Ces fins en poupées russes, mais ces fins enfin
31 juillet 2013
Enchassées l'une dans l'autre, en plus de quelques autres qui pourraient sembler secondaires mais ne le sont pas tant (ainsi : la fin du ciné-club du moins de ses week-ends si secourables au Château de La Brosse Montceaux, le jalon que c'était dans un trimestre morose (1) la perspective pendant deux jours de vivre dans un cadre extrêmement agréable, d'y manger de façon équilibrée (2), de n'avoir à s'occuper de rien d'intendance (3)), deux fins d'éléments importants de ma vie, côté travail et côté sentiments. Heureusement j'ai mon travail personnel qui m'attend, et avec d'autant plus d'urgence et d'acuité que l'hiver qui n'en finissait pas ne m'a pas été favorable, je n'ai fait qu'empiler des notes, des bribes, ce que je pouvais, et que le chagrin ensuite, renforcé d'incertitude sur le reste aussi, ne m'a pas laissée en paix minimale, cette condition requise de l'efficacité.
Alors j'utilise mon premier jour de liberté imprévue (4) pour filer à la BNF, renouveler mon acréditation - rien ne pouvait m'être meilleur pour le moral aujourd'hui -, demander place et bosser.
Les aléas d'une attribution non préméditée me distribuent dans une salle que je fréquentais assidûment à mes débuts en ces lieux. Précisément du temps où je lisais les poèmes de celui qui savait si bien feindre l'intérêt amoureux, du temps où j'ai pu avancer d'écrire comme une femme heureuse et enfin libre de ses journées avec un lieu approprié pour me livrer à cette activité.
Voilà. Retour à la case départ, une double boucle est bouclée.
Celle du travail fut enrichissante (je parle comme expérience) et pour seconder quelqu'un de bien ; celle des sentiments (laquelle n'a rien à voir si ce n'est que les livres n'y étaient pas étrangers) pour l'instant reste trop minante pour que ce qui était bon transparaisse ; mais il en viendra sans doute quelque chose de positif lorsque j'aurais oublié la façon cavalière dont sur la fin surtout, j'ai été traitée.
J'ai appris un métier. J'ai appris une autre ville. J'ai rencontré la piscine de mes rêves (5). Partagé quelques bons moments avec l'homme présent. Dont l'autre ville, qu'il connaissait peu.
Le nouveau métier m'a apporté une force physique inattendue - après trois mois de souffrir, le corps s'est adapté -. J'ai pu me mettre à la course à pied.
Les amis m'ont offert collectivement un outil de travail, et c'est la plus jolie chose qui me soit arrivée. Le plus solide encouragement.
Ces trois années n'ont pas compté pour rien, qui m'ont permis d'avancer, même si pour l'instant je ne peux voir qu'un cycle qui s'achève. Et encaisser que ce fut un peu brutalement.
Si je me débrouille bien, si on ne dépense pas trop, si aucune difficulté grave ne survient, je vais être enfin libre de travailler à ma main. À moi d'en faire une chance. Et vite.
(1) du temps de "l'Usine" s'entend car depuis ma vie peut être rude, mouvementée, désolante, déjantée, éprouvante et formidable par bouffées elle n'est plus morose du tout, plus jamais.
(2) et non pâtes / riz / patates qui sont l'ordinaire depuis que j'écris. Trop pas le temps de faire de vraies courses ni non plus de cuisiner.
(3) pour moi une forme de bonheur
(4) Je croyais continuer encore quelques temps, et pensais qu'il y aurait encore des tâches concrètes pour jusqu'à ce soir.
(5) Il m'arrive vraiment d'en rêver. Cela fait trop longtemps que je n'y ai pas nagé.
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