Monsieur le maire ne veut pas qu'on sorte
13 mars 2013
J'ignore si quelqu'un de la maison a eu l'idée saugrenue de répondre favorablement à une éventuelle demande de la mairie afin que l'on soit sur une liste de veille quelconque. Personnellement je n'ai rien demandé ni non plus le père de mes enfants que l'appel a autant que moi surpris.
Je suis rentrée trop tard pour poser la question à mes enfants. On peut imaginer que recevant un appel mécanique importun l'un ou l'autre aient pu fournir une réponse qui ressemblait à un oui. Ou qu'un stagiaire zélé ait compté comme réponse positive (oui nous voulons être sur votre liste de veille) toutes les absences de réponses - au téléphone fixe nous répondons rarement, pollué qu'il est d'appels commerciaux ; ceux que nous aimons nous appellent aux numéros personnels -.
Bref, le mystère de notre inscription demeure.
Mais le résultat est là : alors que j'étais à mon travail j'ai reçu un message m'avertissant que ma messagerie vocale du poste fixe de mon domicile venait d'en intercepter un.
Inquiète sur la période pour la santé de ma mère, je me suis empressée de le consulter, craignant un appel d'hôpital, de médecin, de voisins.
Que nenni : c'était une voix de synthèse téléguidée par la mairie de notre domicile familial qui se mêlait de nous ordonner de reporter nos déplacements et de ne pas mettre nos radiateurs en surchauffe.
J'ai cru à une blague téléphonique. Un tour sur le site de la ville m'a fait comprendre que j'ai simplement eu le privilège d'être prise en charge par un ultra-prévenant "Automate d'alerte".
Si quelqu'un sait comment l'envoyer au diable ou même plus loin encore, je suis preneuse. Je déteste en effet avoir la sensation de jouer un rôle dans la série Le prisonnier.
Et en attendant dites de ma part à Big Brother que je suis sortie quand même, au théâtre (1), voire une pièce drôle et fort bien interprétée, scénographiée (ah les pousseurs de décors aux silhouettes élégantes, je sais que j'en rêverai) et chorégraphiée : "Théâtre sans animaux" (de Jean-Michel Ribes en son Rond-Point) ; que nous avons bien ri ; que la ligne 13 après des ratés dans la matinée fonctionnait ni pire ni mieux qu'à son ordinaire ; que les trottoirs étaient effectivement glissants mais qu'on a aussi le droit d'y marcher prudemment.
Et que le chauffage dans de nombreuses parties de la commune est fourni par le chauffage urbain donc sauf à décider de l'éteindre nous ne maîtrisons pas tellement le degré de chauffe. Et quel étrange conseil de dire à ceux qui peut-être ont très froid, ne chauffez pas trop.
Comme disait jadis sur une radio nationale un chroniqueur du matin "Nous vivons une époque moderne". Je crois que je n'aime pas trop la modernité quand elle se mêle de prétendre savoir mieux que moi ce que j'ai à faire. Tout ça pour qu'en cas d'accidents des responsabilités locales ne soient pas recherchées en lieu et place de celles d'adultes, cityoens à part entières et tout à fait capable de prendre en compte leurs risques sans se faire infantiliser.
(1) Et que de toutes façons il nous fallait sortir pour aller au travail. J'imagine la réaction d'un employeur à qui un salarié déclarerait : Je ne suis pas venu travailler aujourd'hui mon maire, ou la SNCF me l'a déconseillé.
Bonus track peut-être périssable : l'épisode 1 de la série
(attention : on n'est plus aussi manipulables après l'avoir suivie qu'avant)
C'est à 9'12" qu'on comprend pourquoi cet appel de la mairie m'y a fait particulièrement penser.