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Mon ascenseur chez les Shadoks

 

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Après avoir quitté l'univers buzzatien, notre ascenseur avait fonctionné quelques mois en donnant toute satisfaction. Il était hélas atteint par quelques obscures directives de mise aux normes et sans doute un peu dangereux (câblage ancien et qui avait beau dater d'avant les obsolescences programmées il était temps de changer).

Il avait donc été mis hors service pour environ un mois et demi qui auront duré deux fois 30 jours, in fine. 

Ce soir était le grand soir : quand je suis rentrée du travail il avait été remis en fonction.

Las ! Le voilà désormais équipé d'une voix de blonde d'aéroport pour indiquer les étages - ce qui sera charmant si quelqu'un rentre tard la nuit, en plus que ça sera trop cool, tout le monde saura qui -. Et le tableau des boutons, qui étaient si beaux en antique bakélite est désormais d'une vulgarité d'entreprise (1).

Et placé très très bas.

Alors bien évidemment il y a à cela sans doute l'explication d'une mise aux normes de l'accessibilité que sur le principe je suis prête à encourager. J'ai d'ailleurs signé récemment une pétition en ce sens pour ce qui est de la ville. Je pense que plus rien ne devrait être construit qui ne soit pas fauteuils roulants et poussettes friendly. 

Seulement dans l'ancien ce n'est pas toujours possible de rectifier le tir. Et puis surtout : à quoi cela peut-il bien servir de disposer d'un tableau à hauteur de fauteuil ... DANS UN ASCENSEUR SI PETIT (2) QU'IL NE PEUT EN CONTENIR UN !

Je sens que ce sont les quelques marmots de l'immeuble qui seront ravis de pouvoir faire plein de bêtises et leurs parents réjouis le jour où échappant à leur vigilance ils iront faire les zouaves dedans et peut-être s'y coinceront (3).

Cher ascenseur, bienvenue dans ce monde de Shadok que notre société est devenue (si seulement votre voix pouvait être celle de Claude Piéplu - soupir -).


 

 

 

(1) Vieillirais-je ? J'ai le sentiment que chaque remplacement d'un objet usuel vaillant depuis longtemps, se fait au détriment du charme, de la solidité et de la beauté des matériaux. Il en va ainsi aussi pour les téléphones, les boutons de radiateur, les fenêtres (ce beau bois, certes un brin poreux, remplacé par un presque inévitable PVC), les boîtes aux lettres ...

(2) Et petit pour cause de disposition des lieux ne permettant rien de plus grand. Immeubles de 1930, pas prévus pour au départ, dirait-on.

(3) Car la porte en accordéon qui malgré la somme astronomique qu'auront coûtés les travaux n'a pas été changée reste fragile et que le moindre obstacle peut la maintenir bloquée.


La journée des vieux objets


P4302666De façon assez amusante, ce fut comme qui dirait la journée des vieux objets. À me demander si c'était vraiment une conjonction d'éléments ressurgis de ma jeunesse, ou si le vague à l'âme né de n'être pas tout à fait aimée me rendait plus réceptive à ce type d'objets ; comme une nostalgie d'un temps où j'étais moins délaissée.

 

 

 

 

[photo : le vieux compteur de chez le kiné - avec un petit effet sténopé]  

 

 

 

 

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Carried away like a moonlight shadow

Grâce à mon fiston

 

Mon fils est un admirateur du groupe Pentatonix, lequel vient de publier une video d'un partenariat avec Lindsey Stirling. Il m'a par ricochets fait découvrir le travail de la jeune femme, laquelle m'a semblé avoir trouvé une parade intéressante au fait de n'avoir pas assez de talent ni comme danseuse ni comme violoniste (pour des concerts classiques s'entend) : elle a décidé d'allier les deux et comme peu de gens en sont capables (1) se retrouve la meilleure dans son genre, ce qui stimule l'intérêt au moins des internautes.

J'ai regardé quelques vidéos, et de la même façon que mon amour pour Virginia Woolf ne me détourne pas de certains contemporains légers dès lors que le cœur y est, ce qu'elle fait ne me déplaît pas, d'autant plus qu'elle pratique avec grâce l'autodérision et la parodie intelligente : on peut ainsi 30 ans plus tard, avoir de l'impérissable Thriller une amusante dérivée.

J'aime beaucoup cette ombre qui se dissocie de son humain, outre qu'elle me rappelle certains burlesques qui me réjouissent l'âme quand j'en revois les films, elle me ramène à une sensation concrète d'après le moment que je considère comme ma première mort et qui était comme une petite fin du monde personnelle : l'écroulement de ce sur quoi j'avais fondé en principal ma vie, la croyance en la grande amitié - plutôt qu'en le grand amour, pour lequel je ne suis pas l'élue et qui est soumis aux aléas du désir -. J'avais alors l'impression que mon ombre n'était plus vraiment là sauf quand j'étais en pleine action, alors j'ai vécu plusieurs années en bougeant sans arrêt, multipliant les rencontres et les activités afin de rester accompagnée.

Ce n'est que depuis février (je dirais le 5, ce matin où je m'étais réveillée en pleine forme) que je peux à nouveau me poser sans crainte d'être dépourvue d'ombre ou de réalité. Le temps et les amis ont fini par me sortir du monde parallèle dans lequel l'état de choc m'avait plongée. Il ne me reste plus guère qu'une amnésie localisée à un domaine précis. 

Et je serai redevenue celle que j'étais et peut-être plus proche encore de moi-même puisqu'entre temps libérée d'un travail qui ne me ressemblait en rien et forte d'une belle petite expérience dans un autre qui me va fort bien.

Je n'en veux pas, n'en voudrait sans doute jamais (à moins de conséquences supplémentaires à ce jour ignorées) à ceux que je surnomment Ma Grande Diva ou Mon Assassin Préféré. L'un(e) comme l'autre m'auront fait beaucoup de bien avant de me plonger dans la détresse et une part importante du bon, dans les deux cas, est demeurée. Ils m'ont foutue dans la merde, mais comme dans la fable du petit oiseau et de la vache (2), ils m'ont ainsi sauvé la vie.

 

 

 

(1) Je voudrais vous y voir.

(2) In My name is nobody (hélas peu de videos disponibles droits ceci cela). Un jour il faudra que j'écrive comment j'ai passé le bac presque sans m'en rendre compte et grâce au cinéma.

PS : Oui le titre vient d'ailleurs.


'Cause this is thriller, killer night

En guise de billet apéritif un petit rappel de ce qui fit fureur en 1982 - 1983, d'un temps où l'on était obligés d'attendre que les videos passent à la télé : 

 

 

 

Et d'une adaptation récente et qui ne me déplaît pas, entre dérision et coup de chapeau à l'ancêtre. Ce qui est chouette lorsqu'on vieillit, c'est entre autre de connaître un historique suffisant pour pouvoir s'amuser des liens entre les travaux des uns et des autres, il y a une jubilation de la mise en perspective (1). PS : Sauf situation financière catastrophique ou autres méchancetés de la vie, mon premier à-valoir conséquent (si tant est que) sera pour offrir à ma fille un nouveau violon (2).


(1) Je le ressens surtout pour le cinéma, en fait.

(2) Cambriolage il y a plusieurs années, nous étions insuffisamment assurés pour la pièce à part où il se trouvait et je n'ai pas su retrouver à temps les papiers qu'il fallait pour tenter de me bagarrer.


Le jardin, enfin !


P4272635Ma fille me prévient, Ça y est ils ont ouvert les jardins. 

Ce fut pour quelques riverains dont nous fîmes partie (1) un petit combat citoyen d'obtenir que la zone dégagée par les anciennes usines Bic ne soit pas qu'un ensemble bétonné. Comme la démocratie à échelle locale n'est pas un concept abstrait, l'association eut finalement gain de cause (2). 

Pour cette première visite, le soleil n'était pas au rendez-vous. Mais j'ai pris quelques photos. Histoire de marquer le coup. Et heureuse à l'avance des moments de lectures qu'aux beaux jours je me promettais d'y passer.

 

(1) ou du moins l'homme de la maison, moins englué que moi dans la course métro-boulot-marmots-dodo de l'époque.

(2) Pour que la mobilisation des citoyens fonctionne il convient qu'à leur tête soient présentes des personnes à la fois compétentes (en urbanisme, en droit ...), solidement motivées (pour fédérer les suiveurs dont sur ce projet nous étions), suffisamment disponibles et qu'il y ait assez de financement pour pouvoir porter certains conflits sur le terrain juridique. Il convient aussi que ce qui est réclamé fasse le bien du plus grand nombre. Pour les jardins c'était le cas. Peut-être aussi que La Kriz de 2008 a aidé, faisant prendre conscience aux élus que faire construire des immeubles de bureaux qui risquaient de rester vide ne serait pas porté à leur crédit, du point de vue électoral s'entend.

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Neuf ans après - Le petit immeuble gris est toujours en sursis

 

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J'ai pris cette photo en souvenir de celle-ci prise neuf ans plus tôt presque jours pour jours (16 mars 2004) pour Pierre et Marie, la leur envoyer : Immeuble gris et dame à sa fenêtre_160304

 

 

 

 

 




Le petit immeuble gris semble plus que jamais en sursis. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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