Rendez-vous demain, samedi
Cochise ou pas loin

Una giornata particolare

 

spéciale dédicace à Florence pour qui ça ne devait pas être évident, ce jour particulier

 

Il y a eu cette profonde mauvaise nouvelle, arrivée dans la nuit, en voir la trace au réveil, s'en douter, le coup de fil du matin qui confirme. Quand on n'est pas directement concernée, si c'est quelqu'un qu'on aime qui l'est, on s'y sent quand même.

 

Il y a du vent, des rafales, de la pluie. Lorsqu'elle se calme c'est une chorale qui profite d'un interstice du programme officiel et enchaîne titres sur titres, alors il faut attendre.

 

Je fais de mon mieux, le livre est un des plus prometteurs de l'année, j'ai froid, le cœur étreint ; des gens malgré le vent sont restés écouter. L'auteure lit fort bien. Et je suis très heureuse d'avoir fait sa connaissance. J'espère que nous nous reverrons.

 

Seul regret : de ne pouvoir s'accorder un peu de temps après. Mais sur le stand c'est non-stop. On a seulement pu partager un verre.

 

Je rêvais d'un vin chaud.

 

Les passants qui viennent remercier le réalisateur pour son film ; j'ai tenté de le faire maladroitement avec mon italien bancal de qui ne va plus assez souvent au pays, car de tous les films vus cet hiver c'est celui qui m'a le plus durablement bouleversée.

 

J'apprends une nouvelle surprenante concernant juillet - à voir -. Trop de dimensions s'affrontent en même temps, je ne parviens plus à passer de l'une à l'autre, mon fils à mon retour m'explique Dr Who et je me dis Y a de ça.

J'apprends un autre truc, plutôt amusant, concernant la réaction intelligente d'une auteure qui attendait.

Il semblerait que les grévistes CGT de la bibliothèque aient joué dans ma vie part tragique le rôle du chœur grec. J'ai corrigé le tir dès qu'on m'a signalé qu'il y avait un problème. Ne sais que penser. Un côté force du destin - fatalité -. Quatre ou cinq heures d'une anomalie et il a fallu que quelqu'un tombe dessus. L'impression de ne pas pouvoir lutter. D'avoir trop souffert pour en plus résister aux vents contraires. Je suis au bord de croire aux dieux de l'Olympe qui règlent leurs propres comptes à travers nos existences de petits humains.

L'argument amical : Si on t'avait fait du bien, ça ne serait pas arrivé. 

Nous parlons longuement de cinéma italien, et finalement moins de brandade de morue (mais c'est un peu dommage) ; Florence n'oublie pas la fontaine penchée.

Des cailloux sur la nappe afin d'empêcher qu'elle ne vole. Des livres posés aussi dans les angles.

Un micro sans pile puis avec une pile, au passage voir le commissariat tout brûlé, bâtiment encore debout, certes, mais ça impressionne. Y reste-t-il la carte d'identité nouvelle qu'un ami devait venir rechercher ? (pire fatalité l'incendie que des grévistes inattendus).

Depuis le vol si absurde de mes clefs, des pastilles pour la gorge et des mouchoirs en papier, je vois des pickpockets partout. Ça n'est pas pour rien dans mon erreur de la veille, vite replier l'ordi, ne pas le laisser sur la table non surveillé.

 

Le cours de danse fut particulièrement fatiguant, notre professeure remarquant immédiatement que j'avais la concentration prise par tout autre chose - les questions, les conditions matérielles de la présentation du livre, malgré le mauvais temps -.

  

Il pleut, il pleut, il pleut tout le temps. Et ce vent. Je range mon chapeau mes cheveux en profitent pour soigner leur indépendance. Renoncer à les discipliner.

  

Je revois un ami un peu perdu au gré de nos trop nombreuses vies. C'est avec lui le cinéma italien aussi.

Un rayon de soleil à l'instant où nous choississons de prendre la parole malgré la-chorale-qui-n'en-finit-pas. Un rayon d'encouragement ?

Je trouve mes questions lourdes, pour certaines un peu bêtes. Difficile ne de pas trop dévoiler pour qui n'a pas encore lu, mais dire assez pour ne pas les rebuter et leur donner envie, sans pour autant trop ennuyer les lecteurs déjà avertis.

 

Il y a ce moment, à la fin de tout, où la fatigue est telle que repartir semble impossible. Mais repartir ensemble, non. Métro. Trois puis deux puis un. Sur l'élan je rejoins mon nord-ouest. N'habiter que là.

  

Je crois que je vais rêver d'une chorale qui ne s'arrête jamais.

  

L'écriture de Jon Kalman Stefànsson me parle à l'âme. J'espère pouvoir relire un passage de son plus récent roman avant de sombrer dans le sommeil. Peut-être qu'alors la chorale chuchoterait. 

 

[billet en vrac et non relu, manque le chauffage]

PS : Pas de photos pour l'instant, ordi saturé.

Première phrase lue en ouvrant : 

"Si Dieu était honnête, il leur botterait copieusement le cul". (p 260)

Songé à ce que m'avait dit P. et au travers des larmes, souri. 

 

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