D'une réticence quotidienne plus ou moins partagée (l'usage du téléphone)
Comment j'ai pu craindre un instant d'avoir changé de sexe mais non j'ai seulement rajeuni

La courte vies des (sacs) Papillons

 

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Quand je travaillais à Livre Sterling, qui n'avait pas encore fermé, nous utilisions pour emballer les grands formats les solides sacs Papillons de l'École des Loisirs. Il se trouvait souvent des dames (1) pour refuser poliment, l'environnement blabla prêtes à se compliquer la vie à porter un livre dans un autre paquet mal conçu pour ou à la main.

Je leur expliquais alors que ces sacs étaient oxo-biodégradables, qu'au bout de quelques mois ils se fragmentaient, qu'elles pouvaient les utiliser la conscience tranquille. L'explication complète, inscrite sur ces sacs est précisément : "Ce sac est oxo-biodégradable. Sa durée de vie est limitée dans le temps car après fragmentation il devient biodégradable". Certaines se laissaient convaincre, d'autres non, mais toutes étaient sceptiques et je les comprends : ses sacs semblent d'un plastique à toute épreuve. 

Seulement voilà, pas celle du temps et c'est fait pour et pour une fois il ne s'agit pas d'une publicité mensongère. 

Il se trouve qu'aujourd'hui l'un des derniers sacs que j'ai rapportés de la librairie, fin juillet, peut-être celui qui contenait le portrait de Jerome Charyn en grand séducteur que le patron m'avait offert lorsque nous avions effectués les presque ultimes rangements, s'est fragmenté. J'en ai connu de plus spectaculaires, des fragmentations, (comme par hasard l'un d'eux dans lequel j'avais glissé tes messages amoureux des papiers administratifs sérieux et qui s'étaient trouvés tout étalés par terre) mais cependant le processus à l'œuvre y est clairement visible :

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Je tiens à préciser que la photo n'est pas retouchée et que le sac était gentiment posé dans un coin, qu'il n'a subi aucun outrage qui justifierait son nouvel état. 

Voilà donc une maison d'édition qui soigne son image et respecte ses clients et l'environnement. 

Pour un peu on en viendrait presque à regretter l'efficacité de l'oxo-biodégradation annoncée : ces sacs sont si beaux. 

 

(1) Je n'y peux rien, ne fais que constater : les messieurs très rarement. Certains même me demandaient de les doubler car ils ne me croyaient guère quand je leur certifiais que ces sacs pouvaient contenir des livres très lourds. Bizarrement, si le patron leur affirmait la même chose ils se laissaient convaincre. 

J'en connais d'ailleurs un qui, entré avec un sac publicitaire pour Marc Lévy, s'était laissé équiper d'un autre de l'École avant que je ne le raccompagne à son hôtel voisin.

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