cope with it.

01:48 Je lis qu'il n'y aurait pas eu de morts (à part peut-être ceux qui étaient dans l'hélicoptère ?)

PS : Il faudrait un billet à part entière pour exprimer ce que ça change et qui n'est pas rien d'être depuis quelques années en prise directe avec le moindre événement presque où qu'il survienne. C'est sans doute un des changements les plus cruciaux depuis mon enfance. Le travail des journalistes que l'on suit en amont (ils contactent les témoins par les réseaux directement) est aussi (malheureusement dans de telles circonstances) très intéressant.
J'ai vu le monde changer.

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