Quand on prend conscience qu'une de nos compétences implique des responsabilités
Une inégalité

ancien billet supprimé puis remis en ligne : délai de décence

initialement publié le 7 août 2013 9h12 ; puis écarté avec ces mots : "Billet supprimé par mes soins après réflexion car jugé trop personnel (ou triste). Je prie celui que la première version de ce billet a pu éventuellement indisposer de bien vouloir m'excuser. On va parfois trop loin lorsqu'on est désemparé(e)." puis finalement remis en ligne parce que lorsque les néo-amoureux, tout à leur nouvelle passion, ne respectent pas le chagrin de ceux qu'ils quittent, on a quand même le droit d'exprimer ce que les conséquences de leurs actes et de la publication sans un minimum de délai de leurs frétillements font subir à ceux qu'ils délaissent. Laissez-nous de grâce au moins le temps de cicatriser ! 

 

Les usages d'un internet encore frais - disons que pour le grand public il n'a que 10 ou 12 ans -, ne sont pas encore en place, et par ailleurs tu pourrais rétorquer que j'ai moi-même manqué de délicatesse, mais il s'agissait d'un fail ponctuel de mot de passe (avec la complicité involontaire de la CGT et le passage dans le champ de majorettes taïwanaises (je n'invente rien ni n'avais fumé ni bu), comme tu me l'écrivais avant de me planter "la vie est un formidable scénariste", oui et qui imagine des enchaînements pas possibles et j'ai rectifié aussitôt (1), il n'empêche. 

 

Diffuser (2) à peine plus d'un mois après m'avoir congédiée pour cause d'avoir trouvé mieux, et que je deviens celle qui du coup encombre, images et textes de la nouvelle étape de ta vie affective, dont un en mode jolie plaisanterie, ça manque un tantinet de respect pour moi. Après six ans d'un lien qui était très intense, n'avoir pas même le temps de sécher mes larmes avant d'être confrontée aux preuves de mon effacement, c'est cruel. Pas seulement quittée, mais escamotée. Le fin du fin de la lâcheté.

 

Je me dis que lorsqu'on change de vie, de personne, qu'on entame un amour, si merveilleux soit-il et avec ce besoin de prendre pour témoin le monde entier, il faudrait peut-être attendre par exemple une saison, le temps que la ou les personnes quittées aient au moins un peu progressé dans leur deuil, avant de le rendre public sur blogs, journaux ou sites (3).

 

(1) En plus qu'au vu de toutes les fins que j'encaisse en ce moment, j'ai peut-être le droit un vendredi 17 heures, d'avoir la tête à l'envers, et pas à ce que je fais, devant une urgence (Quittez les lieux) qui s'est présentée.

(2) Alors oui je sais tu vas me dire que c'était une commande, pour le texte, d'où qu'il figurait dans la newsletter d'un journal - parce que vois-tu j'évite de lire ce qui te concerne, j'essaie de tourner la page, de me protéger -, mais il y avait sans doute moyen de ne pas se précipiter à émettre en grande visibilité un travail conjoint. Penser peut-être une dernière fois à moi, et dire Attendons un peu, ou Pas cette année.

(3) Je veux bien admettre que sur les réseaux sociaux on ne maîtrise pas tout, que peuvent paraître par exemple des photos prises à telle ou telle soirée ou pour telle ou telle nécessité, qu'une tierce personne n'y voyant pas malice se sera empressée de publier. Ils sont si beaux les néo-amoureux, c'est si amusant de poser en attestant du bonheur tout neuf. Il est aussi assez facile de se garder d'aller y voir ; c'est plus difficile pour des blogs ou sites qui tiennent à nos domaines professionnels, on ne peut quand même pas tout cesser de lire parce qu'on a été éliminée. En plus qu'il faut continuer coûte que coûte de travailler.

 

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