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Ces fins en poupées russes, mais ces fins enfin

 

Enchassées l'une dans l'autre, en plus de quelques autres qui pourraient sembler secondaires mais ne le sont pas tant (ainsi : la fin du ciné-club du moins de ses week-ends si secourables au Château de La Brosse Montceaux, le jalon que c'était dans un trimestre morose (1) la perspective pendant deux jours de vivre dans un cadre extrêmement agréable, d'y manger de façon équilibrée (2), de n'avoir à s'occuper de rien d'intendance (3)), deux fins d'éléments importants de ma vie, côté travail et côté sentiments. Heureusement j'ai mon travail personnel qui m'attend, et avec d'autant plus d'urgence et d'acuité que l'hiver qui n'en finissait pas ne m'a pas été favorable, je n'ai fait qu'empiler des notes, des bribes, ce que je pouvais, et que le chagrin ensuite, renforcé d'incertitude sur le reste aussi, ne m'a pas laissée en paix minimale, cette condition requise de l'efficacité.


Alors j'utilise mon premier jour de liberté imprévue (4) pour filer à la BNF, renouveler mon acréditation - rien ne pouvait m'être meilleur pour le moral aujourd'hui -, demander place et bosser.

 

Les aléas d'une attribution non préméditée me distribuent dans une salle que je fréquentais assidûment à mes débuts en ces lieux. Précisément du temps où je lisais les poèmes de celui qui savait si bien feindre l'intérêt amoureux, du temps où j'ai pu avancer d'écrire comme une femme heureuse et enfin libre de ses journées avec un lieu approprié pour me livrer à cette activité.


Voilà. Retour à la case départ, une double boucle est bouclée.


Celle du travail fut enrichissante (je parle comme expérience) et pour seconder quelqu'un de bien ; celle des sentiments (laquelle n'a rien à voir si ce n'est que les livres n'y étaient pas étrangers) pour l'instant reste trop minante pour que ce qui était bon transparaisse ; mais il en viendra sans doute quelque chose de positif lorsque j'aurais oublié la façon cavalière dont sur la fin surtout, j'ai été traitée.

J'ai appris un métier. J'ai appris une autre ville. J'ai rencontré la piscine de mes rêves (5). Partagé quelques bons moments avec l'homme présent. Dont l'autre ville, qu'il connaissait peu.
Le nouveau métier m'a apporté une force physique inattendue - après trois mois de souffrir, le corps s'est adapté -. J'ai pu me mettre à la course à pied.
Les amis m'ont offert collectivement un outil de travail, et c'est la plus jolie chose qui me soit arrivée. Le plus solide encouragement.


Ces trois années n'ont pas compté pour rien, qui m'ont permis d'avancer, même si pour l'instant je ne peux voir qu'un cycle qui s'achève. Et encaisser que ce fut un peu brutalement.


Si je me débrouille bien, si on ne dépense pas trop, si aucune difficulté grave ne survient,  je vais être enfin libre de travailler à ma main. À moi d'en faire une chance. Et vite.

 

 

(1) du temps de "l'Usine" s'entend car depuis ma vie peut être rude, mouvementée, désolante, déjantée, éprouvante et formidable par bouffées elle n'est plus morose du tout, plus jamais.

(2) et non pâtes / riz / patates qui sont l'ordinaire depuis que j'écris. Trop pas le temps de faire de vraies courses ni non plus de cuisiner.

(3) pour moi une forme de bonheur

(4) Je croyais continuer encore quelques temps, et pensais qu'il y aurait encore des tâches concrètes pour jusqu'à ce soir.

(5) Il m'arrive vraiment d'en rêver. Cela fait trop longtemps que je n'y ai pas nagé.

 

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What the drone saw

 

Capture d’écran 2013-07-30 à 08.24.35Alors que j'effectue ma petite revue de presse personnelle du matin, je me retrouve sur le site du Guardian.

Et tombe sur cet article 

What the drone saw 

J'espère que la video restera en ligne longtemps (si quelqu'un trouve sa version exportable, je suis preneuse, n'ai pu prendre qu'une photo d'écran).

Au delà de la note informative, les paroles du soldat, ces images me fascinent, je pourrais rester très longtemps à les observer, il y a quelque chose là. Ou peut-être que ça tient à la supperposition des images, ces grandes maisons, l'enfant à bicyclette - comme n'importe quel enfant de n'importe ou au monde, sauf les contrées trop escarpées - et la voix de l'homme, posée (qui donne hélas des détails terrifiants)

addenda de 8:37, trouvé : 



La vie est plus facile quand on est musclé (constatation désabusée)

 

C'était un de ces distributeurs de boissons et autres cochonneries qui fonctionne avec un colimaçon censé tourner suffisamment pour laisser tomber le produit choisi dans le réceptacle où l'on peut le récupérer. Une fois sur six, ça n'avance pas assez ou le paquet de chips choisi est trop léger et reste coincé à demi-engagé sans tomber.

De ma mauvaise éducation j'ai quelques réflexes acquis comme ceux de taper là où il faut sur les machines rétives afin qu'elles cessent de débloquer et débloquent notre dû. Mais celle d'aujourd'hui était encastrée dans un pan de bois du moins sur le côté.

J'ai renoncé et avec les quelques pièces qui me restaient ai fait couler un thé à la menthe dans la machine voisine. La poisse a eu pitié : elle a daigné faire arriver au bon endroit au bon moment le gobelet.

Puis j'ai remarqué que l'encastrement valait latéralement et je me suis souvenue que mes brèves années de libraire jointes à l'entraînement sérieux de natation m'avaient offert des muscles. J'ai vécu faible pendant une quarantaine d'années, j'ai donc un peu tendance à l'oublier. J'ai donc bougé la machine, pas comme une brute, ce qu'il fallait et sans même peiner. Et récupéré ce que j'espérais manger (1).

La vie est quand même plus facile quand on est (un peu) musclé. Même les machines obéissent au lieu que de nous imposer leurs conditions. Dans un monde qui fonctionne selon la loi du plus fort (sauf quelques exceptions) il est hélas bon d'être un peu moins faible.

 

(1) pas par gourmandise, par fringale ; je vais mieux mais c'est encore un peu compliqué, fractionner les repas, manger léger et du coup parfois avoir une faiblesse passagère.

PS : Je choisis cet exemple trivial en supposant que la machine ne va pas se vexer, mais j'en ai d'autres sous la semelle, plus significatifs.


La Rochelle (ce que je n'y fais pas)

 

Fatiguée par une journée assez intense malgré la détente d'un bon film revu, je flânais sur l'internet à la recherche paisible d'un peu de résultats sur les championnats du monde de natation, suis tombée sur un article qui m'a finalement déçue sur le plongeon de haut vol (1), et de là sur la video qui suit.

Je peux vous dire pour bien connaître les lieux (9 ans de Festival de cinéma, quand même, plus un bref séjour pour écrire en 2005), que plonger de là-haut, on peut juger le fait de le faire comme on veut, il faut quand même être très fort (en plus de fou) pour y parvenir.

 

 

(1) Ras le bol des questions sexistes, oui je sais c'est pour rire Ha ha ha

nb. : À une époque j'étais capable de sauter (et non plonger, juste sauter) du plus haut plongeoir des trois que contenait la piscine de Clichy. Je sais donc que si on n'entre pas dans l'eau parfaitement gainés et droits c'est un choc comme si on fonçait en vélo contre un arbre. À leur hauteur je suppose que se rater d'un centimètre d'inclinaison ou d'écart des membres, c'est se prendre en voiture un mur en béton. 


Ce qu'on avait manqué qui n'avait pas manqué (mais qu'on peut être contents d'enfin découvrir)

 

 

Je cherchais l'illustration du titre qui m'était venu pour cette photo-ci. De la chanson je me souvenais parfaitement.

De nos jours, on trouve plus facilement les traces de la video complète que de la seul musique, ou alors c'est moi qui ne sais pas chercher (1).

Je me suis alors aperçue que je n'avais jamais vu celle de cette chanson.

Au fond à part quand je vivais chez mes parents, je n'ai jamais eu la télé que par inadvertance, avec de longues périodes sans. Les derniers temps j'y suivais essentiellement des séries USAméricaines. J'ai quasiment cesser de la regarder au printemps 2005. Et depuis, des bribes, sur l'écran de l'ordi - ou l'été passé, les JO sans commentaires, avec le vrai bruit de fond et qui m'avaient fait du bien (vider l'esprit ?) -.

De fait c'est par pans entiers que j'ignore certaines images, sur des périodes données. Un peu comme si j'avais vécu longtemps à l'étranger.

J'ai donc découvert 17 ans 27 ans (oups !) plus tard celles qui accompagnaient une chanson qu'en ce temps-là j'aimais.

 

(1) ou je trouve plus simple d'aller chercher le code d'une video youtube.


The Seine isn't another swimming pool

 

Essai enchaînement images + son (via iphoto, puis youtube)

Une scène à laquelle j'ai assistée, sans tout comprendre, de loin. Je crois que les gars avaient l'intention de plonger dans la Seine du haut d'un parfait petit ponton (ou avaient commencé à le faire) et que la maréchaussée fluviale ne l'entendait pas de cette oreille, qui est venue leur demander de s'en aller nager dans une piscine dûment homologuée. Tout s'est paisiblement et rapidement passé, du moins c'est l'impression qu'ils donnaient.

Je ne laisserai sans doute pas ce billet en ligne très longtemps, c'est surtout pour essai technique et ils étaient trop loin pour que je leur fasse signer les autorisations requises quant au droit à l'image. Je n'ai conservé dans les photos que celles qui étaient cadrées suffisamment larges pour préserver l'anonymat, mais peut-être que ça ne suffit pas.

Fin d'un cycle qui fut heureux

 

P7244467On vide, on jette, on nettoie.

 

 

 

 

 

 

 

 

Je ne me sens plus en état de rien faire  P7244469
qu'avancer ce qui est en cours - ça au moins, ça va -. Se sentir trop de trop, dans tous les domaines, à tous les niveaux. Trop de choses qui s'achèvent. Quoique je fasse, l'argent manquera.

 

Je relis la lettre qui me fait sourire (elle a été écrite pour ça). Précieux soutien.

 

La chaleur me prend dans ses bras. Puisse-t-elle durer le temps qu'il faudra.


Bad blonde

 

P7214353

 

On était un joli paquet à s'être fait piéger par les berges de Seine et le tour de France : en fait au moment où tu remontes des quais dans l'idée de prendre un métro, tu t'aperçois que les barrières sont mises en continuité et que la caravane passant, toi petit piéton, tu es prié d'attendre - et si tu traverses la Seine, c'est pareil de l'autre côté -.


C'était dimanche, la plupart des gens prenaient la contrainte avec bonhommie ou comme nous décidaient après tout de rester voir : la caravane était kitchissime (un summum, une perfection) et quand il passe, le peloton fait un bruit joli.
Ceux qui étaient gênés s'en allaient jusqu'au point de passage potentiel suivant (un grand carefour, un pont) et attendaient la prochaine autorisation de traverser. Les forces de l'ordre étaient tendues (entre les attentats de Boston encore récent et les débordements potentiels d'anti-mariage pour tous)

 

Mais voilà cette petite famille, des touristes en fait (sont passés à l'anglais lorsqu'ils se sont énervés) ne toléraient pas cette atteinte insupportable à leur liberté et, alors que les enfants étaient suffisamment grands pour patienter (1), ils ont décidé de traverser quand même. Grande et blonde, la femme a enjambé les barrières, se faisant bien évidemment aussitôt enjoindre de repasser de l'autre côté, hélant un agent en face (alors qu'un autre était tout à côté), demandant outrée Pourquoi on ne peut pas passer ? (il eût suffi qu'elle posât la question à quiconque se trouvait à proximité), obtenant une réponse courtoise, mais refusant de repartir.


Alors un type en uniforme, sans doute un peu plus chef que le tout jeune d'à côté est venu, a demandé à nouveau à la femme de repasser la barrière, question de sécurité, personne ne peut passer, elle a à nouveau protesté, du coup il a carrément donné un ordre sur le mode Pour qui vous prenez-vous, ça vaut pour tout le monde, le passage sera libéré après. Elle a obtempéré non sans lui tirer la langue (ce qui a fait que la piétaille alentour, d'abord interloquée par l'esclandre, s'est rangée du côté de l'agent de sécurité) et l'insulter ; le mari d'icelle est venu en rajouter une couche en anglais (sur le mode En France on est vraiment traités mal - ben en même temps vous l'avez un peu cherché -). L'agent (ou le CRS, j'avoue en uniformes ma crasse nullité) ayant obtenu ce qu'il voulait, qu'elle dégage de la voie publique avant le passage des véhicules suivants, a laissé filer ce qu'en d'autres circonstances il n'aurait peut-être pas laissé passer et les touristes, pour une fois sans privilèges, sont partis mâchonner plus loin leur rancœur.


Une femme à mes côté donnait raison à l'agent tout en constatant qu'il était passé un peu vite à un ton menaçant. J'ai pensé qu'il y a deux ou trois ans j'aurais sans doute perçu les choses comme elle, mais qu'à présent non : il avait tout simplement pigé à quel genre de personnes il avait affaire, celles qui dans la vie sont favorisées de partout et estiment que tout leur est dû. Il s'en trouve à l'occasion parmi mes clients. À la discussion la dame élégante et son compagnon auraient peut-être fini par prendre l'ascendant, or il avait une contrainte immédiate de temps, donc efficacité, quite à passer pour un rustre et puis d'abord ça leur fera les pieds.

Le pire c'est qu'elle aura quand même obtenu une forme de privilège : je suis prête à parier qu'une personne d'une autre allure pourvue d'un accent populaire, prononçant les mêmes mots, effectuant les mêmes gestes, placée au même endroit (2), ce serait fait embarquer au poste, au moins pour une mise au point. 

Encore quelqu'un pour qui les lois doivent être sévères ... pour les autres.


Le gag c'est que 10 minutes environ plus tard, un temps mort ayant lieu dans le défilé des équipes, équipiers, équipements, un passage a été accordé à ceux qui attendaient au carrefour le plus proche. Il suffisait donc d'attendre (un peu) (patiemment).

À part cette anicroche, il y avait une bonne ambiance parmi la petite foule de ce côté-ci des ponts : coincés là pour la plupart par hasard (3) et qui s'étaient dit, tiens après tout restons : ceux qui s'y connaissaient un peu et expliquaient aux autres, le vendeur de bouteilles d'eau à la sauvette qui faisait son petit-business sans abuser, les surveillants courtois dès leur qu'on leur posait question en restant du bon côté, les touristes intrigués, le muret sur lequel nous étions, plus haut qu'il ne semblait (4), le fait de s'accorder une pause, une attente amusée, un imprévu parfait.

 

(1) Il ne s'agissait pas d'un bébé qui hurle par la chaleur ou la faim incommodé

(2) Cela dit, elle n'en aurait sans doute dès le départ rien fait : il faut être d'un certain milieu pour croire qu'on mérite une exception, qu'une contrainte de sécurité évidente (et non absurde comme on en voit parfois) peut s'appliquer à tous sauf soi.

(3) Les passionnés de vélos attendaient sur les Champs pour certains depuis la mi-journée (passage des coureurs vers 20h30 seulement)

(4) Schadenfreude : des jeunes femmes qui me voyant installée (avec un peu d'aide : j'étais en jupe un brin étroite) ne se posaient pas la question de la difficulté et puis Ah tiens si quand même. De ma vie de libraire je conserverai au moins ce plaisir que c'est que d'avoir enfin de la force dans les bras. Avant de l'acquérir, je n'imaginais pas que ça aidait tant que ça.