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Un livre qui va (me) durer

 

Depuis "Enig Marcheur" qui m'a envoûtée, avec ses légendes et son néo-vieux français, je restais un peu sur ma fin, des livres brefs m'avaient émue (1), mais un livre bref c'est comme un orage, il passe fort, nettoie notre ciel, nous ramène un peu trop vite à l'état précédent. J'avais entamé la lecture d'un essai, mais un essai ce n'est pas pareil. On s'attache moins.

Un roman plus long c'est une pluie durable, la nappe phréatique retrouve meilleur niveau, notre moral de lecteur rejoint un équilibre que la vie, probablement, n'avait pas épargné.

Je l'ai reçu par un jour gris, ainsi qu'une carte, très belle, de Roumanie, envoyée elle par ma cousine perdue puis retrouvée 30 ou 35 ans après. C'est l'un des sujets du livre : ceux qu'on perd malgré soi. Ils s'étaient coordonnés ces deux-là.

Le thème principal du roman, quant à lui, me faisait un peu peur, je craignais la nécessité d'une culture historique et religieuse qui me manquaient. Et puis après un léger effort, disons un chapitre ou deux pour s'acclimater, non seulement c'est parti, mais ensuite c'est resté. 

Je viens de trouver un nouveau livre de chevet. Et en Elissa, une compagne imaginaire parfaitement secourable.


"Dans l'ombre de la lumière" de Claude Pujade-Renaud, que je remercie.

 

(1) Par exemple "Le meilleur des jours" de Yassaman Montazami

PS: Curieux d'avoir presque lu la même année un roman dont une héroïne est une Felisa (qui se prononce Felissa) et un autre, celui dont il est question ici, Elissa. J'attends désormais Lissa et Issa - à moins que ça ne soit à moi d'en écrire au moins un -.


366 - Aujourd'hui petite violence

 

Alors que le monde et la vie quotidienne sont si facilement coupants, je n'ai pu dépister aujourd'hui aucune petite violence.

Par chez moi la journée fut calme : sport et fatigue. À part si je considère cette dernière comme une violence, je ne vois pas ce que je pourrais ranger dans la rubrique.

Les violences que j'ai subies ces dernières années ne sont que morales, affectives ... et pour autant pas petites. Du tout. Je n'en suis d'ailleurs pas encore venue à bout. J'en ai quand même trois à surmonter dont une qui ne cesse de se défragmenter.

Dans le monde, la violence n'a pas été petite, aujourd'hui une file d'attente devant une boulangerie en période de disette pour cause de guerre a été en Sytie pulvérisée par un missile. On est dans la géante violence de l'horreur. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant.

Il me semble à la réflexion, que la violence est rarement petite, en fait. Son existence même lui confère une certaine ampleur.

 

366 réels à prise rapide - le projet 
366 réels à prise rapide - les consignes.


Ce soir, Marie, j'ai dîné au lit

 

J'avais bien d'autres projets d'écriture pour la soirée, mais je n'ai pas vraiment eu de soirée, j'ai dû me contenter de 

Dîner au lit

Longtemps que ça ne m'était pas arrivé, le dernier moment de semblable danger datait de juillet après une journée de cinéma à La Rochelle au cours de laquelle nous avions un peu trop .oublié de manger. Un Kebab encore ouvert à 0h30 m'avait sauvée alors que tout était fermé.

Ende gut, alles gut, pour cette fois encore.

Et sauf s'il pleut à verse, j'irai courir tout à l'heure. Non mais !


J'ai enfin compris ce que je ne comprends pas qu'ils ne comprennent pas

 

C'est une des choses qui assombrit ma vie (au demeurant fort luxueuse de vieille Européenne : je ne manque de rien matériellement (pour l'instant)) : une tendance générale que je perçois depuis le début des années 2000 sinon au racisme du moins à une xénophobie à ciel ouvert. Cinq ans de Sarkozysme ont accentué le processus. Et mon travail dans un quartier réputé chic où je suis aux premières loges pour recueillir soupirs et réflexions de vieux blancs (hommes et femmes), leurs "on n'est plus entre nous", des regrets d'un monde d'avant tel qu'il n'a jamais vraiment existé, me met chaque jour en contact avec ces manifestations ténues, mais qui peuvent compter à l'heure d'aller voter, d'un malaise que je n'arrive pas à comprendre. S'y ajoute souvent mais pas toujours une pointe détestable d'antisémitisme rampant, qui ne tient pas de la haine mais d'un a-priori négatif (1).

Parce que j'ai grandi avec une double culture, dans un milieu pas riche, avec un peu de mixité d'origines, Paris en métropole internationale et ça m'a toujours paru évident, j'étais incapable de comprendre ce qui coinçait pour eux.

Et puis c'est venu d'un trouble récent, presque amusant : à force d'entendre tous les sabirs du monde, d'en comprendre certains, de répondre aux touristes en trois ou quatre langues dans une même journée, j'en oublie par moment d'identifier la langue dans laquelle on est en train de s'exprimer ; au point étrange d'en oublier de ne pas comprendre s'il s'agit d'un langage que je ne connais pas.

En vidant mes poubelles tout à l'heure dans la cour, j'entendais la conversation de voisins à leur balcon et la suivais sans faire ni d'efforts ni exprès. Seulement en refermant la porte, je me suis aperçue qu'ils s'agissait de ceux qui viennent de Colombie et qui se parlent en Espagnol, que je venais donc d'entendre une conversation Espagnol sans même m'en rendre compte, tellement pour moi c'était normal (Espagnol ou quoi que ç'eût été). 

Et soudain prendre conscience qu'il y a parmi nous des personnes âgées, qui n'ont pas eu accès aux études, qui ont subi jeunes une guerre lors de laquelle des mots d'ailleurs leur ont été par nécessité effrayée inculqués, qui n'ont pas forcément l'oreille musicale et qui se sentent désorientés dès lors qu'alentour ça parle autrement que français. Et que ce qui pour moi est la chose la plus naturelle du monde, les sabirs mélangés, la communication multi-langages et multicanaux (voix, téléphone, ordinateurs ou textos) est pour eux un grand dérangement. Je suis enfin capable de le comprendre par le raisonnement, mais reste incapable de me mettre à leur place, d'imaginer ce que ça peut donner quand on perçoit le monde ainsi. Eux qui s'estiment chez eux s'attendent à ce qu'on y parle comme eux et ne comprennent pas que l'on puisse penser autrement. Il y a pour eux menace là où pour moi il y a la vie qui va de soi.

J'en aurais mis du temps pour comprendre ce qu'ils ne comprenaient pas, alors qu'ils n'imaginaient même pas que je n'imagine pas que ça puisse être une gêne.

(Cela dit, une fois l'articulation du problème enfin comprise, que faire pour y remédier ?)

 

(1) L'exemple typique sournois "Vous n'auriez pas plutôt un livre d'un auteur français ?" et moi plus Bécassine Béate que jamais qui la première fois vérifie qu'il ne s'agissait pas d'une traduction. Mais c'est un malaise d'un autre ordre, complexe, et qui nécessiterait un autre billet.


48 heures pas très chrono

 

C'est ce billet de Sacrip'Anne qui m'a rappelé ce que je n'avais pas trouvé le temps d'écrire. C'était au début du mois, au moment où est arrivé le froid, cet ennemi infatiguable des gens fatigués.

Un mercredi comme tant d'autres de ma vie de libraire, sauf que je savais devoir tenir tard : nous avions une soirée de dédicace à Livre Sterling, d'un auteur et sa femme qui venaient en voisins. Je ne sais plus si j'ai dormi en prévision de tenir le coup où si j'ai quitté la maison pour une course indispensable. Toujours est-il que j'ai éteint l'ordi vers 8h ou 8h30 une fois mon petit-déjeuner avalé. Et qu'ensuite j'ai filé au travail sans avoir le temps de me reconnecter. Même si on n'a jamais tout à fait autant de clients qu'il faudrait, les journées de décembre sont intenses, d'autant plus que nous avions alors des cadeaux d'entreprise à préparer, je suis devenue championne du paquet cadeau parallélépipédique simple, pas le temps d'aller flâner sur la messagerie, pas même par le téléphone. J'avoue que concentrée, ça ne me manquait pas. On ne fait pas 20 ans l'ingénieur et des classes prépas sans que ça ne laisse des traces profondes, une sorte de priorité absolue au travail dans les moments de bourre, comme un automatisme. Le mode "robot efficace", on a beau faire, ne disparaît pas.

La soirée de dédicaces avait été un bonheur, Camille Muller est quelqu'un de passionnant à écouter, je ne connais rien à son sujet de travail que pourtant je trouve beau, j'écoutais, j'apprenais. 

Mais la double intensité, journée active forte, soirée active à apprendre m'avait vidée, je crois avoir préparé mon sac de piscine et n'avoir eu que le temps de faire ma toilette avant de sombrer dans un sommeil abyssal.

Au lendemain, entraînement et très volontairement et par précaution, retourner dormir non sans avoir mis le réveil à l'heure de devoir repartir tenir boutique. Merci à celle des fées qui m'aura attribué cette faculté de dormir à la demande, même si je peste de devoir si souvent dormir aussi malgré moi.

Boulot boulot et à nouveau une soirée, cette fois pour revoir un ami marseillais qui n'est quand même pas de passage tous les jours dans notre ville du sud du nord. À nouveau belle soirée, mais c'est encore rentrer tard alors que je ne tenais déjà plus debout - la joie des retrouvailles est un bon dopant, mais il a ses limites -. À nouveau dormir dès en rentrant. Effort infini pour ne pas le faire avant de s'être brossé les dents, on a les héroïsmes qu'on peut.

Le réveil du lendemain fut relativement tardif, et comme je n'avais rien dépoté aux jours précédents des habituelles petites corvées j'avais dû attendre fin de matinée ou début d'après-midi pour m'asseoir enfin devant l'ordi.

C'est à l'ouverture du logiciel résident de messagerie que je me suis rendue compte d'une bizarrerie : 181 messages non lus (ou 179 mais cet ordre de grandeur).

Et seulement après une première pensée concernant une éventuelle panne d'antispam que j'ai compris : j'étais restée 48 heures pratiquement sans internet (1), ce qui compte tenu de la densité de l'emploi du temps et de la fatigue n'était pas très étonnant, mais sans même m'en rendre compte, ce qui était plus surprenant. Je n'avais pas même éprouvé le besoin de consulter mes messages à l'aide de mon téléphone tant le présent avait été prenant.

Je le sais depuis longtemps que ma pratique de l'internet n'est pas addictive, c'est un bonus immense à ma vie, sa démultiplication, ma meilleure arme contre l'épuisement puisque je peux communiquer tout en étant sans forces autres que celles de l'esprit (2), mais celle-ci n'est pas organisée autour du formidable outil. Je viens de me le prouver.

(et hélas, dans les mails négligés, un ou deux que j'aurais mieux fait de découvrir à temps, inévitablement).

Comme j'étais également trop pompée pour entendre le flash d'info du radio-réveil, j'ai exactement éprouvé ce que décrit @Sacrip'Anne  "j'ai l'impression d'être passablement coupée du cours de l'histoire, des actus, et du sens de rotation du monde" et ce n'était qu'en 48 heures. Je crois en revanche que je m'en portais moins bien, même si l'état du monde fait qu'on nous abreuve plus d'horreurs que de nouvelles qui aident ; et je sais bien un peu pourquoi : ma boussole intérieure éprouve le besoin de savoir en permanence où je me trouve et où on en est. 

Je le savais aussi, mais n'imaginais pas non plus à quel point.

 

Merci Anne pour le rappel, je sais que ce billet mal écrit me sera utile, quand le calme auquel j'aspire sera enfin revenu. 

 

PS : Du moins tant que c'est l'hiver, et que je ne suis pas à l'abri d'une "rechute" si vous voyez que je tarde à vous répondre, n'hésitez pas à me téléphoner ou textoter.

 

(1) Pas tout à fait parce que j'avais passé du temps dessus à la librairie afin d'envoyer les invitations à une dédicace prévue la semaine suivante : messagerie (de la librairie), compte facebook pro du patron, mon propre compte mais très vite, juste le temps de procéder à mes propres invitations, et le blog aussi mais uniquement pour publier un billet d'invitation. 

(2) Non, non, je ne me prends pas pour Le Grand François. C'est juste que ce sont les mots justes.

 


Objets trouvés

 

Je passais aux toilettes après un sommaire déjeuner, c'était au rez-de-jardin de la BNF j'ai trouvé ces deux bagues.

PC250838Elles portent un poinçon, ce n'est peut-être pas de l'or, mais pas non plus des bagues de pure décoration.

Je n'ai pas eu le temps de m'en occuper en repartant, d'autant que je ne savais pas à qui m'adresser et que les personnes du vestiaires ne semblaient pas très au courant, mais je compte les déposer vendredi au service ad-hoc (1), si je parviens à le trouver.

C'est bizarre de penser que quelqu'un peut être fâché contre quelqu'un d'autre au point de jeter des bagues.

(1) Je viens les lundi et vendredi mais lundi 24 je travaille (et de toutes façons la BNF est fermée)


Billet confus mais assez triste

Trop fatiguée pour écrire vraiment mais je sais que demain je serai à nouveau prise par mille choses (plutôt des bonnes, et le travail d'écrire) et n'aurai pas le temps et que l'impulsion du moment sera engloutie par les suivantes, à moins que vite : l'écrire avant la fin du monde pour que les survivants sachent qu'on ne fonctionnait pas bien, ou les extra-terrestres, mais voilà, c'est l'un des hommes de la rue du quartier où je suis libraire. Il est du genre doux, peut-être un peu à côté (mais de quoi ?), il se tient, presque élégant, un vestige d'accent (mais d'où donc ?) et voilà qu'aujourd'hui, à l'heure où nous étions ma collègue et moi tout occupée par des clients affairés, il est arrivé en détresse, S'il vous plaît j'ai besoin de téléphoner, il ne trouvait plus ses mots, j'ai perçu l'état de choc, vu son visage amoché, lui d'ordinaire si soigné, tendu le téléphone, mais au bout d'un moment il me l'a repassé, j'ai eu quelqu'un d'un service d'urgence, je suis sans doute restée trop calme, il m'a transmis une attente, puis de là un autre standard et puis le petit chien s'est mis à paniquer, il y avait les clients les aboiements du chien et ses grondements, l'homme tout mal et qui tentait de rester digne et de ne pas trop déranger, mais dont les yeux criaient À l'aide, ma collègue qui tendait d'écluser le flux de clients, Vous pouvez me faire un paquet cadeau, les questions d'une voix d'homme au service d'urgence (mais lequel finalement ? ou bien était-ce la police) et crier presque afin de couvrir les aboiements du petit chien qui percevait la peur, peut-être l'odeur du sang de l'homme tuméfié, et je répétais l'adresse, tentais de répondre à des questions qui me semblaient inutiles, d'autres, oui, logiques, d'autres que je n'entendais pas, d'autres de clients qui ne voyaient pas l'homme debout figé, le chien déchaîné et tremblant, ni le téléphone, puis la voix dit Je vous envoie quelqu'un, et je ne savais pas même si j'avais eu les Samu ou les pompiers, et ma fille qui précisément quand je raccroche et attrape une feuille de paquet cadeau appelle sur mon téléphone personnel pour un renseignement que je diffère calmement Je ne peux pas répondre je te rappelle après, et l'agitation, l'homme malheureux ne veut pas s'asseoir, je lui ai fait signe Ils vont venir, la bouffée de clients s'achève, avant le lot suivant je lui parle, il semble avec l'espoir avoir retrouvé un peu de cohésion, m'explique l'agression au couteau dont il a été victime et je le crois de toutes mes forces car il a besoin d'être cru (sans compter que c'est éventuellement la stricte vérité) (et que même si ça ne l'est pas, il a tout autant, voire d'avantage besoin d'aide), le patron revient au même moment que les pompiers - ah tiens c'était les pompiers -, et sans avoir entendu que j'avais dû plaider pour obtenir une assistance / Je suis libraire, vous savez, pas médecin, ai-je répondu à une question dont le but était clairement un éventuel classement sans suite concrète / il leur dit Cet homme est mon ami et il a besoin d'aide, et je le vois qui commence à pleurer, le malheureux blessé, enfin on l'a écouté. Les pompiers le prennent en charge, après je n'ai pas su.

Où donc dort-il à l'heure qu'il est ?

Assez vite le petit chien s'est calmé. 

J'ai pu rappeler ma fille, qui entre-temps avait trouvé une solution à sa question.

Plus tard j'apprendrais que le matin même l'homme avait déjà demandé de l'aide mais que ceux qui étaient venus étaient repartis presque aussitôt. Requis sans doute par d'autres urgences aux adresses plus stables.

Quelque part erre peut-être un homme en phase délirante équipé d'un couteau - si notre blessé ne s'est pas trompé -.

Plus tard mon patron a eu des papiers à remplir.

Nous avons bu une bière. Présenté Vian à Sartres. Faits d'autres ventes et d'autres paquets.

À présent, il est nettement plus tard et je ne cesse de songer à ce billet chez M le Chieur, et qu'à Paris il y a tant de détresse et d'urgences et à ce point pas assez d'accueils possibles qu'il faut se faire l'avocat (1) de celui qu'on tente de secourir pour obtenir une amorce de chance qu'il le soit.

Les pompiers que nous avons vu étaient compréhensifs et courtois mais ne pouvaient pas faire grand chose après les premiers soins.

Alors ce n'est pas la fin du monde mais bien la fin depuis quelques années déjà d'une certaine idée de la civilisation. 

 

(1) ou peut-être faire preuve d'une efficace panique ? J'ai perçu, et ce n'est pas la première fois, que d'être trop calme en appelant laisse croire qu'il n'y a rien qui nécessite d'urgence intervention - j'ai moi-même commis la même erreur lors d'une inondation chez nous pour laquelle mon fils, resté seul à la maison, d'un calme olympien m'appelait -. Or j'ai d'autant plus tentance à mobiliser tout mon sang-froid qu'il faut faire vite. Retenir aussi : tout humour est à bannir. Il semble être chez moi le dernier rempart. C'est mal perçu et totalement contre-productif.

addenda du 22/12/12 dans la nuit : Plus de 24 heures après, je reste encore secouée, non pas tant par ce qui s'est probablement passé (l'agression d'un gars qu'on estime et qui est déjà suffisamment dans le dur pour n'avoir pas en plus besoin de ça) parce qu'hélas ça on connaît, que par la difficulté d'obtenir une prise en charge, même si ponctuellement en s'y mettant à plusieurs et soutenus par le fait que celui-là en particulier on se serait sentis minables de le laisser tomber, nous y sommes parvenus.

Ça ne devrait pas être difficile comme ça, il faudrait que des secours, y compris pour les cas ne relevant pas d'une urgence vitale immédiate, puissent exister. On ne sortira pas de La Krizz en rognant sur la plus élémentaire des solidarités. Tout se passait comme si le malheureux était exactement au niveau de détresse qu'il ne faut pas : trop mal pour qu'on puisse aider avec notre bonne volonté d'humains voisins qui n'avons pas de connaissances médicales au delà des gestes élémentaires, pas assez mal pour relever d'un service de réanimation (je vous en prie ne me dites pas que ceux-là non plus ne font plus) et donc dans cette zone intermédiaire où il semble ne rester plus personne ou pas assez pour agir, secourir, bref aider.

Que faire, mais que faire ?


Chers compatriotes Français, la Belgique n'est pas tout à fait ce que l'actualité veut vous faire croire qu'elle est

 

J'avais repoussé le sommeil pour répondre à un mail malgré l'épuisement, et m'apprêtais à tout éteindre quand le valeureux Poireau (1) m'a mis sous les yeux un lien vers un billet trop long pour être lu tout de suite, sauf que je l'ai lu quand même et ne le regrette en rien.

Départdieu chez Marcelsel

Il y est entre autre question de la réalité des choses qu'un cas médiatisé à l'outrance tendrait à nous faire oublier. Tout ce que je sais du pays, où je pourrais vivre (2), où vivent de mes amis, où j'allais souvent quand j'en avais l'argent, recoupe ce qu'écrit l'auteur de ce billet.

Et le fond du problème, de quelque côté de cette frontière qu'on soit : il est devenu (3) difficile de vivre décemment d'un travail honnête, de ceux qui ne sont pas d'une grande visibilité, qui n'offrent pas notoriété et donc image monnayable à ceux qui les accomplissent, mais sans lesquels la société dans son ensemble ne pourrait pas tourner.

Le déplacement fracassant de ce pion visible sur l'échiquier des choses nous révèle bien plus que son seul mouvement.

 

(1) J'ai l'air de plaisanter mais sous ce pseudo joyeux se cache un homme d'honneur, quelqu'un que j'estime.

(2) Rien de fiscal, hélas ;-) 

(3) ou redevenu ? après une période moins dure fin des années 60, années 70, début des 80 si l'on est optimistes ?


Ne pas se faire prier

 

PC160658

J'avais prévu de rester à la maison pour dormir ou écrire, à défaut d'autre chose, et puis voilà, une manif avait lieu ce dimanche et pas n'importe laquelle, et j'avais beau n'être pas directement concernée, je l'étais quand même, Kozlika l'explique mieux que moi .

Alors voilà, sans trop me faire prier, j'ai remisé ma fatigue (dans le fond c'est elle ma compagne, on ne se quitte jamais) dans un instant parallèle, et j'y suis allée ; retrouver mes amis, ma famille élective, ceux qui en lieu et place d'étranges haines ont de la générosité, peu importe leur genre et leur sexualité.

Quand tu penses qu'au fond le mariage c'est pas mon truc, faut-il aimer les potes pour aller défiler afin qu'ils y aient droit !

Diaporama par là.

Et un formidable slogan, (merci Aurélien)