Sale coût de la vie
24 juillet 2012
(en tout cas à Paris)
La semaine passée.
C'est une anecdote de rien, mais elle est si symptômatique. Je déjeune avec bonheur auprès d'une amie dans l'un de ces établissements en semi libre-service : on se sert d'une partie (boissons, salades), on commande le plat tout en le payant déjà qui nous est servi à table peu après.
On peut à notre guise payer aussi ou non par avance le café et passer le prendre à la caisse au moment opportun. Ce que j'ai fait.
L'amie présente a pris également un café que je suis allée chercher en même temps que le mien, mais qui lui n'était pas pré-payé. Comme je filais au travail directement ensuite et qu'il faisait enfin chaleur d'été, j'ai par précaution acheté une boisson que je comptais consommer au cours de l'après-midi.
J'avais donc à récupérer trois éléments et en payer deux : un café et une boisson. La jeune femme m'annonce 3,50, je règle. C'est seulement en voyant qu'elle ne préparait qu'un seul café que je comprends que nous nous étions mal comprise : elle a cru que je ne venais prendre que celui déjà payé. J'ai donc payé 2,20 et obtenu ce qu'il fallait.
Ce n'est pas un problème, j'ai pour l'instant encore le privilège de n'être pas à 2 ou 3 euros près.
Il n'empêche que le premier prix qu'elle m'avait annoncé me semblait parfaitement logique et cohérent pour l'ensemble une boisson + un café. On en est là, sur des petits achats, de coût de la vie qui dérape.Depuis quelques années.
Et c'est comme ça pour tout.
Quand le salaire minimal, je suis bien placée pour le savoir, ne dépasse pas par heure les 10 euros nets.
Nous sommes en train de nous en retourner à la situation que j'ai connue étudiante ou enfant, à savoir que pour des revenus honnêtes et une famille de 3 ou 4 personnes la moindre chose en extérieur devient un extra qu'on ne se permet pas deux fois dans le mois sous peine de dérapage débiteur, et la plus petite panne de matériel quotidien devient un casse-tête plombant ou un appel à l'endettement. On (collectif, je ne parle pas que de nous, d'autant plus que mon revenu modeste correspond à un bonheur de boulot, une forme de privilège, un choix) ne manque de rien d'essentiel, mais il n'y a pas au budget le moindre gras.